Nouveaux usages

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Musicme.com : site de streaming au catalogue de musique classique très riche

Twitter Music : sous les feux de la rampe

Un nouveau service de musique chez Twitter

Le celèbre service de micro-blogging Twitter serait sur le point de lancer sa propre application musicale  appelée Twitter Music. Beaucoup de geeks espéraient que le lancement soit annoncé lors du festival Coachella qui s’est passé le week-end dernier (12 au 14 février) à Indio en Californie. Il n’en fut rien mais l’annonce devrait être officielle très rapidement.  Une page mystérieusement appelée music.twitter.com sur lequel on peut se connecter avec ses identifiants Twitter a déjà vu la visite de milliers de curieux, sans pour l’instant proposer  aucun service particulier lié à la musique.

Twitter Music : un nouveau service musical

Twitter Music : un nouveau service musical inspiré de We are Hunted, acheté en 2012

D’après le blog AllthingsD, qui relaie l’information, Twitter Music permettrait entre autres aux utilisateurs d’écouter des clips musicaux proposés par iTunes ou Vevo à l’intérieur même de Twitter. Le service proposerait aussi des recommandations personnalisées en fonction des abonnements Twitter de chacun.  Cette application fait suite au rachat par Twitter du service de recommandation musicale We are Hunted effectué en 2012.

Dis-moi tes followers, je te dirai quoi écouter

Les nombreuses maisons d’opéras, les formations musicales, les artistes du monde de la musique classique (j’en ai déjà plus de 100 dans mon compte twitter perso) ainsi que les medias traditionnels (titres de presse,  radio, chaines de musique spécialisés) sans oublier les labels se doivent de regarder cette annonce avec intérêt.

Le fait d’être dans la liste de ‘followers’ d’un individu lamba constituait un formidable moyen de toucher de façon enrichie un prospect à un coup quasi nul. Desormais, ces derniers qui disposent souvent d’intérêts forts dans des catalogues de musiques ou de captations videos trouveront dans ce nouveau service un levier de diffusion non négligeable.Après l’information, la recommandation et la prescription risquent de se renforcer sur le réseau à l’oiseau.

Par ailleurs, Twitter Music pourrait dès lors positionner comme un sérieux concurrent aux services de streaming établis en particulier Musicme qui dispose d’un des catalogues de musique classique et d’opéra les plus complet que je connaisse.

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Salle de l'Opera de Rennes

Traviata & Opera de Rennes : j’en ai rêvé, Orange l’a fait !

orange

orange

La Traviata de Giuseppe Verdi

La Traviata de Giuseppe Verdi

L’expérience idéale, rêvée par le fan d’opéra que je suis (cf. post sur les google glasses) risque de faire un saut (d’octave ou pas) avec des initiatives comme celle d’Orange et de l’Opéra de Rennes. On savait qu’Orange s’intéressait à l’Opéra notamment au travail de la fondation Orange, partenaire notamment du festival d’Aix-en-Provence depuis 1999. Mais on se réjouit également que l’entreprise en partenariat avec Technicolor et l’école d’ingénieurs de l’INSA mette son savoir-faire en matière de R&D au service d’Apollon musagète et des muses !

orange

orange

Orange vient en effet d’annoncer sur son site institutionnel une nouvelle collaboration  avec l’opera de l’Opéra de Rennes en vue de proposer une expérience opératique inédite au public rennais. Le 4 juin, les Rennais pourront ainsi savourer sur iPad la célèbre scène du Brindisi (Libiamo, libiamo) de La Traviata de Verdi.

3 technologies au service de la voix

3  mécanismes innovants sont mobilisés pour offrir une expérience opératique enrichie : l’ultra haute définition (ultra HD),  la captation à 360° et le son spatialisé.

(i) La captation et le rendu en ultra HD offrent des avancées considérables.
C’est d’abord davantage de définition spatiale : la captation proposera une résolution 4 fois plus riche en pixels que la HD actuelle. Ce qui permettra de voir par exemple avec détail les bulles de champagne explosait dans le verre des chanteurs ou les larmes de Violetta Valery ou d’Alfredo lors du dernier acte (snif, snif…)
Ensuite, le procédé en offrant davantage d’images par seconde (2 à 6 fois plus qu’actuellement) permettra d’avoir une sensation de très grande fluidité des mouvements à l’écran (de 100 à 300 images au lieu des 25 à 50 images par seconde dans les technologies actuelles). Par ailleurs, l’augmentation de quantité d’informations associée à chaque pixel permettra des nuances encore plus fines et une gamme de couleurs bien plus étendue qu’avec la HD d’aujourd’hui.

(ii) La captation à 360° permettra quant à elle, aux chanceux présents, de bénéficier, grâce à des iPad, d’une expérience immersive et multimodale : ils auront l’impression d’être à l’intérieur de l’Opéra. Les visiteurs ainsi pourront manipuler leurs tablettes, modifier leur orientation pour regarder la partie de la scène souhaite avec le son adapté à l’orientation de la tablette dans l’espace. Si le plan du réalisateur sur les solistes ne vous intéresse pas , vous pourrez changer de vue et vous intéresser à la p’tite soprano 2 que vous connaissez au fonds de la scène, côté jardin 🙂

(iii) Enfin, le son spatialisé donnera aux auditeurs la sensation d’être plongés dans un espace sonore tridimensionnel grâce à une écoute au casque.

Opera de Rennes : petit mais innovant

Avec 642 places, l’Opéra de Rennes est sans conteste l’une des plus petites maisons d’opéra de France.  La jauge est en effet faible pour un théâtre d’opéra. Pour comparer, imaginez que l’Opéra de Lille abrite 1140 places, le Staatsoper de Vienne comprend 2300 places (en comptant les fameuses Stehplätze), l’Opéra Bastille offre  2700 places et le Metropolitan Opera à New York peut accueillir 3800 personnes !!

Salle de l'Opera de Rennes
Salle de l’Opera de Rennes

Pour autant en engageant un partenariat digital avec Orange, depuis 2009, la maison prouve qu’on peut être petit mais innovant !! Après la retransmission de Don Giovanni de Mozart (2009), de l’Enlèvement au sérail toujours du génialissime Salzbourgeois (2011), la Traviata de Verdi constitue le troisième temps fort de la…politique soutenue par l’Opéra de Rennes de rendre l’opéra plus accessible, grâce aux technologies les plus avancées dans les domaines du son, de l’image et du digital.

Le digital permet en effet de toucher un public nouveau, plus jeune et de prolonger l’expérience culturelle en dehors des salles….Il n’est pas étonnant de dénombrer plus de 20 maisons d’operas qui disposent de leur application mobile sur l’Android market ….c’est l’objet d’un prochain post 🙂

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auchan_Quirky

#ifihadglass : les google glasses ou la chance de l'opéra ?

Au début était le buzz…

Google Glasses

Google glasses

Pour alimenter le buzz et susciter l’attente autour de ses google glasses, la firme de Moutain view (non sans blague, ils l’ont fait exprès…) a bien évidemment sollicité ses fans il y a quelques semaines.

fihadglass est à la fois le hashtag officiel et nom de la campagne éponyme de marketing orchestrée par Google dans plusieurs réseaux sociaux (google+ mais aussi Twitter). Son objectif avoué est de sélectionner les heureux élus qui auront le privilège de se procurer les premières paires de Google Glasses disponibles pour le grand public. Bon certes ce n’est pas un cadeau, car les heureux gagnants auront juste le droit de mettre 1500 dollars états-uniens pour le précieux objet. Mais c’est le prix à payer pour être un early-adopter…

Mais ifihadglass, plus concrètement, c’est surtout encore une fois la preuve que les grandes compagnies, au premier rang desquelles les géants du net croient au ‘crowdsourcing’.

Le crowd quoi ?

Le crowdsourcing (que l’on peut approximer en français par »externalisation ») est une méthode consistant à mobiliser des ressources intellectuelles externes à l’entreprise pour leur faire réaliser certaines actions traditionnellement effectuées dans le strict cadre privé de l’entreprise. Les clients ou les fans d’une marque ou autres candidats à l’embauche sont alors particulièrement sollicités pour apporter leurs bonnes idées, leur créativité ou leur savoir-faire. Ce concept est une généralisation à puissance « exponentielle factorielle 1 milliard » de la bonne vieille boîte à idées qu’on pouvait trouver dans certaines sociétés à la disposition de leurs clients. Indice que le crowdsourcing s’industrialise au travers des réseaux sociaux : certains sites communautaires misent même uniquement sur lui : des sociétés comme Quirky  permettent aux personnes ayant des idées de les faire connaître dans l’espoir d’être aidé dans la réalisation de leur projet. Si l’idée déposée sur le site fait l’unanimité, Quirky mobilisera des ressources design, marketing, vente ou encore de communication pour concrétiser le projet. Le géant de la distribution Auchan collabore déjà avec Quirky.

auchan_Quirky

Auchan collabore avec Quirky

D’un coup de lunettes magiques (google glasses) : #ifihadglass  I would go to Opera…

Revenons à Google, en rassemblant toutes ces idées émanant des bouillants cerveaux de milliers de participants, la firme pourra imaginer des usages auxquels elle n’aura pas pensé ou décelé dans toutes les études marketing fussent-elles excellentes.

Certes je suis consultant en digital. Ca c’était pour le côté jardin. Mais je ne perds pas de vue le côté cour : je suis fan d’opéra.

Je me suis donc laissé porter au jeu de ce que pourrait m’apporter une lunette si j’ai la chance d’être parmi les happyfews à mettre 1500 pièces pour exhiber le précieux avant tout le monde. J’ai donc succombé à la douce tentation du produit donc je rêve secrètement pour ma grande passion de l’opéra, d’un coup de lunettes magiques.

mon "If I had glass" sur google +

mon « If I had glass » sur google +

Si j’avais des lunettes magiques, primo je les porterais et utiliserais leur surtitrage intégré. Basta les téléscripteurs quelquefois mal situés (ca évite les torticolis ou la vue inoubliable sur le mont chauve des spectateurs du rang précédent) et surtout jamais dans le champ de vision direct. Avec le système de surimpression des google glasses, le surtitrage s’afficherait en temps réel et directement dans mon champ de vision : je n’aurai pas à arbitrer entre les mots et l’action si je ne connais pas encore l’œuvre par cœur (pour des langues un peu difficile comme l’allemand, le tchèque, le russe ou le latin)

Et même si je connais par cœur une œuvre, je pourrais quand même profiter des fonctionnalités de mon binocle adoré), je choisirais d’afficher la partition et non plus le surtitrage qui ne m’apporterait rien. La partition défilerait à la manière de la bande texte d’un karaoke, moi qui suis loin d’avoir l’oreille absolue, je pourrais ainsi enrichir mon expérience de mélomane.

A la demande, je pourrais aussi obtenir des renseignements sur les interprètes du rôle, savoir combien de fois et où l’artiste a chanté le rôle, mais sans parler of course, juste en faisant un geste et en m’appuyant sur les reconnaissances faciale et/ou vocale des lunettes lui permettant d’identifier (une sorte de Shazam ou plutôt de gracenote des chanteurs lyriques en quelque sorte).

Côté réseaux sociaux, je pourrais aussi voter en directement après un aria. Et puis, je voudrais bien enregistrer mon rythme cardiaque pendant certains airs et faire des feeling maps histoire d’établir un top 10 de mes plus grands orgasmes musicaux de l’année. Je pourrais partager avec mes amis fans d’opéras sur mon mur ou tout autre interface personnelle ouverte sur le monde. .

Enfin, pour moi qui suis un afficionado des photographies dérobées car interdites dans quelques grandes salles dont je tairai le nom (je ne voudrais pas finir Hausverbot… oups je crois que j’en ai déjà dit trop :), je pourrais m’en servir pour prendre des photos ou faire des enregistrements de mes opéras ou chanteurs préférés en toute discrétion.

Aïe aïe les droits d’auteurs…? Les salles de spectacle vont-elles interdire l’entrée de leur velour lyrique aux détenteurs de google glass, d’iwatch ou autres vestes connectées, truffées de micros capables d’envoyer directement leurs captations dans le cloud ? On est bien loin du gros enregistreur dissimulé dans un sacoche de facteur (si ça ne vous parle pas, je ne peux que vous inviter à découvrir Diva, chef de d’œuvre de Jean-Jacques Beineix). On sourit déjà quand on voit comment les brouilleurs GSM ont un mal fou à équiper les salles d’arts vivants ou comment les placeurs sont débordés dans leur chasse aux frondeurs qui prennent des photos avec leurs smartphones.

Un levier d’opportunité pour le spectacle vivant

Après la musique enregistrée, c’est toute l’expérience de l’art vivant que le digital va bouleverser. Comment pourra-t-on empêcher les auditeurs, les spectateurs de vouloir s’approprier ce qu’ils vont voir ou entendre si les outils sont aussi faciles d’utilisation et discrets ? Le combat semble illusoire. En réalité, c’est peut-être plutôt une opportunité incroyable pour le spectacle vivant. Car le digital pourrait lui donner encore plus de valeur au détriment de la musique enregistrée, complétement banalisée et qui a perdu une grande partie de sa valeur perçue (…et marchande) depuis plus d’une décennie. Et puis nous avons un besoin quasi vital de partager ce qui nous touche, qu’il est frustrant de ne pas pouvoir glaner quelques instants de bonheur et les offrir à sa communauté.Le direct est déjà magique. Enrichi, il risque de s’imposer comme une expérience incontournable et de plus en plus demandée

Ouh ! Que ces lunettes (nous) portent loin !

google glasses une opportunité pour le spectacle vivant ?

google glasses une opportunité pour le spectacle vivant ?

Licence Creative Commons #ifihadglass ou la chance du spectacle vivant ?…? de Ramzi SAIDANI est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution 3.0 France.

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Google Glasses

Connected body (corps connecté) : la voie royale tracée par l’Internet des objets…

Le logiciel a débordé des ordinateurs pour équiper les téléphones, les télévisions et bien d’autres objets de notre quotidien. Très rapidement, nous nous retrouverons « immergés » dans l’Internet jusqu’à en être parti intégrante puisque nous irons jusqu’à connecter notre propre corps. Je ne pense pas car des tendances sociologiques de fond vont porter ce mouvement. Il a déjà commencé en réalité…

Mon prof de philo disait…

Devant mon appareil photo Android connecté ou ma balance intelligente, je me souviens de mes cours de philo. Mon prof doit bien rigoler s’il voyait que ces grands préceptes n’ont pas  complétement déserté mon cerveau de consommateur hyper-connecté. Un des grandes idées qu’il me reste de ces vertes années me taraude depuis un moment :  en fin de compte, pour un être vivant,  la plupart des artefacts, des objets qui nous entourent et que nous humains nous fabriquons pour améliorer, le plus souvent, notre existence, ne sont rien d’autres que des prolongations spatiales de notre corps, de parties de notre corps pour être précis.

La fourchette ou les baquettes que j’utilise pour me délecter de mes sushis préférés, ne sont rien d’autres qu’une prolongation de ma main. Ça parait simple une fois que c’est dit mais qui en a vraiment conscience… Le téléphone : ce sont mes cordes vocales avec de plus en plus de cerveau dedans (à tout le moins de ma mémoire…). Souvenons que le bon sens populaire en plaisantant sur l’engouement des téléphones portables il y a quelques années le qualifier d’extension de cerveau J

La fenêtre à travers laquelle je regarde ? C’est la prolongation d’une peau un peu spéciale et plus que cela, une peau spécialisée par la nature pour nous abriter l’œil du vent tout en laissant passer la lumière… vous y voyez clair …la cornée bien sûr…Le volet que je fais fermer pour passer une nuit apaisante…une fois que j’aurais terminé cet article, …la paupière. Ma voiture  rien d’autre qu’une paire de jambes (on pourrait d’ailleurs rajouter avec la complexification de la voiture toute une série de nouvelles parties du corps pour rendre l’exercice un peu plus ardu).

On peut s’amuser à faire l’exercice sur tout ce qui nous entoure l’exercice est passionnant et permet pour un homme de marketing (i) de voir le monde autrement et (ii) de déceler des relations nouvelles entre les choses (mais c’est là un autre sujet)…

En un mot, en connectant de plus en plus les objets de son quotidien,  en réalité, c’est déjà un peu de son corps que l’humain connecte puisque les objets sont par essence et par construction une prolongation du corps humain.

Mais que vient faire le tatoo la-dedans ?

Ajoutons-y un deuxième ingrédient,  une deuxième tendance liée plus directement à notre relation au corps : la désacralisation du vivant et du corps. On peut en parler longuement et des chercheurs et sociologues brillants ont écrit des ouvrages passionnants sur le sujet [i]. La banalisation des recherches sur le génome humain, les organismes génétiquement modifiés… Moi je partirai juste d’une petite tâche d’encre qui se répond comme le feu à la poudre : le tatouage, en faisant part d’une réflexion que je me suis faite récemment face à l’une des dernières campagnes de pub Gillette. Elle présentait ce qu’on peut imaginer être un jeune cadre dynamique… tatoué :

La généralisation du tatouage illustre à sa manière la désacralisation de notre rapport au corps

La généralisation du tatouage illustre à sa manière la désacralisation de notre rapport au corps

Qui aurait pensé que ce gardien des bonnes valeurs  américaines allait un jour exhiber des Adonis aux biscotos affublés d’un joli tatouage ?Tout cela parce que la publicité cherche à nous ressembler…elle en dit long sur les évolutions sociologiques à l’œuvre. En creusant on se rend compte qu’aux Etats-Unis 16 % de la population est tatouée[ii]. Si l’on se focalise sur le segment de la population qui a le plus de chance d’être digital tribe ou hyperconnecté  (jeunes âgés de 25 à 40 ans) : on passe à 40 %… en Europe, on approche les 20 %.Le tatoo n’est plus un acte réservé aux bad boys, aux  yakusas ou aux ressortissants de la communauté gay. Là je pense à la réflexion de ma petite amie, originaire d’une culture où le tatouage est assez mal vu (un peu sur l’autre rive de la MareNostrum), qui découvrant mes jolis dessins, réalise qu’in fine je suis le n-ième représentant de professions intellectuelles qu’elle a rencontrées, qui a succombé à l’appel du tatoo, sans être pour autant ni voyou, ni gay. La pratique s’est complètement démocratisée. Le mouvement concerne tous les CSP et profond. Le corps objet, décoré, connecté…D’aucuns n’hésitent pas à modifier leur corps temporairement pour être plus conforme aux canons esthétiques de leur époque, surperformer plus que ne le permettrait normalement la nature, en assimilant drogues douces, boissons énergisantes pour être toujours au taquet…En chirurgie esthétique, la dernière monde outre-atlantique après les seins en silicon est le Brazilian Butt lift[iii]…ah, vous ne saviez pas ?Et ce n’est pas nouveau, la recherche de la performance et la volonté de dépasser ses limites à l’aide d’artefacts et d’outils a depuis toujours cristallisé les rêves des humains. Un petit coup de mythologie suffit à s’en rappeler : Icare[iv]et sa chute. Ceux qui n’étaient pas Dieux, les hommes, ont cherché, via les outils, allant même jusqu’à les intégrer dans leur corps (ici des ailes fabriquées), à plus de puissance et de liberté…

Minority reports ? ….Des exemples concrets

S’il est un artefact humain  par qui le mouvement risque d’accélérer le mouvement vers le corps connecté c’est le vêtement. On l’a évoqué, les vêtements et les chaussures sont des projections dans l’espace de ma propre peau. Ce qui est intéressant là c’est la proximité physique. Comme objet, le vêtement dispose d’un statut un peu spécial, il colle à la peau quelquefois devient carrément une seconde peau.  Et bien ça se connecte de plus en plus à ce niveau-là

La firme américaine Under Armour (marque peu connue en Europe car (spécialiste du football américain, encore qu’elle commence à «équiper des équipes de rugby françaises[i]) propose des maillots connectés. Via des capteurs et « bug », une sorte de médaillon incrusté dans le tissu du maillot, le maillot enregistre et peut transmettre au sportif ou à son entraîneur accès à une foule d’information (rythmes cardiaque et respiratoire, température corporelle, etc…). Mettez ca en réseau imaginez…Le président d’Under Armour  est beaucoup plus lyrique dans l’utilisation d’un tel maillot quand il déclare “nous pouvons métriquement vous dire ce qui se passe à l’intérieur de quelqu’un qui s’apprête à tirer un penalty devant 60 000 personnes. Vous pouvez voir son pouls lorsqu’il attend le coup de sifflet de l’arbitre. Pour la première fois de l’histoire, vous pouvez voir à l’intérieur de l’athlète. Ça ajoute à la dramaturgie”.

Adidas emprunte la même piste avec ses chaussures connectées Adizero F50 miCoach. Là encore réservée à des sportifs de haut niveau, cette nouvelle technologie développée par la firme aux 3 bandes apporte un objet connecté, plus exactement connectable  capable via un capteur high-tech logé dans la semelle qui peut enregistrer pendant 7 heures mouvements et mesures métriques importantes pour améliorer son jeu. Les données collectées peuvent être transmises sans fil sur webphone, tablette ou PC.

Plus proche de nous, le chausson connecté transmet à une application mobile les paramètres vitaux  du nouveau-né (rythme cardiaque et taux d’oxygène sanguin). Le chausson déclenche une alerte en cas d’anomalie pouvant ainsi prévenir la mort subite du nourrisson.

Un autre objet un peu particulier par la proximité qu’il entretient avec notre corps est la lunette.

Deux des géants de l’internet planchent dessus. Google a annoncé il y a quelques mois son projet Google GlassMicrosoft s’est vu octroyer récemment un brevet portant sur un dispositif de lunettes similaire. Dans les deux cas ces lunettes offrent de la réalité augmentée (concrètement elles permettront de  superposer sur ce que l’utilisateur observe des informations, des données utiles). Ces deux géants peuvent bien réussir à faire décoller l’usage là  où, trop en avance et dans un monde encore insuffisamment mature sur le plan technologique, certains acteurs s’y étaient essayés. Il  y a 7 ans déjà France Telecom, Essilor et Micro Optical avaient développé conjointement des lunettes reliées à un téléphone portable dans lesquelles on pouvait regarder une vidéo sur un écran virtuel d’une diagonale de 60 cm situé à 2 mètres de ses yeux[vi].

Les lunettes vont vraisemblablement devenir le nouvel écran des années à venir

Les lunettes vont vraisemblablement devenir le nouvel écran des années à venir

On pourrait aussi présenter des montres et les bracelets connectés à l’instar du Fuelband, le bracelet connecté de Nike enregistre les efforts physiques de son heureux propriétaire pour qu’il améliore ses performances sportives.

Ces objets ont la particularité de pouvoir tout de même être désolidarisés physiquement du corps. Sans plonger dans la SF et les cyborgs, les implants et prothèses constitueront vraisemblablement l’étape suivante. Certains implants ou prothèses (peacemaker, dentiers, appareils auditifs, etc…) sont déjà très répandus sans pour autant être connectés.

L’implant dentaire conçu par d’Auger-Loizeau [vii] comprend un mini-vibrateur et récepteur d’ondes radio pouvant être implantés dans une dent au cours d’une opération de chirurgie dentaire. Ils permettent de transmettre des sons à l’oreille le plus souvent par résonance osseuse. Ces puces haut-parleurs constituent un moyen de communication discret et peu encombrant, et peuvent être couplées avec un micro miniaturisé pour permettre une communication bilatérale.

Les VIP de certains hauts-lieux du divertissement nocturnes (Rotterdam et Barcelone) se font injecter une puce RFID qui permet d’être identifié électroniquement dans leur endroit favori : plus de perte de temps à l’entrée, le paiement de toutes les consommations et services de l’établissement (boissons, toilettes, etc…) est grandement facilité. Quoi de plus  agaçant que de se trimballer son portefeuille ou même sa carte de paiement, certains ont passé le pas ou plutôt le bras. Dans certains pays, la puce RFID remplace le tatouage obligatoire pour les animaux domestiques. Aux Etats-Unis, la loi autorise de placer des puces RFID sous la peau des gens atteints de la maladie d’Alzheimer[viii]. Les bracelets électroniques équipent de plus en plus de personnes laissées en liberté surveillée…Des micro-puces sont insérées sous la peau d’enfants de familles aisées dans des pays d’Amérique latine notamment où le rapt d’enfants contre rançon est devenue monnaie courante.

Entre autre, le besoin croissant de sécurité pousse à rendre son corps connectable.

Entre autre, le besoin croissant de sécurité pousse à rendre son corps connectable.

Recherche d’une performance toujours plus grande

Pour l’instant, ce mouvement s’observe dans les domaines médical, sportif et de la sécurité des personnes. Cependant, dans une société de plus en plus compétitive où l’on exige d’être performant toujours plus et toujours plus longtemps (phénomène du BYOD, porosité croissante entre les mondes pro et perso), la recherche de productivité et de la performance sera une très bonne incitation à passer à l’acte pour assurer un avantage comparatif ou à tout le moins éviter un ‘déclassement’. Combien de personnes se sont dit qu’ils ne passeraient jamais au  téléphone mobile ou à Facebook et durent s’y ranger après quelques années de résistance, sous peine d’être complétement marginalisées dans une société de plus en plus connectée et digitalisée (force de l’effet de club).

Et après tout, connecter mon corps accroît réellement mon expérience digitale (mobilité et ubiquité) et mon bien-être, me fait gagner du temps ou assure un vrai Le progrès allant, e ne serais

Je ne serai pas le premier qui céderait aux sirènes d’une perte de liberté et de choix au profit d’une expérience optimisée (cf. certains détracteurs de l’écosystème iOS, souvent qualifié de prison dorée). Par ailleurs, il apparait que, de toutes les manières, les objets de mon quotidien (ces extensions de mon corps) sont connectés, le contrôle et le risque de pistage sont donc, quoi qu’il arrive, omniprésents,  je ne risque pas d’aggraver la situation en connectant mon corps.

Alors, on le fait ce saut de puce, ma Puce ?

Références :
[i] http://www.effacertatouage.com/info-tatouage/40-millions-americains-tatoues/
[ii]
http://next.liberation.fr/sexe/2012/11/19/plongee-dans-les-hauts-seants_861588
[iii]
http://fr.wikipedia.org/wiki/Icare
[iv]
Voir par exemple l’ouvrage du sociologue David Le Breton, Anthropologie du corps et modernité
[v]
http://www.auger-loizeau.com/index.php?id=7
[vi]
http://www.rightsidenews.com/201003279260/life-and-science/health-and-education/national-healthcare-will-require-national-rfid-chips.html
[vii]
Notamment l’ASM Clermont Auvergne : http://www.asm-rugby.com/historique-asm.html
[viii]
http://www.pcworld.fr/materiel/actualites,lunette-ecran-chez-france-telecom,222501,1.htm

Licence Creative Commons Le corps connecté : la voie royale tracée par l’Internet des objets…de Ramzi SAIDANI est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution 3.0 France

 

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Internet des objets et objets connectés : Google inside ?

Dans un précédent billet, j’avais développé le mouvement industriel qui s’observe avec le développement des objets connectés : Internet des objets va ouvrir à un nombre croissant d’industriels la possibilité de rentrer en contact directement avec leurs consommateurs et de façon beaucoup plus riche que par le biais des outils digitaux d’aujourd’hui (site web, application mobile, page fan facebook, etc…). La différenciation par le service va ainsi prendre de nouvelles formes et concernait des des équipement électroniques de notre quotidien, de plus en plus divers .

Pour permettre à ce couplage produit/service d’opérer, l’objet doit être équipé d’un firmware évolué. A l’instar d’un ordinateur, d’un webphone ou d’une tablette, certains objets connectés sont déjà équipés de véritables OS. Les industriels peuvent toujours faire eux-mêmes en s’appuyant sur un OS ou un firmware propriétaires mais ils peuvent également s’appuyer sur une solution ouverte et disponible tel que Linux ou Android.

Deux acteurs majeurs ont récemment choisi de s’appuyer justement sur la plateforme Android pour améliorer l’expérience de leurs appareils. Confrontés à des smartphones aux capacités photographiques de plus en plus poussées, les constructeurs d’appareils photos en renforcent logiquement la composante service. Le Coolpix S800c de Nikon[i], la gamme Galaxy Camera de Samsung[ii], tournent sur Android. Dans les deux cas, une connectivité wifi voire cellulaire est disponible et permet d’accéder au Google Play et d’y télécharger des applications de retraitement d’images, des jeux ou encore de charger directement photos ou vidéos sur ses réseaux sociaux favoris. Les mises à jour des applications utilisées par ces appareils photos permettront de proposer de nouveaux effets photos, de nouveaux jeux.

Par ailleurs, avec  l’explosion des smartphones, le geste de télécharger une application sur un device depuis un store, d’installer des mises à jour, la lecture de push-notification sont devenus complétement naturels pour le grand public et peuvent donc s’effectuer naturellement sur un appareil photo. Apple et Google ont tout intérêt à répliquer ces ‘bonnes habitudes’ sur un nombre toujours plus importants et divers d’appareils électroniques.

A ce titre, Google semble le mieux positionné. Android est une plateforme libre et ouverte, proposant un SDK et des API de plus en plus riches.  En contribuant à libérer le logiciel, Google via Android cherche à se placer partout dans notre quotidien, à devenir le middleware incontournable de nos appareils domestiques : télévisions[iii], appareils photos, montres connectées[iv], produits blancs comme les machines à laver [v] ou les réfrigérateurs… rappelons-nous également, qu’il y a quelques mois, Google avait annoncé un projet d’ampoule LED pouvant être commandée via un device tournant sur Android (smarphone, tablette ou PC) [vi]  assez proche dans l’idée de ce que vient de proposer Philips avec sa gamme Hue…


[i] http://www.frandroid.com/tag/nikon-coolpix-s800c/
ii]
http://www.frandroid.com/actualites-generales/118197_la-samsung-galaxy-camera-disponible-a-349-e-apres-odr/
[iii]
http://www.frandroid.com/actualites-generales/89712_ces-2012-lg-expose-sa-premiere-google-tv/
[iv]
http://www.frandroid.com/test/93949_video-de-prise-en-mains-de-la-sony-smartwatch/
[v]
http://www.frandroid.com/actualites-generales/8988_un-android-dans-votre-machine-a-laver/
vi]
http://www.frandroid.com/actualites-generales/70528_android-va-debarquer-dans-vos-maisons-via-android-home/

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