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Rossini, compositeur du Barbier de Séville

L’Opéra de Lille prend l’Air

Opéra de Lille : Rire au nez et à la barbe de tous

Rossini, compositeur du Barbier de Séville

Rossini, compositeur du Barbier de Séville

«Le Barbier de Séville», le célèbre opéra de Rossini que le maître de Pesaro composa lors de 24ème année en 3 semaines sera retransmis en direct de l’ Opéra de Lille le 18 mai (cool c’est mon anniversaire :). En plus de la Capitale des Flandres, Dunkerque, Armentières, Hazebrouck, Saint-Omer, Montreuil-sur-Mer, l’Athènes du Nord (Valenciennes) et leur cousine belge Courtrai pourront entendre retentir la célèbre cavatine de Figaro (Largo al factotum).

Les 9 représentations affichant complet, c’est une excellente idée de permettre à ceux qui n’ont pas eu de place de pouvoir en profiter d’aussi belle façon. Les quelque 10000 places disponibles des 9 représentations et de la générale (l’Opéra de Lille compte environ 1300 places) sont parties aussi rapidement que les vocalises de Rosina (on ne peut que s’en féliciter :).

L’utilisation des écrans avait déjà été explorée par l’Opéra de Lille en 2010. L’Opéra de Lille avait en effet diffusé gratuitement le chef-d’œuvre de Bizet Carmen (opéra le plus joué au monde) mais seulement à Lille et dans quelques villes alentours.

L’opéra-tion ( 🙂 ) autour du Barbier est en effet beaucoup plus ambitieuse. D’abord, le Nord ne sera pas le seul a profiter de ce Barbier et de la mise en scène plein de jeunesse de Jean-François Sivadier car on pourra entendre l’œuvre en direct aussi sur France Inter et la voir sur le site web d’Arte. Mais ce n’est pas tout, en complément des activités ainsi que de petits concerts autour de l’opéra de Rossini seront proposés aux Lillois et touristes de passage à la maison folie Beaulieu de Lomme. C’est aussi dans cette ville proche de Lille que l’oeuvre sera diffusée dans les 400 chambres de l’Hôpital Saint-Philibert. La musicoperathérapie !

C’est une belle opéra de communication pour la maison opératique lilloise qui compte parmi les plus dynamique opéras de province. Mais c’est aussi l’illustration d’un mouvement qui s’accentue : l’Opera cherche résolument à dépasser l’enceinte de son théâtre.

A Lille ou ailleurs, l’Opéra sort de ces murs par le truchement de l’écran de cinéma :

Complétement accessible en tout cas en province où dans une salle comme l’opéra de Lille, les places avec une visibilité pourtant correcte sont disponibles à 5 euros (moitié moins qu’une place de cinéma)., il n’y a juste qu’à faire montre d’un peu de curiosité pour découvrir un univers. Pour le très grand public qui quelque fois s’auto-censure, ne s’estimant pas à la hauteur de recevoir le cadeau merveilleux qu’est l’Art lyrique,  les murs de pierres de taille des institutions lyriques peuvent s’apparenter à de vraies murailles.

Les diffusions en plein air en direct sont sans nul doute un formidable levier pour courtiser un nouveau public, plus large que les abonnés ou les habitués. Elles sont  largement pratiquées par des institutions prestigieuses tels que le Wiener Staatsoper et le festival de Salzbourg, où des écrans sont régulièrement installés pour diffuser en direct des œuvres majeures du répertoire contribuent à convertir ainsi des milliers de touristes qui passe dans ces villes dévolues à la musique. La diffusion de live dans les opéras dans les cinémas peut également aider à passer le pas accéder à une expérience du lyrique.

Selon les dires de la directrice de l’Opera de Lille Caroline Sonrier, reportés dans la Voix du Nord, un tiers des personnes assistant à la diffusion de Carmen n’avaient jamais vu auparavant un opéra en direct. Le choix lillois du Barbier comme de Carmen en 2010 n’est pas un hasard : ce sont des œuvres universelles, très accessibles. Qui ne connait pas un air de Carmen..?

Carmen de Bizet en plein air devant l'Opéra de Lille en 2010

Carmen de Bizet en plein air devant l’Opéra de Lille en 2010

 …mais d’autres voies sont aussi disponibles :

Séville communique énormément sur l'Opera, fière d'être le lieu de 3 des plus grands chefs d'oeuvre du répertoire lyrique

Séville communique énormément sur l’Opera, fière d’abriter l’intrigue de 3 des plus grands chefs-d’oeuvre du répertoire lyrique

La toile n’est cependant pas le seul moyen d’intéresser au 6ème art. Certaines villes proposent par exemple des parcours découvertes de la ville autour de 3 opéras. En particulier Séville offre à ses nombreux touristes des itinéraires ayant pour thème les lieux justement où se déroulent 3 des operas majeurs du répertoire qui se passent dans la capitale andalouse (Carmen, le Barbier de Séville justement et Don Giovanni)

La diffusion d’opéra dans des lieux mythiques tels que les arènes de Vérone où au pied des célèbres pyramides d’Egypte attirent des touristes souvent d’abord davantage intéressés par le lieu (contenant) que le contenu.

Les flash mobs sont également largement sollicités dans le monde de la musique classique, comme l’illustrent ce chœur des esclaves de Nabucco sur une place de Grenoble, cette Ode à la Joie sur une place espagnole de Sabadell (ville du nord-est de l’Espagne).

L’opéra de Rennes proposera en juin 2013 une expérience d’opéra sur tablette innovante grâce au partenariat technologique d’Orange. La fondation Orange est d’ailleurs l’un des partenaires de la diffusion du Barbier de l’Opéra de Lille (Voir mon article d’avril à ce sujet)

Le digital, du mobile et de ses applications peuvent en effet être astucieusement utilisés pour attirer l’attention, susciter l’intérêt et développer le désir et  provoquer l’achat, selon la bonne vieille méthode AIDA, tiens encore un autre opéra 🙂 . C’est tout l’objet justement de opera-digital.com que de vous faire découvrir ce que pourront être les expériences du lyrique et la musique classique de demain.

Largo al factotum della città…

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L’Opéra de Lille prend l’Air de Ramzi SAIDANI est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution 3.0 France.

 

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Metropolitan HD Live

opera en direct : de la Toile à la toile pour nos étoiles…

 

Quand on parle de multicanal on pense bien évidemment immédiatement à la distribution…

L’objectif de la stratégie de la distribution multicanale consiste à toucher la clientèle potentielle à travers le plus grand nombre de points de contact. On peut ainsi vendre un kit dans les boutiques physiques sur le net, depuis son mobile, sa tablette bientôt son réfrigérateur, ou encore par le biais du télé achat, etc…. Les différents canaux coexistent en général et certaines différences sont maintenues pour éviter la trop forte compétition voire la cannibalisation entre eux.

La musique : un marché rythmé depuis toujours par les progrès technologiques

Le marché de la musique a été servi par un nombre important de procédés technologiques : rouleaux, vinyles, cassettes, CD, radio, DVD, blue-ray, radio, télé, musique dématérialisée à télécharger ou en streaming. Si tous ces mécanismes ont permis à la musique d’exister en différé, seuls certains peuvent prétendre lui ouvrir le monde du direct. Il était ainsi possible de vivre en direct via l’apparition de la radio et de la télévision, un certain nombre d’évènements en particulier d’évènements culturels ou sportifs si l’on n’avait pas la chance ou le porte-monnaie pour les vivre in situ. L’expérience du direct est donc elle aussi devenue multi-canale : du spectacle in situ au visionnage et/ou à l’écoute d’un des médias traditionnels.

Du vinyle au mp3

Du vinyle au mp3

Du multi-support au multi-canal

Mais la digitalisation révolutionne moult secteurs, en y venant accroître le nombre de canaux disponible. En ce qui concerne le 4ème Art (Musique) et le 6ème Art (les arts de la scène en particulier l’hybride opera) n’échappe pas à ce constat. A ce titre, après avoir été multi-support, le marché de la musique devient aussi de plus en plus multi-canal dans l’expérience du direct. En plus de la radio (France Musique en autres) , de la télévision (Mezzo bien évidemment ou des chaines généralistes comme Arte ou France Télévision), de nouveaux modes de distribution du direct font leur apparition : tout d’abord la web TV (sur PC, webphone ou tablette) et la toile, l’autre, albe et tendue comme la misaine de l’Indomptable de Billy Bud.

Sur la Toile, des web TV…

Des maisons d’opera proposent désormais de voir sur leur site web l’intégralité de certaines productions. On peut citer par exemple l’Opéra Royal de la Monnaie (magnifique production des Huguenots) ou l’Opéra de Paris (le merveilleux Werther de Kaufmann avant sa sortie en DVD). Mais ce sont toujours des rediffusions, on peut rarement regarder en direct ces représentations, on est souvent plus dans une logique de VOD gratuite ou de replay. Pourtant en France certains acteurs tels que Medici.TV permettent de voir des spectacles notamment de l’opera en direct (pour info, le prochain direct est un concert du New York Philarmonic à Dresde le 14 mai), et ce en plus d’un riche catalogue de videos à la demande (représentations en rattrapage/catch-up ou plus anciennes).

Medici TV propose des directs sur sa webTV

Medici TV propose des directs sur sa webTV

Cet acteur pur web propose en effet une web TV qui permet de regarder en direct et en différés des spectacles de musique classique sur son l’ordinateur, son téléphone mobile et sur tablettes (applications disponibles pour Android et iOS) et sur certains modèles de Télévisions connectées intelligentes.

…à la toile des salles de cinéma

Depuis 2006, c’est aussi l’écran de cinéma qui vient proposer aux amateurs de musique de vivre une expérience de direct en particulier d’opera en direct. Le premier à avoir exploré la piste du cinéma et de la diffusion en direct dans les grands multiplex fut le Metropolitan Opera à New York. Depuis entre autres, beaucoup plus récemment, Covent Garden ou l’Opéra National de Paris l’ont suivi.

Le Metropolitan Opera HD Live

Le Metropolitan Opera HD Live

Le Metropolitan Opera : en direct et en HD est une initiative du célèbre théâtre lyrique new-yorkais (doté d’une capacité de 3800 places) pour retransmettre certaines de productions, en direct et HD  dans des salles de cinéma de plusieurs pays du monde depuis 2006. Pour la saison 2012-2013, 12 opéras sont présentés en direct dans près de 1900 salles reparties dans 64 pays dont le Qatar, la Chine et l’Egypte, la Russie ou le Mexique !

Pour les maisons d’opéras, le cinéma offre la possibilité de toucher un nombre plus important de spectateurs en leur fournissant une expérience plus riche. Les surtitrages sont disponibles dans la langue de la salle de cinéma contrairement au théâtre physique où seule la ou les langues (Bravo la Belgique;) du pays d’appartenance de la maison sont proposées, avec l’anglais le plus souvent, s’il reste de la place sur les écrans de surtitrage.

Les représentations sont souvent complètes plusieurs semaines avant même si les places sont nettement plus chères qu’une place de cinéma même 3D. Bien que cela se passe au cinéma, l’écosystème commercial mobilisé conserve énormément des caractéristiques des institutions de l’art vivant. Une certaine forme de rareté existe donc. On peut réserver son « billet »  très en avance en commandant en ligne sur certains sites spécialisés, sur les réseaux de cinéma ou dans certains réseaux distribuant des billets de spectacles comme la FNAC. Des abonnements existent où l’on peut voir 5 ou 10 opéras de la saison avec des prix dégressifs. Ces abonnements n’ont rien à voir avec les cartes d’abonnement UGC ou Gaumonts pour lesquels on ne connait pas à l’avance le film que l’on va regarder.

UGC et Pathé diffusent des operas live dans leur réseau

UGC et Pathé diffusent des operas live dans leur réseau

Les amateurs d’opéra en direct ont donc le choix entre un plus grand nombre de possibilités pour vivre à plein leur passion dévorante. Et ce n’est pas pour me déplaire pourtant autant on peut s’interroger sur la coexistence de ces canaux et de leur synergie… La digitalisation modifie quantitativement mais aussi qualitativement et la nature de l’interaction entre ces derniers canaux

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Opera en direct : de la Toile à la toile pour nos étoiles…de Ramzi SAIDANI est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution 3.0 France.

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L'application de la salle Pleyel est disponible

Pleyel dans sa poche : la nouvelle appli mobile de la Salle Pleyel

L'application de la salle Pleyel est disponible

L’appli de la salle Pleyel est disponible

Quelle surprise m’attendait lorsque je vérifiai la distribution de l’Agrippina d’Haendel en version de concert du 14 mai.  Sur la page d’accueil du site de la salle Pleyel en bas à droite, une invitation comme on aimerait en voir plus souvent ! La grande salle symphonique de Paris vient en effet lancer son application mobile, disponible pour Android et iOS.

 

Un petit mot sur la salle Pleyel

La Salle Pleyel

La Salle Pleyel

Avant de décortiquer l’appli, il est peut-être bon de consacrer quelques mots à la salle Pleyel. Sise non loin de la place des ternes et de ses fleuristes et de l’Elysée et de ses roses, Pleyel est une salle de concerts symphoniques. Inaugurée en 1927, elle fut dernièrement rénovée en 2006 après 4 ans de travaux et acquise par la Cité de la musique en juin 2009.Elle présente la particularité d’avoir une arrière-scène, chose assez rare en France. Elle accueille chaque année près de 200 concerts et les formations les plus prestigieuses au monde. Sa programmation fait également place au jazz et à la variété (je me souviens d’un mémorable concert Brasil de Maria Bethânia).

Une application complète

Page d'accueil et menu de l'appli Salle Pleyel

Page d’accueil et menu de l’appli Salle Pleyel

L’application Android à tous le moins (pour l’iPhone, je n’ai pas encore eu l’occasion de tester) comprend :
– le très riche programme de la saison à venir (2013-14) et du reste de la saison actuelle (plus de 200 spectacles par an rappelons-le !)
-une rubrique ‘genre’ qui fait échos au catalogue papier et à son code couleur et qui permet d’offrir une vue thématique de la programmation de la maison.
-Un bandeau d’actu  de dernière minute qui permet d’alerter l’utilisateur sur certains évènements,
-des informations pratiques et historiques que la mythique salle de concert parisienne dans l’onglet ‘Pleyel’ (histoire et offre de services de la salle et de ses partenaires)  et dans l’onglet ‘pratique’ (contact, comment venir ?)
-une rubrique multimédia comprenant des vidéos et des très belles photos de la Salle.

Les fiches spectacles sont très bien faites et permettent achat, partage et ajout en favori.

Fiche spectacle type de l'appli

Fiche spectacle type de l’appli

Une billetterie plutôt bien faite n’était un parcours surprenant

La Boutique mobile

La Boutique mobile

L’application permet d’acheter ses billets sur son mobile dans un format tactile adapté à l’écran réduit d’un smartphone. Il n’est cependant pas (encore ?) possible de souscrire à une des nombreuses formules d’abonnement (plus de 20 formules différentes en plus de l’abonnement parcours libre) qui font la spécificité de la maison. Seuls les spectacles de la saison 2012-2013. Pour les concerts de la saison 2013-2014, il faudra vraisemblablement attendre la date de l’ouverture de la billetterie physique prévue le samedi 1er juin 2013 à 11h pour la vente des place hors abonnement.

La boutique n’existe pas en tant que rubrique. Le ticketing est contextuel à la fiche spectacle présentée. Si l’on dispose d’un compte client Pleyel, on peut facilement se loguer et bénéficier d’eventuelles réductions offertes.L’accès à ce compte est également simple. Comme sur le web, on peut récupérer son mot de passe si oublié, on a accès à son historique et l’on peut changer ses coordonnées ou son mot de passe. Expérience pour le moins cross-canal ! bravo ! Un seul hic, certains parcours clients n’ont visiblement pas été correctement testés…en cliquant sur  « continuer ses achats » après avoir annulé supprimer un billet dans son panier, on se retrouve dans son smartphone dans la boutique au format web. On perd alors le bénéfice du très bon format mobile 🙁 !

Une présence forte des fonctions de partage

Astucieusement le SMS et le mail sont proposés comme outils de partage. Plus généralistes, ils peuvent être plus facilement utilisés par la part senior du public de la salle. Des messages prédéfinis facilitent grandement le partage via ces moyens traditionnels.

un partage notamment par SMS et Mail

un partage notamment par SMS et Mail

Les boutons Twitter et Facebook viennent compléter et satisfaire les fervents utilisateurs de media plus modernes que sont les réseaux sociaux. En revanche, on note l’absence de partage via Google +.

Pour conclure : archibravo ma sarebbe meglio di …

Dommage que les fonctions de partage n’embarquent pas google + et que les abonnements ne soient pas (encor) proposés sur l’appli mobile comme sur le site web. On notera aussi qu’il n’y a pas de rubrique de news chaudes sur les artistes des spectacles. On regrettera l’absence de push notifications (date d’ouverture de la billetterie, annonce de modification de distribution ou de promotion) et le petit bug dans la boutique mobile. Mais ne gâchons pas notre plaisir de mélomane féru de digital : en somme une très belle appli, classique (ca tombe bien 🙂 dans sa forme mais efficace ! Complète avec agenda, un classement thématique des spectacles, une rubrique multimédia et des infos pratiques et historiques sur la salle Pleyel ! La billetterie est pensée mobile et est bien intégrée dans l’application !

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Pleyel dans sa poche : la nouvelle appli mobile de la Salle Pleyel…de Ramzi SAIDANI est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution 3.0 France.

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Samsung a fourni les tablettes 10 pouces utilisées par le Philarmonique de Bruxelles

numérisation des partitions : l’Orchestre Philarmonique de Bruxelles passe à la tablette numérique

En novembre 2012, Le Brussels Philharmonic  avait fait parler de lui dans le landerneau musical et bien au-delà en affirmant vouloir devenir le premier orchestre au monde à abandonner les partitions en papier pour passer aux partitions numériques sur tablette. Cette annonce de numérisation des partitions avait créé un buzz certain. Il faut voir la mise en scène de l’événement où les instrumentistes lancent dans un mouvement commun des partitions papiers avant d’exhiber les tablettes 10.1 utilisés pour l’occasion.

Samsung a fourni les tablettes 10 pouces utilisées par le Philarmonique de Bruxelles

Samsung a fourni les tablettes 10 pouces utilisées par le Philarmonique de Bruxelles

En plus d’une bonne opération de communication pour Samsung et la société de logiciel de partition numérique Neoscore partenaire de cette représentation assez médiatisée, ce fut certainement un gros coup de pub pour une formation qui joue depuis longtemps sur la corde du digital (l’Orchestre met par exemple à la disposition du public des sonneries de musique classique gratuite pour les téléphones portables)

Partition numérique utilisant la technologie Neoscore

Partition numérique utilisant la technologie Neoscore

Les avantages avancés sont les économies de papier, de temps, d’adhésif. Mais ce que je retiens surtout c’est la possibilité de faire évoluer les méthodes de travail de ses musiciens. La tablette reconnait la musique et gère la tourne de page elle-même (je connais plus d’un pianiste accompagnateur qui serait enchanté à cette idée). Un musicien peut également annoter, surligner directement avec un stylet la partition, partager ses modifications avec les autres instrumentistes, personnaliser la mise en page. L’idée de stocker un millier de partition sur 16 Go dans 600 grammes de concentré technologique est également enthousiasmante.

En effet, la musique classique a pu apparaître en avance sur le temps digital. Rappelons les travaux de l’IRCAM qui ont permis de reconstituer ce que pouvait être la voix de castrat en s’appuyant sur la voix de Derek Lee Ragin et de la soprano polonaise Ewa Malas-Godlewska dans le magnifique film Farinelli de Gérard Corbiaud. Pour autant, le monde de la musique classique reste encore une terre de tradition, de conventions et de codes quelquefois très « rigides » ; il devra s’adapter à son époque et vivre plus avant sa révolution numérique.

La liseuse numérique ou la tablette qui en en un assez bon substitut est un exemple très pragmatique de ce mouvement irrémédiable vers le numérique. Apple laissait également une bonne place à ce cas d’usage de la partition pour piano qui défile dans ses publicités pour iPad. Nombre de partitions sous format pdf se prêtent déjà bien à une utilisation sur une ardoise numérique. Avec l’arrivée de génération entière de musiciens ‘digital native’ qui n’ont connu que les enregistrements numériques en streaming ou le son mp3, nul doute que le mouvement va s’amplifier de l’intérieur.

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numérisation des partitions : l’Orchestre Philarmonique de Bruxelles passe à la tablette numérique de Ramzi SAIDANI est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution 3.0 France.

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Salle de l'Opera de Rennes

Traviata & Opera de Rennes : j’en ai rêvé, Orange l’a fait !

orange

orange

La Traviata de Giuseppe Verdi

La Traviata de Giuseppe Verdi

L’expérience idéale, rêvée par le fan d’opéra que je suis (cf. post sur les google glasses) risque de faire un saut (d’octave ou pas) avec des initiatives comme celle d’Orange et de l’Opéra de Rennes. On savait qu’Orange s’intéressait à l’Opéra notamment au travail de la fondation Orange, partenaire notamment du festival d’Aix-en-Provence depuis 1999. Mais on se réjouit également que l’entreprise en partenariat avec Technicolor et l’école d’ingénieurs de l’INSA mette son savoir-faire en matière de R&D au service d’Apollon musagète et des muses !

orange

orange

Orange vient en effet d’annoncer sur son site institutionnel une nouvelle collaboration  avec l’opera de l’Opéra de Rennes en vue de proposer une expérience opératique inédite au public rennais. Le 4 juin, les Rennais pourront ainsi savourer sur iPad la célèbre scène du Brindisi (Libiamo, libiamo) de La Traviata de Verdi.

3 technologies au service de la voix

3  mécanismes innovants sont mobilisés pour offrir une expérience opératique enrichie : l’ultra haute définition (ultra HD),  la captation à 360° et le son spatialisé.

(i) La captation et le rendu en ultra HD offrent des avancées considérables.
C’est d’abord davantage de définition spatiale : la captation proposera une résolution 4 fois plus riche en pixels que la HD actuelle. Ce qui permettra de voir par exemple avec détail les bulles de champagne explosait dans le verre des chanteurs ou les larmes de Violetta Valery ou d’Alfredo lors du dernier acte (snif, snif…)
Ensuite, le procédé en offrant davantage d’images par seconde (2 à 6 fois plus qu’actuellement) permettra d’avoir une sensation de très grande fluidité des mouvements à l’écran (de 100 à 300 images au lieu des 25 à 50 images par seconde dans les technologies actuelles). Par ailleurs, l’augmentation de quantité d’informations associée à chaque pixel permettra des nuances encore plus fines et une gamme de couleurs bien plus étendue qu’avec la HD d’aujourd’hui.

(ii) La captation à 360° permettra quant à elle, aux chanceux présents, de bénéficier, grâce à des iPad, d’une expérience immersive et multimodale : ils auront l’impression d’être à l’intérieur de l’Opéra. Les visiteurs ainsi pourront manipuler leurs tablettes, modifier leur orientation pour regarder la partie de la scène souhaite avec le son adapté à l’orientation de la tablette dans l’espace. Si le plan du réalisateur sur les solistes ne vous intéresse pas , vous pourrez changer de vue et vous intéresser à la p’tite soprano 2 que vous connaissez au fonds de la scène, côté jardin 🙂

(iii) Enfin, le son spatialisé donnera aux auditeurs la sensation d’être plongés dans un espace sonore tridimensionnel grâce à une écoute au casque.

Opera de Rennes : petit mais innovant

Avec 642 places, l’Opéra de Rennes est sans conteste l’une des plus petites maisons d’opéra de France.  La jauge est en effet faible pour un théâtre d’opéra. Pour comparer, imaginez que l’Opéra de Lille abrite 1140 places, le Staatsoper de Vienne comprend 2300 places (en comptant les fameuses Stehplätze), l’Opéra Bastille offre  2700 places et le Metropolitan Opera à New York peut accueillir 3800 personnes !!

Salle de l'Opera de Rennes
Salle de l’Opera de Rennes

Pour autant en engageant un partenariat digital avec Orange, depuis 2009, la maison prouve qu’on peut être petit mais innovant !! Après la retransmission de Don Giovanni de Mozart (2009), de l’Enlèvement au sérail toujours du génialissime Salzbourgeois (2011), la Traviata de Verdi constitue le troisième temps fort de la…politique soutenue par l’Opéra de Rennes de rendre l’opéra plus accessible, grâce aux technologies les plus avancées dans les domaines du son, de l’image et du digital.

Le digital permet en effet de toucher un public nouveau, plus jeune et de prolonger l’expérience culturelle en dehors des salles….Il n’est pas étonnant de dénombrer plus de 20 maisons d’operas qui disposent de leur application mobile sur l’Android market ….c’est l’objet d’un prochain post 🙂

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