Partant du constat qu’en 2012, 12 % du trafic sur le site des arènes de Vérone (www.arena.it) provenait de mobile ou de tablettes contre 7,5 % en 2011 et seulement 2 % en 2010, les organisateurs du célébrissime festival d’opéra ont lancé en 2012 l’application des Arènes de Vérone pour iPhone et Android, téléchargeables gratuitement depuis les stores des OS concernés.
De façon classique, on retrouve dans l’application Android :
-tout le calendrier de la saison qui s’étale sur 4 mois (juin à septembre, heureux les ultramontains et leur insolents été ensoleillés),
-un focus sur chacune des productions de la saison (fiche détaillée avec un lien pour réservation, un paragraphe et une video trailer de la saison 2013 sur Youtube) qui vout donne envie de prendre le premier avion pour la ville de Romeo et Juliette !!!
-un plan de ‘salle’, complet des fameux ‘poltronissime gold’ autour de 200 euros aux ‘gradinate’ de à à 10 fois moins chers.
-des renseignements pratiques (cartes, coordonnées mail, téléphones et web) avec naturalmente le bouton Mi piace qui lui ne change pas de langue (vous me direz le pouce est aussi reconnaissable desormais que le logo de Mac Donalds…)
-des news (pas très fraiches et c’est dommage, les derrières datent de déc 2012)
A la différence des autres applications lancées par d’autres maisons d’opéras, italienne ou européenne, on peut directement acheter en ligne les tickets pour les représentations qui nous intéressent. D’ailleurs, cette fonctionnalité de m-commerce est dans doute issu du savoir faire d’Unicredit, la banque Italienne. Si la rubrique achat n’est pas nativement développée dans l’appli (c’est une webview du site web www.geticket.it qui s’affiche), elle n’en demeure pas moins tout à fait utilisable sur un smartphone.
Cette appli est disponible dans les 3 langues qui semblent correspondre à la provenance des spectateurs (italiens et allemand et bien sur l’anglais pour tous les autres). Epurée, d’un beau fond bleu (comme la couleur du ciel lorsque tombe la nuit et commence les représentations), ergonomique, il n’est pas étonnant qu’elle soit très bien notée sur Android à tous le moins.
De mon côté, je regretterai juste qu’il n’y ait pas de menu en Français, de mode paysage (surtout pour la webview de commande des places) et surtout qu’on ne soit pas aller jusqu’au bout de la logique dans la rubrique news. En effet, c’est dommage qu’il n’y ait pas plus de news autour du festival, un fils d’actu twitter ou des remontées facebook. C’est d’autant plus surprenant que l’institution dispose d’une bonne présence sur les réseaux sociaux. Un peu plus d’infos auraient permis d’accroitre le récurrence d’usage et de prolonger la durée d’utilisation en dehors des mois de représentation.
Pourtant, pas de quoi s’inquiéter pour le Festival du centenaire (1913-2013), plus d’un passionné devrait pianoter sur son smartphone dans cette merveilleuse ville du Veneto. On devrait dépasser les 5000 téléchargements cumulés cet été sur Android et sur iOS.
L’expérience idéale, rêvée par le fan d’opéra que je suis (cf. post sur les google glasses) risque de faire un saut (d’octave ou pas) avec des initiatives comme celle d’Orange et de l’Opéra de Rennes. On savait qu’Orange s’intéressait à l’Opéra notamment au travail de la fondation Orange, partenaire notamment du festival d’Aix-en-Provence depuis 1999. Mais on se réjouit également que l’entreprise en partenariat avec Technicolor et l’école d’ingénieurs de l’INSA mette son savoir-faire en matière de R&D au service d’Apollon musagète et des muses !
Orange vient en effet d’annoncer sur son site institutionnel une nouvelle collaboration avec l’opera de l’Opéra de Rennes en vue de proposer une expérience opératique inédite au public rennais. Le 4 juin, les Rennais pourront ainsi savourer sur iPad la célèbre scène du Brindisi (Libiamo, libiamo) de La Traviata de Verdi.
3 mécanismes innovants sont mobilisés pour offrir une expérience opératique enrichie : l’ultra haute définition (ultra HD), la captation à 360° et le son spatialisé.
(i) La captation et le rendu en ultra HD offrent des avancées considérables.
C’est d’abord davantage de définition spatiale : la captation proposera une résolution 4 fois plus riche en pixels que la HD actuelle. Ce qui permettra de voir par exemple avec détail les bulles de champagne explosait dans le verre des chanteurs ou les larmes de Violetta Valery ou d’Alfredo lors du dernier acte (snif, snif…)
Ensuite, le procédé en offrant davantage d’images par seconde (2 à 6 fois plus qu’actuellement) permettra d’avoir une sensation de très grande fluidité des mouvements à l’écran (de 100 à 300 images au lieu des 25 à 50 images par seconde dans les technologies actuelles). Par ailleurs, l’augmentation de quantité d’informations associée à chaque pixel permettra des nuances encore plus fines et une gamme de couleurs bien plus étendue qu’avec la HD d’aujourd’hui.
(ii) La captation à 360° permettra quant à elle, aux chanceux présents, de bénéficier, grâce à des iPad, d’une expérience immersive et multimodale : ils auront l’impression d’être à l’intérieur de l’Opéra. Les visiteurs ainsi pourront manipuler leurs tablettes, modifier leur orientation pour regarder la partie de la scène souhaite avec le son adapté à l’orientation de la tablette dans l’espace. Si le plan du réalisateur sur les solistes ne vous intéresse pas , vous pourrez changer de vue et vous intéresser à la p’tite soprano 2 que vous connaissez au fonds de la scène, côté jardin 🙂
(iii) Enfin, le son spatialisé donnera aux auditeurs la sensation d’être plongés dans un espace sonore tridimensionnel grâce à une écoute au casque.
Avec 642 places, l’Opéra de Rennes est sans conteste l’une des plus petites maisons d’opéra de France. La jauge est en effet faible pour un théâtre d’opéra. Pour comparer, imaginez que l’Opéra de Lille abrite 1140 places, le Staatsoper de Vienne comprend 2300 places (en comptant les fameuses Stehplätze), l’Opéra Bastille offre 2700 places et le Metropolitan Opera à New York peut accueillir 3800 personnes !!
Pour autant en engageant un partenariat digital avec Orange, depuis 2009, la maison prouve qu’on peut être petit mais innovant !! Après la retransmission de Don Giovanni de Mozart (2009), de l’Enlèvement au sérail toujours du génialissime Salzbourgeois (2011), la Traviata de Verdi constitue le troisième temps fort de la…politique soutenue par l’Opéra de Rennes de rendre l’opéra plus accessible, grâce aux technologies les plus avancées dans les domaines du son, de l’image et du digital.
Le digital permet en effet de toucher un public nouveau, plus jeune et de prolonger l’expérience culturelle en dehors des salles….Il n’est pas étonnant de dénombrer plus de 20 maisons d’operas qui disposent de leur application mobile sur l’Android market ….c’est l’objet d’un prochain post 🙂