Dans le cadre du festival biennal d’art numérique Movimenta, qui s’est tenu à Nice du 27 octobre au 26 novembre 2017, j’ai eu l’opportunité de rencontrer un duo d’artistes très singulier : la comédienne et metteure en scène Magali Thomas et le chef d’orchestre et compositeur Sergio Monterisi qui ont crée l’opéra transmédia Peter Pan ! J’en ai profite pour les interviewer!
Magali Thomas : Je suis comédienne de formation. Je me suis formée au Cours Florent et au conservatoire.J’ai travaillé de longues année avec la compagnie du Théâtre du Soleil, avec Ariane Mnouchkine. Puis, j’ai monté ma propre compagnie à Paris. Très rapidement, j’ai aussi envie de faire du chant. J’ai pris des cours de chant puis j’ai intégré le conservatorire de Cannes ou j’ai obtenu un premier prix en chant lyrique. Je suis également metteure en scène. J’ai mis en scène notamment l’Ecureuil dégourdi de Nino Rota à l’Opéra de Nice.
Sergio Monterisi : je suis italien originaire des Pouilles, de Bari exactement. Je suis chef d’orchestre. J’ai étudié la direction d’orchestre Nicola Scardicchio qui m’a fait découvrir la musique du grand compositeur italien Nino Rota. Je dirige dans plusieurs pays d’Europe et des Amériques en Espagne, France, Russie, Italie, Argentine, Brésil. J’enseigne aussi la direction d’Orchestre en Italie au Conservatoire de Campobasso. Je suis également compositeur notamment d’opéras pour enfants comme le Géant Egoïste qui a été donné pendant deux saisons à l’opéra de Nice. Je travaille en étroite collaboration avec Magali sur deux nouveaux opéras, « Fantasmi all’opera » et « La vie devant soi ».
Sergio Monterisi : J’avais commencé à composer cet opéra depuis quelque temps, en adaptant les textes dans un livret italien. Avec Magali, en regardant ce que j’avais écrit, l’idée est venue de proposer cet opéra à Cannes où Magali avait déjà réalisé des opéras pour enfants. Et on s’est surtout posé la question de base : faire un opéra où il n’y a pas de maison d’opéra. On s’est aussi dit que les nouvelles technologies pouvaient aider également à créer un opéra hors les murs. Justement à Cannes, il n’y a pas d’opéra, il y a un auditorium mais pas de maison d’opéra: on avait l’opportunité d’amener l’opéra ailleurs pour attirer un autre public.L’idée c’était de fédérer les acteurs de la région, de la ville de Cannes qui pouvaient contribuer à la réalisation d’un opéra. Pour ce faire, une possibilité, c’était de s’adresser à un nouveau public qui sera plus facilement attiré par les nouvelles technologies. Le personnage de Peter Pan est parfait pour représenter le lien entre réel et virtuel qui caractérise notre époque moderne. Il est un personnage totalement transmédia et interactif en soi. Il est le lien entre le monde du rêve, du virtuel et le monde de la réalité ! Si ce chef d’oeuvre de James-Matthew Barrie est aussi apprécié, c’est qu’il nous invite à un voyage extraordinaire dans le monde dl’imaginaire
Magali Thomas: En un an et demi, on a réussi à passer de l’idée à la scène pour cet opéra transmédia ! Avec beaucoup d’énergie ! Et ce qui était important, c’était que c’est un opéra jeune public. On avait dans la salle des bébés de 3 mois qui n’ont pas pleuré, jusqu’à des grands-pères de 90 ans. Les maisons d’opéras souvent proposent des opéras jeunes publics. Là on a voulu faire un opéra jeune public avec des jeunes protagonistes. Le chœur des enfants perdus a par exemple était constitué de jeunes issus de zones d’éducation prioritaire qu’on a formés pendant 6 mois. On avait le projet de créer la nouvelle génération des publics d’opéra. C’était des gamins qui avaient jamais pris une partition en main ! On en est très fier ! Les représentations au Palais des Festivals et des Congrès de Cannes fin février se sont très bien passées !
Magali Thomas : Pour contribuer à cet objectif d’ouverture grâce aux les nouvelles technologies, on a surtout au début pensé aux décors. L’opera a toujours été le spectacle le plus complet, et le plus innovant aussi : musique, acteurs, décors, machinerie, costumes autant d’éléments qui suscitent la curiosité et fascinent le public. Avec les décors virtuels et les animations 3D réalisées par Machina Films, on crée des effets impressionnants qui accompagnent l’action et l’histoire.
C’était important de trouver le juste équilibre entre les décors virtuels projetés et l’action scénique des chanteurs, il fallait éviter que la puissance des images prenne le pas sur le plateau.
Je pense qu’on a réussi à le trouver et l’effet est surprenant. Par exemple sur la musique du vol qui dure 3 minutes, on traverse l’espace comme dans un film de science-fiction et on a des astéroïdes qui nous arrivent dans la tête, on a l’impression d’y être et on peut faire de la 3D sans les lunettes ! Le fait que les décors soient dématérialisés rend possible les représentations dans tout type de salle modulable, ce qui permet de porter l’opéra dans des lieux qui n’en proposent pas !
Magali Thomas : Petit à petit, on a ajouté des élements s’appuyant sur les nouvelles technologies qui permettent d’amplifier les émotions, de diffuser un petit peu la magie de la scène dans la salle. Pour cela on a développé une application compagnon pour smartphone à utiliser pendant le spectacle. On a travaillé avec les étudiants du Master Maje en Management de Jeux Vidéo de Cannes (dirigé par le professeur Thierry Pitarque) et une start-up d’Aix-en-Provence, Light4events : ensemble ils sont rentrés dans le jeu et nous ont fait plein de propositions. L’application envoie alors sur le téléphone des effets sonores et lumineux pour marquer des moments importants de la représentation. Light4events a par exemple introduit l’idée diffuser de la fumée dans la salle pour augmenter l’effet des lumières émises par le téléphone et davantage immerger les spectateurs dans l’atmosphère des animations. A un autre moment du spectacle, le chant des oiseaux sort du téléphone, pour marquer l’arrivée de nos personnages sur l’île.
Sergio Monterisi :On a utilisé également certaines d’interactions venu du monde du jeu vidéo. L’application compagnon de l’opéra transmédia Peter Pan permet au public, en deux moment précis du spectacle, d‘interagir en ramassant le maximum de poussières tout en évitant les astéroïdes.
Autres exemples d’utilisation des nouvelles technologies : sur scène, les chanteurs sont munis de bracelets Led connectés qui ont été fournis par la société LucieLabs. Ces bracelets, gérés par la régie, réagissent aux décors virtuels animés en faisant échos à leurs couleurs.
On peut aussi mentionner que certains costumes comme celui de Peter Pan sont conçus avec des tissus contenant de la fibre optique. En s’allumant, le costume contribue à donner au personnage de Peter Pan un côté magique!
Sergio Monterisi : Pour casser cette fracture qu’il y a entre le public et les artistes, le spectateur via l’application téléchargée sur téléphone devient partie intégrante de la représentation ! Une des pistes dans le développement du spectacle sera de projeter le même décor aussi sur les côtés pour immerger complètement les spectateurs.
Magali Thomas : On aimerait aussi pouvoir utiliser l’hologramme pour faire s’envoler Peter Pan dans les airs, ca serait magique !
Opera-digital.com : Magali et Sergio merci infiniment ! Je rappelle aux lecteurs le site web du spectacle : operapeterpan.com. Ils peuvent aussi voir des extraits de l’opéra transmédia Peter Pan dans le teaser du spectacle…
…et dans l’émission de France 3 qui vous a été consacrée !
Peter Pan, premier opéra transmédia, ses créateurs en parlent! par Magali Thomas, Sergio Monterisi et Ramzi Saïdani est sous les termes & conditions de la licence Creative Commons Attribution !3.0 France . Propos recueillis lors du festival biennal Movimenta 2017 à Nice
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J’ai participé a cette opéra j’ai apprécié sympathique Hani jouer dans le rôle de baguette et des enfants perdu
RamziSAIDANI | Mai 21,2019
Merci pour votre témoignage. J’espère que l’on pourra revoir ce spectacle un jour !