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Teaser Vidéo du concert Wagner de L'ONBA

Opéra National de Bordeaux : Cécile Oudeyer, directrice du Développement et de la Communication nous parle de la stratégie numérique de l’ONB

Cécile OUDEYER : directrice du Développement et de la Communication de l'ONB

Cécile OUDEYER : 

opera-digital.com : Bonjour Cécile OUDEYER ! Nous sommes très honorés que vous accordiez cette interview à opera-digital.com ! Avant de rentrer dans le vif du sujet, je rappelle à tous nos lecteurs que vous êtes la ‎Directrice du développement et de la communication de l’Opéra National de Bordeaux. Avant de rejoindre le beau projet porté par Thierry Fouquet à la tête de l’Opéra depuis 1996, vous avez évolué dans le monde des musées du patrimoine et travaillé au musée du Louvre pendant 8 ans sur des questions de développement de public, de communication et de promotion, et 4 ans à Cap Sciences (centre culturel et scientifique). Vous êtes aux manettes de la communication et du développement de l’Opéra National de Bordeaux depuis un an maintenant. Pouvez-vous justement nous présenter cette grande scène nationale qu’est l’Opéra de Bordeaux ?

Cécile OUDEYER : LOpéra National de Bordeaux est un établissement public composé de 3 entités artistiques, placées sous la responsabilité de Thierry Fouquet.

Opéra National de Bordeaux : 3 institutions

Opéra National de Bordeaux : 3 institutions

Tout d’abord il y a l’Orchestre National de Bordeaux Aquitaine (ONBA) dirigé par Paul Daniel et qui compte 106 artistes.

Paul Daniel lors d'une répétition au Nouvel Auditorium de l'ONBA ©F.Desmesure

Paul Daniel lors d’une répétition au Nouvel Auditorium de l’ONBA ©F.Desmesure

Viennent ensuite le Ballet de l’Opéra National de Bordeaux (sous la direction de Charles Judes), ensemble consacré à la danse et composé de 40 personnes et le Chœur de l’Opéra de Bordeaux comprenant également une quarantaines d’artistes. C’est donc près de 200 artistes permanents qui travaillent à l’Opéra de Bordeaux.

Ballet de l’Opéra National de Bordeaux © S. Colomyes

Ballet de l’Opéra National de Bordeaux © S. Colomyes

A ces entités artistiques, il faut ajouter la direction de la Technique qui regroupe en plusieurs ateliers une centaine de techniciens : costumiers, accessoiristes, éclairagistes, etc…Ces ateliers constituent un véritable conservatoire des métiers et des arts de la scène qui permet à l’ONB à l’instar de l’opéra de Paris d’être une maison complètement intégrée, capable de produire l’intégralité d’un spectacle (des décors et aux costumes aux chœurs). L’Opéra National de Bordeaux dispose désormais de 2 salles : tout d’abord, il y a le Grand théâtre, magnifique théâtre à l’italienne.

Grand Théâtre de Bordeaux

Grand Théâtre de Bordeaux

Et puis, désormais le tout nouvel Auditorium qui permet à l’ONBA de se développer et de se produire désormais dans des répertoires qu’il ne pouvait pas aborder en jouant auparavant dans le Palais des sports de Bordeaux.

Journée ‘Portes Ouvertes’ au Nouvel Auditorium de l’ONBA © GaëlleHamalian-Testud

Journée ‘Portes Ouvertes’ au Nouvel Auditorium de l’ONBA © GaëlleHamalian-Testud

opera-digital.com : L’opéra de Bordeaux dispose du label ‘opéra national’ : que cela signifie-t-il ? Cécile OUDEYER : Nous sommes l’une des 5 maisons d’opéra françaises à bénéficier du label d’Opéra National. Ce qui signifie que l’on a un contrat quinquennal d’objectifs et de moyens. Nous devons respecter un cahier des charges précis, défini avec le Ministère de la Culture, la région Aquitaine et la ville de Bordeaux  La démocratisation des musiques dites savantes (opéra, musique classique) auprès de nouveaux publics et des jeunes en particulier est un axe majeur. Nous avons également un rôle régional fort et devons répondre un enjeu de territoire en proposant des productions de qualités dans toute la région Aquitaine. Ce qui nous amène à entamer de fréquentes tournées dans les différents départements d’Aquitaine. Notre préoccupation est de trouver un équilibre financier (en augmentant notamment nos ressources propres) tout en permettant à un nouveau public d’accéder à ces musiques : des salles pleines oui mais aussi des salles avec un public diversifié. Nous développons ainsi également une politique audiovisuelle qui peut nourrir cet objectif d’accessibilité et de sensibilisation.

opera-digital.com : L’ONB propose-t-il des services digitaux ou communiquent-il activement sur les réseaux sociaux ? Cécile OUDEYER : Oui nous sommes présents sur de nombreux réseaux sociaux : Youtube, Facebook ou Twitter  et plus récemment sur Google + et Flickr

Présence de l'ONB sur les réseaux sociaux

Présence de l’ONB sur les réseaux sociaux

application ONB sur iOS

appli ONB sur iOS

Nous proposons également une application mobile uniquement sur iOS depuis 2012. Une nouvelle version sera d’ailleurs lancée en avril sur iOS mais aussi sur Android.  Pour toucher les jeunes publics, c’est sur le mobile qu’il faut aller! Nous avons également un projet de refonte de notre site internet (www.operabordeaux.com).

opera-digital.com : Comment s’articule votre stratégie digitale, quels sont les moyens dont  s’est doté l’ONB pour la mener à bien ? Cécile OUDEYER : Nous avons recruté fin de l’année dernière une responsable de communication digitale pour internaliser l’activité qui était auparavant en partie sous-traitée à notre agence de presse. La Direction du développement et de la communication compte 10 personnes, dont 3 pour le service de communication et de promotion. Beaucoup d’actions nouvelles ont été entamées avec une accélération en fin d’année 2013 (Flicker, Google+). Nous étions traditionnellement tournés vers la communication papier et l’édition de contenu et moins sur la promotion et la communication. Nous cherchons à nous ouvrir sur des nouveaux modes de communication notamment digitale et nous nous appuyons désormais sur les outils numériques pour communiquer et promouvoir notre programmation. Le digital nous permet clairement de pouvoir nous adresser aux plus jeunes

Pour lancer la nouvelle saison 2014-2015, nous avons également misé sur la video.

 

programme saison 2013-14

programme saison 2013-14

Nous avons également effectué un travail sur la brochure de la saison 2014-2015. La brochure est le premier outil de communication d’un opéra. Nous avons cherché à y intégrer davantage de ponts vers les média sociaux et introduisant notamment des # tags qui parlent aux jeunes, tout trouvant un juste milieu afin de ne pas déstabiliser notre fidèle public. De façon générale, un travail d’observation des bonnes pratiques est mené par notre équipe. Nous regardons ce qui se fait en France et à l’international (Londres, Vienne, Barcelone).  On se tient en veille sur ce que peuvent explorer nos homologues notamment l’ENO (English National Opera) et son articulation forte avec les réseaux sociaux. Cela inspire, après il faut tout de même adapter ces bonnes pratiques. Nous avons des spécificités propres à Bordeaux notamment le fait d’avoir un public assez fidèle. En plus des supports digitaux et notamment mobiles que nous allons lancer, nous  nous sommes par exemple appuyés sur des campagnes de marketing décalées à l’encontre des jeunes générations, comme pour le concert Wagner que nous avons donné à l’automne 2013.
opera-digital.com : Pouvez-vous en dire plus sur cette opération originale visant  la génération Z ?
Cécile OUDEYER : Nous avons lancé une campagne de communication décalée visant à amener les jeunes  âgés de 16 à 26 ans dans l’agglomération bordelaise dans nos salles. Nous avons visé 5000 jeunes détenteurs de téléphones portables à qui nous avons envoyé un SMS présentant un concert Wagner sous la forme d’un clip réalisé par une agence de communication! Ce clip renvoyait  sur le facebook et sur le site de l’ONB avec un teaser qui pouvait se résumer à ce slogan : l’Opéra  de Bordeaux vous réserve en exclusivité un concert  à 2 €, moins qu’un Burger !Et c’est le chef d’orchestre Paul Daniel lui-même qui prenait part à la campagne !

Teaser Vidéo du concert Wagner de L'ONBA
Teaser Vidéo du concert Wagner de L’ONBA

Il faut du contenu exclusif, événementiel, un tarif accessible bien dimensionné à leur moyen, et on peut réussir à trouver une accroche qui attire chez le jeune public. Le succès fut considérable : nous avons dû refuser 300 personnes ! L’auditorium de 1440 places était plein à craquer! Notre objectif d’opérer un premier niveau de sensibilisation au sein d’une population qui ne pense pas forcément à la musique classique fut pleinement atteint. Le retour en termes d’image fut aussi excellent, nous avons réussi à rajeunir la représentation qu’on pouvait se faire de la communication qu’un opéra peut mener. Le buzz a joué à plein ! Certes une telle opération a un coût, mais l’impact est important. Après, nous avons lancé un pass « Jeunes Auditorium » à destination des 16-26 ans, calqué sur les formules de cinéma illimité. Ce pass coûte  10 € par mois et donne accès à tous les spectacles à l’auditorium ! Il est également une réussite !

Un autre exemple de nouvelles actions de communication est le jeu concours la Muse (#JeudelaMuse) que nous avons organisé autour de la Muse au mois de juin 2014. Les participants étaient invités à aimer la page et à détourner des photos pour gagner entre autes des places pour la Bohême ou la chance de voir leur cliché projeter sur la place de la comédie avant la retransmission outdoor du ballet Don Quichotte.

Jeu concours de l'Opera de Bordeaux

Jeu concours de l’Opera de Bordeaux

opera-digital.com : Jeu concours, vidéo décalée. On peut dire en particulier que cette opération Wagner était une opération très audacieuse !
Cécile OUDEYER : Oui audacieuse qui a logiquement essuyé quelques  résistances. Les craintes notamment en interne portaient sur caractère dévalorisant d’un tarif à 2 € et le fait que les jeunes ne viendraient pas (début d’année universitaire). In fine, le succès a enthousiasmé tout le monde. En matière de nouveaux médias,  au-delà des outils ou des interfaces, il y a un vrai travail interne à effectuer pour amener une implication de tous les collaborateurs. Les premiers ambassadeurs de l’Opéra National de Bordeaux sont les équipes internes, les  artistes résidents ou les artistes invités. Ils constituent  de véritables relais prescripteurs complémentaires et quelquefois plus puissants que la communication institutionnelle en tant que telle !

opera-digital.com : L’image est importante pour les jeunes cibles mais pas uniquement j’imagine. Pouvez-vous détailler l’axe audiovisuel de votre stratégie de communication ?
Cécile OUDEYER : Nous développons en effet  des projets audiovisuels tels que les retransmissions de spectacles en plein air. Depuis quelques années, à chaque fin de saison, fin juin ou début juillet,  un ballet est diffusé en direct  sur la place de la Comédie. C’est devenu un évènement attendu des Bordelais. Les danseurs sortent d’ailleurs de la scène du Grand Theâtre pour saluer le public de ces concerts en plein air !

retransmission de Ballet en direct live sur la place de La Comédie

retransmission de Ballet en direct live sur la place de La Comédie

Ces projets audiovisuels permettre clairement de nourrir cette politique de diversification des publics. Pour beaucoup, c’est l’un des seuls contacts avec le monde du classique ou de l’opéra.  Les gens qui assistent à ces concerts en plein air y vont décomplexés, en groupe en famille, sans la  pression de se dire qu’il faut rentabiliser la sortie culturelle qu’on s’est payée. On a un public plus ouvert à la proposition artistique, il faut toutefois les accompagner, leur donner des clefs de compréhension.  Nous avons célébré le 26 septembre 2013 l’ouverture de saison du tout nouvel auditorium ainsi que l’arrivée du nouveau directeur musical de l’ONBA avec un concert Mahler retransmis sur écran géant et en direct place de la Victoire, quartier populaire de Bordeaux. Cela a permis de communiquer sur ce qu’est une salle de spectacle dédiée à la musique symphonique et ce qu’est un orchestre symphonique.

Au-delà, de ce volet évènementiel, nous sommes aussi dans une phase de structuration de partenariats avec Mezzo (par exemple pour Pneuma, la prochaine création bordelaise de Carolyn Carlson), avec Radio Classique et France Musique, et nous sommes en discussion avec France Télévision. Pour la saison 14-15, nous sommes en train de bâtir un opération de retransmission dans les cinémas au niveau national. Le canal du cinéma est coûteux, ça sera donc ponctuel et couplé avec un travail plus fin avec les cinémas indépendants d’Aquitaine qui devraient procéder à des retransmissions en différé pour les scolaires (en lien avec les lycées d’Aquitaine). Dans ce cadre, des rencontres avec les artistes et les metteurs en scène permettront de renforcer la portée pédagogique et d’éducation artistique de ce projet.

opera-digital.com : Les derniers taux de fréquentation du Met, montre qu’il pourrait bien y avoir un effet de cannibalisation justement des diffusions de live au cinéma. De plus en plus de personnes arbitrent entre l’expérience nouvelle et de qualité offerte par les lives au cinéma, et des soirées dans les salles de spectacles où l’on peut être très mal placé si l’on a un budget contraint. N’y a-t-il pas un tel phénomène à Bordeaux ?
Cécile OUDEYER : A ce jour, nous avons un très bon taux de remplissage (>90 %). Bien entendu, il reste toujours plus difficile de remplir la salle pour les créations mais pour ce qui est dans du répertoire, les résultats sont excellents. Nous sommes le seul opéra de la région. Les autres opéras les plus proches sont Toulouse et Limoges. Et puis, nous avons la chance d’avoir un certain nombre de fidèles pour qui socio-culturellement il reste important de sortir au grand théâtre. A cette heure, nous ne ressentons pas vraiment d’effets de ces programmes de live du Met ou de l’Opera de Paris ni du home livestreaming du Wiener Staatsoper.

opera-digital.com : Vous avez visiblement bien entamé le virage des médias sociaux, envisagez-vous d’aller encore plus loin en ayant par exemple recours au crowdsourcing (co-création) ou au crowdfunding (financement participatif) dans la vie au quotidien de l’ONB ?
Cécile OUDEYER :C’est encore à explorer notamment avec notre association d’Amis de l’Opéra National de Bordeaux, Arpeggio, mais nous avons déjà testé le crowdfunding non pas sur des productions mais sur de l’équipement. Dans le nouvel auditorium il fallait équiper les musiciens de 110 chaises. Nous avons proposé aux personnes qui le désiraient de parrainer une chaise. Cela leur permettait  de choisir d’y inscrire leur nom ou ce qu’ils voulaient sur la chaise.  Les ¾ des chaises ont été ainsi parrainées de la sorte!

Les chaises parrainees de l'Auditorium de Bordeaux

Les chaises parrainées de l’Auditorium de Bordeaux

Madame OUDEYER, merci infiniment de nous avoir ouvert les portes de l’Opéra de Bordeaux ! Bonne suite de saison et pleine réussite pour vos nombreux projets à venir !

Article mis à jour mi-juillet avec les informations concernant la nouvelle saison 2014-2015

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Rossini, compositeur du Barbier de Séville

L’Opéra de Lille prend l’Air

Opéra de Lille : Rire au nez et à la barbe de tous

Rossini, compositeur du Barbier de Séville

Rossini, compositeur du Barbier de Séville

«Le Barbier de Séville», le célèbre opéra de Rossini que le maître de Pesaro composa lors de 24ème année en 3 semaines sera retransmis en direct de l’ Opéra de Lille le 18 mai (cool c’est mon anniversaire :). En plus de la Capitale des Flandres, Dunkerque, Armentières, Hazebrouck, Saint-Omer, Montreuil-sur-Mer, l’Athènes du Nord (Valenciennes) et leur cousine belge Courtrai pourront entendre retentir la célèbre cavatine de Figaro (Largo al factotum).

Les 9 représentations affichant complet, c’est une excellente idée de permettre à ceux qui n’ont pas eu de place de pouvoir en profiter d’aussi belle façon. Les quelque 10000 places disponibles des 9 représentations et de la générale (l’Opéra de Lille compte environ 1300 places) sont parties aussi rapidement que les vocalises de Rosina (on ne peut que s’en féliciter :).

L’utilisation des écrans avait déjà été explorée par l’Opéra de Lille en 2010. L’Opéra de Lille avait en effet diffusé gratuitement le chef-d’œuvre de Bizet Carmen (opéra le plus joué au monde) mais seulement à Lille et dans quelques villes alentours.

L’opéra-tion ( 🙂 ) autour du Barbier est en effet beaucoup plus ambitieuse. D’abord, le Nord ne sera pas le seul a profiter de ce Barbier et de la mise en scène plein de jeunesse de Jean-François Sivadier car on pourra entendre l’œuvre en direct aussi sur France Inter et la voir sur le site web d’Arte. Mais ce n’est pas tout, en complément des activités ainsi que de petits concerts autour de l’opéra de Rossini seront proposés aux Lillois et touristes de passage à la maison folie Beaulieu de Lomme. C’est aussi dans cette ville proche de Lille que l’oeuvre sera diffusée dans les 400 chambres de l’Hôpital Saint-Philibert. La musicoperathérapie !

C’est une belle opéra de communication pour la maison opératique lilloise qui compte parmi les plus dynamique opéras de province. Mais c’est aussi l’illustration d’un mouvement qui s’accentue : l’Opera cherche résolument à dépasser l’enceinte de son théâtre.

A Lille ou ailleurs, l’Opéra sort de ces murs par le truchement de l’écran de cinéma :

Complétement accessible en tout cas en province où dans une salle comme l’opéra de Lille, les places avec une visibilité pourtant correcte sont disponibles à 5 euros (moitié moins qu’une place de cinéma)., il n’y a juste qu’à faire montre d’un peu de curiosité pour découvrir un univers. Pour le très grand public qui quelque fois s’auto-censure, ne s’estimant pas à la hauteur de recevoir le cadeau merveilleux qu’est l’Art lyrique,  les murs de pierres de taille des institutions lyriques peuvent s’apparenter à de vraies murailles.

Les diffusions en plein air en direct sont sans nul doute un formidable levier pour courtiser un nouveau public, plus large que les abonnés ou les habitués. Elles sont  largement pratiquées par des institutions prestigieuses tels que le Wiener Staatsoper et le festival de Salzbourg, où des écrans sont régulièrement installés pour diffuser en direct des œuvres majeures du répertoire contribuent à convertir ainsi des milliers de touristes qui passe dans ces villes dévolues à la musique. La diffusion de live dans les opéras dans les cinémas peut également aider à passer le pas accéder à une expérience du lyrique.

Selon les dires de la directrice de l’Opera de Lille Caroline Sonrier, reportés dans la Voix du Nord, un tiers des personnes assistant à la diffusion de Carmen n’avaient jamais vu auparavant un opéra en direct. Le choix lillois du Barbier comme de Carmen en 2010 n’est pas un hasard : ce sont des œuvres universelles, très accessibles. Qui ne connait pas un air de Carmen..?

Carmen de Bizet en plein air devant l'Opéra de Lille en 2010

Carmen de Bizet en plein air devant l’Opéra de Lille en 2010

 …mais d’autres voies sont aussi disponibles :

Séville communique énormément sur l'Opera, fière d'être le lieu de 3 des plus grands chefs d'oeuvre du répertoire lyrique

Séville communique énormément sur l’Opera, fière d’abriter l’intrigue de 3 des plus grands chefs-d’oeuvre du répertoire lyrique

La toile n’est cependant pas le seul moyen d’intéresser au 6ème art. Certaines villes proposent par exemple des parcours découvertes de la ville autour de 3 opéras. En particulier Séville offre à ses nombreux touristes des itinéraires ayant pour thème les lieux justement où se déroulent 3 des operas majeurs du répertoire qui se passent dans la capitale andalouse (Carmen, le Barbier de Séville justement et Don Giovanni)

La diffusion d’opéra dans des lieux mythiques tels que les arènes de Vérone où au pied des célèbres pyramides d’Egypte attirent des touristes souvent d’abord davantage intéressés par le lieu (contenant) que le contenu.

Les flash mobs sont également largement sollicités dans le monde de la musique classique, comme l’illustrent ce chœur des esclaves de Nabucco sur une place de Grenoble, cette Ode à la Joie sur une place espagnole de Sabadell (ville du nord-est de l’Espagne).

L’opéra de Rennes proposera en juin 2013 une expérience d’opéra sur tablette innovante grâce au partenariat technologique d’Orange. La fondation Orange est d’ailleurs l’un des partenaires de la diffusion du Barbier de l’Opéra de Lille (Voir mon article d’avril à ce sujet)

Le digital, du mobile et de ses applications peuvent en effet être astucieusement utilisés pour attirer l’attention, susciter l’intérêt et développer le désir et  provoquer l’achat, selon la bonne vieille méthode AIDA, tiens encore un autre opéra 🙂 . C’est tout l’objet justement de opera-digital.com que de vous faire découvrir ce que pourront être les expériences du lyrique et la musique classique de demain.

Largo al factotum della città…

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L’Opéra de Lille prend l’Air de Ramzi SAIDANI est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution 3.0 France.

 

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L'application de la salle Pleyel est disponible

Pleyel dans sa poche : la nouvelle appli mobile de la Salle Pleyel

L'application de la salle Pleyel est disponible

L’appli de la salle Pleyel est disponible

Quelle surprise m’attendait lorsque je vérifiai la distribution de l’Agrippina d’Haendel en version de concert du 14 mai.  Sur la page d’accueil du site de la salle Pleyel en bas à droite, une invitation comme on aimerait en voir plus souvent ! La grande salle symphonique de Paris vient en effet lancer son application mobile, disponible pour Android et iOS.

 

Un petit mot sur la salle Pleyel

La Salle Pleyel

La Salle Pleyel

Avant de décortiquer l’appli, il est peut-être bon de consacrer quelques mots à la salle Pleyel. Sise non loin de la place des ternes et de ses fleuristes et de l’Elysée et de ses roses, Pleyel est une salle de concerts symphoniques. Inaugurée en 1927, elle fut dernièrement rénovée en 2006 après 4 ans de travaux et acquise par la Cité de la musique en juin 2009.Elle présente la particularité d’avoir une arrière-scène, chose assez rare en France. Elle accueille chaque année près de 200 concerts et les formations les plus prestigieuses au monde. Sa programmation fait également place au jazz et à la variété (je me souviens d’un mémorable concert Brasil de Maria Bethânia).

Une application complète

Page d'accueil et menu de l'appli Salle Pleyel

Page d’accueil et menu de l’appli Salle Pleyel

L’application Android à tous le moins (pour l’iPhone, je n’ai pas encore eu l’occasion de tester) comprend :
– le très riche programme de la saison à venir (2013-14) et du reste de la saison actuelle (plus de 200 spectacles par an rappelons-le !)
-une rubrique ‘genre’ qui fait échos au catalogue papier et à son code couleur et qui permet d’offrir une vue thématique de la programmation de la maison.
-Un bandeau d’actu  de dernière minute qui permet d’alerter l’utilisateur sur certains évènements,
-des informations pratiques et historiques que la mythique salle de concert parisienne dans l’onglet ‘Pleyel’ (histoire et offre de services de la salle et de ses partenaires)  et dans l’onglet ‘pratique’ (contact, comment venir ?)
-une rubrique multimédia comprenant des vidéos et des très belles photos de la Salle.

Les fiches spectacles sont très bien faites et permettent achat, partage et ajout en favori.

Fiche spectacle type de l'appli

Fiche spectacle type de l’appli

Une billetterie plutôt bien faite n’était un parcours surprenant

La Boutique mobile

La Boutique mobile

L’application permet d’acheter ses billets sur son mobile dans un format tactile adapté à l’écran réduit d’un smartphone. Il n’est cependant pas (encore ?) possible de souscrire à une des nombreuses formules d’abonnement (plus de 20 formules différentes en plus de l’abonnement parcours libre) qui font la spécificité de la maison. Seuls les spectacles de la saison 2012-2013. Pour les concerts de la saison 2013-2014, il faudra vraisemblablement attendre la date de l’ouverture de la billetterie physique prévue le samedi 1er juin 2013 à 11h pour la vente des place hors abonnement.

La boutique n’existe pas en tant que rubrique. Le ticketing est contextuel à la fiche spectacle présentée. Si l’on dispose d’un compte client Pleyel, on peut facilement se loguer et bénéficier d’eventuelles réductions offertes.L’accès à ce compte est également simple. Comme sur le web, on peut récupérer son mot de passe si oublié, on a accès à son historique et l’on peut changer ses coordonnées ou son mot de passe. Expérience pour le moins cross-canal ! bravo ! Un seul hic, certains parcours clients n’ont visiblement pas été correctement testés…en cliquant sur  « continuer ses achats » après avoir annulé supprimer un billet dans son panier, on se retrouve dans son smartphone dans la boutique au format web. On perd alors le bénéfice du très bon format mobile 🙁 !

Une présence forte des fonctions de partage

Astucieusement le SMS et le mail sont proposés comme outils de partage. Plus généralistes, ils peuvent être plus facilement utilisés par la part senior du public de la salle. Des messages prédéfinis facilitent grandement le partage via ces moyens traditionnels.

un partage notamment par SMS et Mail

un partage notamment par SMS et Mail

Les boutons Twitter et Facebook viennent compléter et satisfaire les fervents utilisateurs de media plus modernes que sont les réseaux sociaux. En revanche, on note l’absence de partage via Google +.

Pour conclure : archibravo ma sarebbe meglio di …

Dommage que les fonctions de partage n’embarquent pas google + et que les abonnements ne soient pas (encor) proposés sur l’appli mobile comme sur le site web. On notera aussi qu’il n’y a pas de rubrique de news chaudes sur les artistes des spectacles. On regrettera l’absence de push notifications (date d’ouverture de la billetterie, annonce de modification de distribution ou de promotion) et le petit bug dans la boutique mobile. Mais ne gâchons pas notre plaisir de mélomane féru de digital : en somme une très belle appli, classique (ca tombe bien 🙂 dans sa forme mais efficace ! Complète avec agenda, un classement thématique des spectacles, une rubrique multimédia et des infos pratiques et historiques sur la salle Pleyel ! La billetterie est pensée mobile et est bien intégrée dans l’application !

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Pleyel dans sa poche : la nouvelle appli mobile de la Salle Pleyel…de Ramzi SAIDANI est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution 3.0 France.

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Salle de l'Opera de Rennes

Traviata & Opera de Rennes : j’en ai rêvé, Orange l’a fait !

orange

orange

La Traviata de Giuseppe Verdi

La Traviata de Giuseppe Verdi

L’expérience idéale, rêvée par le fan d’opéra que je suis (cf. post sur les google glasses) risque de faire un saut (d’octave ou pas) avec des initiatives comme celle d’Orange et de l’Opéra de Rennes. On savait qu’Orange s’intéressait à l’Opéra notamment au travail de la fondation Orange, partenaire notamment du festival d’Aix-en-Provence depuis 1999. Mais on se réjouit également que l’entreprise en partenariat avec Technicolor et l’école d’ingénieurs de l’INSA mette son savoir-faire en matière de R&D au service d’Apollon musagète et des muses !

orange

orange

Orange vient en effet d’annoncer sur son site institutionnel une nouvelle collaboration  avec l’opera de l’Opéra de Rennes en vue de proposer une expérience opératique inédite au public rennais. Le 4 juin, les Rennais pourront ainsi savourer sur iPad la célèbre scène du Brindisi (Libiamo, libiamo) de La Traviata de Verdi.

3 technologies au service de la voix

3  mécanismes innovants sont mobilisés pour offrir une expérience opératique enrichie : l’ultra haute définition (ultra HD),  la captation à 360° et le son spatialisé.

(i) La captation et le rendu en ultra HD offrent des avancées considérables.
C’est d’abord davantage de définition spatiale : la captation proposera une résolution 4 fois plus riche en pixels que la HD actuelle. Ce qui permettra de voir par exemple avec détail les bulles de champagne explosait dans le verre des chanteurs ou les larmes de Violetta Valery ou d’Alfredo lors du dernier acte (snif, snif…)
Ensuite, le procédé en offrant davantage d’images par seconde (2 à 6 fois plus qu’actuellement) permettra d’avoir une sensation de très grande fluidité des mouvements à l’écran (de 100 à 300 images au lieu des 25 à 50 images par seconde dans les technologies actuelles). Par ailleurs, l’augmentation de quantité d’informations associée à chaque pixel permettra des nuances encore plus fines et une gamme de couleurs bien plus étendue qu’avec la HD d’aujourd’hui.

(ii) La captation à 360° permettra quant à elle, aux chanceux présents, de bénéficier, grâce à des iPad, d’une expérience immersive et multimodale : ils auront l’impression d’être à l’intérieur de l’Opéra. Les visiteurs ainsi pourront manipuler leurs tablettes, modifier leur orientation pour regarder la partie de la scène souhaite avec le son adapté à l’orientation de la tablette dans l’espace. Si le plan du réalisateur sur les solistes ne vous intéresse pas , vous pourrez changer de vue et vous intéresser à la p’tite soprano 2 que vous connaissez au fonds de la scène, côté jardin 🙂

(iii) Enfin, le son spatialisé donnera aux auditeurs la sensation d’être plongés dans un espace sonore tridimensionnel grâce à une écoute au casque.

Opera de Rennes : petit mais innovant

Avec 642 places, l’Opéra de Rennes est sans conteste l’une des plus petites maisons d’opéra de France.  La jauge est en effet faible pour un théâtre d’opéra. Pour comparer, imaginez que l’Opéra de Lille abrite 1140 places, le Staatsoper de Vienne comprend 2300 places (en comptant les fameuses Stehplätze), l’Opéra Bastille offre  2700 places et le Metropolitan Opera à New York peut accueillir 3800 personnes !!

Salle de l'Opera de Rennes
Salle de l’Opera de Rennes

Pour autant en engageant un partenariat digital avec Orange, depuis 2009, la maison prouve qu’on peut être petit mais innovant !! Après la retransmission de Don Giovanni de Mozart (2009), de l’Enlèvement au sérail toujours du génialissime Salzbourgeois (2011), la Traviata de Verdi constitue le troisième temps fort de la…politique soutenue par l’Opéra de Rennes de rendre l’opéra plus accessible, grâce aux technologies les plus avancées dans les domaines du son, de l’image et du digital.

Le digital permet en effet de toucher un public nouveau, plus jeune et de prolonger l’expérience culturelle en dehors des salles….Il n’est pas étonnant de dénombrer plus de 20 maisons d’operas qui disposent de leur application mobile sur l’Android market ….c’est l’objet d’un prochain post 🙂

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