Les Tech Days permettent au grand public et aux institutions la possibilité de venir à la rencontre des jeunes pousses (les start-up comme ils disent en anglais 😉 et des sites d’excellence du territoire.
Lors du dernier événement Lille’s Tech Days, le 14 juin 2014, opera-digital.com a pu visiter un lieu emblématique du digital en France : EuraTechnologies. Si vous voulez en savoir plus sur ce lieu emblématique des nouvelles technologies en France n’hésitez pas à consulter le site d’euratechnologies !
Mais quel rapport avec l’opéra , me direz-vous ? Et bien, il se trouve que j’ai pu visiter au sein Euratechnologie, une maison connectée, une maison du future développée par le CITC-EuraRfid (un centre de recherche et de conseil spécialisé dans les technologies sans-contact). Cette maison connectée (smart-Home) présentait ce à quoi pourra ressembler notre bonne vieille maison ou notre appartement dans les années qui viennent. Au sein du parcours, nous avons pu expérimenter une table musicale !
Imaginez une tablette ou une grande table sur laquelle vous déposez un flyer intelligent qui va automatiquement lancer la playlist ou l’opera concernée ! Ce n’est pas de la science-fiction et cela pourra bien être l’expérience utilisateur habituelle d’un mélomane d’ici quelques années ! A découvrir en video !
Merci à Ali Benfattoum du CITC pour sa super visite !
“maison connectée et opera : une table musicale à découvrir !” est soumis aux conditions de la licence Creative Commons Attribution 3.0 France
L’objectif de la stratégie de la distribution multicanale consiste à toucher la clientèle potentielle à travers le plus grand nombre de points de contact. On peut ainsi vendre un kit dans les boutiques physiques sur le net, depuis son mobile, sa tablette bientôt son réfrigérateur, ou encore par le biais du télé achat, etc…. Les différents canaux coexistent en général et certaines différences sont maintenues pour éviter la trop forte compétition voire la cannibalisation entre eux.
Le marché de la musique a été servi par un nombre important de procédés technologiques : rouleaux, vinyles, cassettes, CD, radio, DVD, blue-ray, radio, télé, musique dématérialisée à télécharger ou en streaming. Si tous ces mécanismes ont permis à la musique d’exister en différé, seuls certains peuvent prétendre lui ouvrir le monde du direct. Il était ainsi possible de vivre en direct via l’apparition de la radio et de la télévision, un certain nombre d’évènements en particulier d’évènements culturels ou sportifs si l’on n’avait pas la chance ou le porte-monnaie pour les vivre in situ. L’expérience du direct est donc elle aussi devenue multi-canale : du spectacle in situ au visionnage et/ou à l’écoute d’un des médias traditionnels.
Mais la digitalisation révolutionne moult secteurs, en y venant accroître le nombre de canaux disponible. En ce qui concerne le 4ème Art (Musique) et le 6ème Art (les arts de la scène en particulier l’hybride opera) n’échappe pas à ce constat. A ce titre, après avoir été multi-support, le marché de la musique devient aussi de plus en plus multi-canal dans l’expérience du direct. En plus de la radio (France Musique en autres) , de la télévision (Mezzo bien évidemment ou des chaines généralistes comme Arte ou France Télévision), de nouveaux modes de distribution du direct font leur apparition : tout d’abord la web TV (sur PC, webphone ou tablette) et la toile, l’autre, albe et tendue comme la misaine de l’Indomptable de Billy Bud.
Des maisons d’opera proposent désormais de voir sur leur site web l’intégralité de certaines productions. On peut citer par exemple l’Opéra Royal de la Monnaie (magnifique production des Huguenots) ou l’Opéra de Paris (le merveilleux Werther de Kaufmann avant sa sortie en DVD). Mais ce sont toujours des rediffusions, on peut rarement regarder en direct ces représentations, on est souvent plus dans une logique de VOD gratuite ou de replay. Pourtant en France certains acteurs tels que Medici.TV permettent de voir des spectacles notamment de l’opera en direct (pour info, le prochain direct est un concert du New York Philarmonic à Dresde le 14 mai), et ce en plus d’un riche catalogue de videos à la demande (représentations en rattrapage/catch-up ou plus anciennes).
Cet acteur pur web propose en effet une web TV qui permet de regarder en direct et en différés des spectacles de musique classique sur son l’ordinateur, son téléphone mobile et sur tablettes (applications disponibles pour Android et iOS) et sur certains modèles de Télévisions connectées intelligentes.
Depuis 2006, c’est aussi l’écran de cinéma qui vient proposer aux amateurs de musique de vivre une expérience de direct en particulier d’opera en direct. Le premier à avoir exploré la piste du cinéma et de la diffusion en direct dans les grands multiplex fut le Metropolitan Opera à New York. Depuis entre autres, beaucoup plus récemment, Covent Garden ou l’Opéra National de Paris l’ont suivi.
Le Metropolitan Opera : en direct et en HD est une initiative du célèbre théâtre lyrique new-yorkais (doté d’une capacité de 3800 places) pour retransmettre certaines de productions, en direct et HD dans des salles de cinéma de plusieurs pays du monde depuis 2006. Pour la saison 2012-2013, 12 opéras sont présentés en direct dans près de 1900 salles reparties dans 64 pays dont le Qatar, la Chine et l’Egypte, la Russie ou le Mexique !
Pour les maisons d’opéras, le cinéma offre la possibilité de toucher un nombre plus important de spectateurs en leur fournissant une expérience plus riche. Les surtitrages sont disponibles dans la langue de la salle de cinéma contrairement au théâtre physique où seule la ou les langues (Bravo la Belgique;) du pays d’appartenance de la maison sont proposées, avec l’anglais le plus souvent, s’il reste de la place sur les écrans de surtitrage.
Les représentations sont souvent complètes plusieurs semaines avant même si les places sont nettement plus chères qu’une place de cinéma même 3D. Bien que cela se passe au cinéma, l’écosystème commercial mobilisé conserve énormément des caractéristiques des institutions de l’art vivant. Une certaine forme de rareté existe donc. On peut réserver son « billet » très en avance en commandant en ligne sur certains sites spécialisés, sur les réseaux de cinéma ou dans certains réseaux distribuant des billets de spectacles comme la FNAC. Des abonnements existent où l’on peut voir 5 ou 10 opéras de la saison avec des prix dégressifs. Ces abonnements n’ont rien à voir avec les cartes d’abonnement UGC ou Gaumonts pour lesquels on ne connait pas à l’avance le film que l’on va regarder.
Les amateurs d’opéra en direct ont donc le choix entre un plus grand nombre de possibilités pour vivre à plein leur passion dévorante. Et ce n’est pas pour me déplaire pourtant autant on peut s’interroger sur la coexistence de ces canaux et de leur synergie… La digitalisation modifie quantitativement mais aussi qualitativement et la nature de l’interaction entre ces derniers canaux…
Opera en direct : de la Toile à la toile pour nos étoiles…de Ramzi SAIDANI est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution 3.0 France.
Le celèbre service de micro-blogging Twitter serait sur le point de lancer sa propre application musicale appelée Twitter Music. Beaucoup de geeks espéraient que le lancement soit annoncé lors du festival Coachella qui s’est passé le week-end dernier (12 au 14 février) à Indio en Californie. Il n’en fut rien mais l’annonce devrait être officielle très rapidement. Une page mystérieusement appelée music.twitter.com sur lequel on peut se connecter avec ses identifiants Twitter a déjà vu la visite de milliers de curieux, sans pour l’instant proposer aucun service particulier lié à la musique.
D’après le blog AllthingsD, qui relaie l’information, Twitter Music permettrait entre autres aux utilisateurs d’écouter des clips musicaux proposés par iTunes ou Vevo à l’intérieur même de Twitter. Le service proposerait aussi des recommandations personnalisées en fonction des abonnements Twitter de chacun. Cette application fait suite au rachat par Twitter du service de recommandation musicale We are Hunted effectué en 2012.
Les nombreuses maisons d’opéras, les formations musicales, les artistes du monde de la musique classique (j’en ai déjà plus de 100 dans mon compte twitter perso) ainsi que les medias traditionnels (titres de presse, radio, chaines de musique spécialisés) sans oublier les labels se doivent de regarder cette annonce avec intérêt.
Le fait d’être dans la liste de ‘followers’ d’un individu lamba constituait un formidable moyen de toucher de façon enrichie un prospect à un coup quasi nul. Desormais, ces derniers qui disposent souvent d’intérêts forts dans des catalogues de musiques ou de captations videos trouveront dans ce nouveau service un levier de diffusion non négligeable.Après l’information, la recommandation et la prescription risquent de se renforcer sur le réseau à l’oiseau.
Par ailleurs, Twitter Music pourrait dès lors positionner comme un sérieux concurrent aux services de streaming établis en particulier Musicme qui dispose d’un des catalogues de musique classique et d’opéra les plus complet que je connaisse.
Partant du constat qu’en 2012, 12 % du trafic sur le site des arènes de Vérone (www.arena.it) provenait de mobile ou de tablettes contre 7,5 % en 2011 et seulement 2 % en 2010, les organisateurs du célébrissime festival d’opéra ont lancé en 2012 l’application des Arènes de Vérone pour iPhone et Android, téléchargeables gratuitement depuis les stores des OS concernés.
De façon classique, on retrouve dans l’application Android :
-tout le calendrier de la saison qui s’étale sur 4 mois (juin à septembre, heureux les ultramontains et leur insolents été ensoleillés),
-un focus sur chacune des productions de la saison (fiche détaillée avec un lien pour réservation, un paragraphe et une video trailer de la saison 2013 sur Youtube) qui vout donne envie de prendre le premier avion pour la ville de Romeo et Juliette !!!
-un plan de ‘salle’, complet des fameux ‘poltronissime gold’ autour de 200 euros aux ‘gradinate’ de à à 10 fois moins chers.
-des renseignements pratiques (cartes, coordonnées mail, téléphones et web) avec naturalmente le bouton Mi piace qui lui ne change pas de langue (vous me direz le pouce est aussi reconnaissable desormais que le logo de Mac Donalds…)
-des news (pas très fraiches et c’est dommage, les derrières datent de déc 2012)
A la différence des autres applications lancées par d’autres maisons d’opéras, italienne ou européenne, on peut directement acheter en ligne les tickets pour les représentations qui nous intéressent. D’ailleurs, cette fonctionnalité de m-commerce est dans doute issu du savoir faire d’Unicredit, la banque Italienne. Si la rubrique achat n’est pas nativement développée dans l’appli (c’est une webview du site web www.geticket.it qui s’affiche), elle n’en demeure pas moins tout à fait utilisable sur un smartphone.
Cette appli est disponible dans les 3 langues qui semblent correspondre à la provenance des spectateurs (italiens et allemand et bien sur l’anglais pour tous les autres). Epurée, d’un beau fond bleu (comme la couleur du ciel lorsque tombe la nuit et commence les représentations), ergonomique, il n’est pas étonnant qu’elle soit très bien notée sur Android à tous le moins.
De mon côté, je regretterai juste qu’il n’y ait pas de menu en Français, de mode paysage (surtout pour la webview de commande des places) et surtout qu’on ne soit pas aller jusqu’au bout de la logique dans la rubrique news. En effet, c’est dommage qu’il n’y ait pas plus de news autour du festival, un fils d’actu twitter ou des remontées facebook. C’est d’autant plus surprenant que l’institution dispose d’une bonne présence sur les réseaux sociaux. Un peu plus d’infos auraient permis d’accroitre le récurrence d’usage et de prolonger la durée d’utilisation en dehors des mois de représentation.
Pourtant, pas de quoi s’inquiéter pour le Festival du centenaire (1913-2013), plus d’un passionné devrait pianoter sur son smartphone dans cette merveilleuse ville du Veneto. On devrait dépasser les 5000 téléchargements cumulés cet été sur Android et sur iOS.
L’expérience idéale, rêvée par le fan d’opéra que je suis (cf. post sur les google glasses) risque de faire un saut (d’octave ou pas) avec des initiatives comme celle d’Orange et de l’Opéra de Rennes. On savait qu’Orange s’intéressait à l’Opéra notamment au travail de la fondation Orange, partenaire notamment du festival d’Aix-en-Provence depuis 1999. Mais on se réjouit également que l’entreprise en partenariat avec Technicolor et l’école d’ingénieurs de l’INSA mette son savoir-faire en matière de R&D au service d’Apollon musagète et des muses !
Orange vient en effet d’annoncer sur son site institutionnel une nouvelle collaboration avec l’opera de l’Opéra de Rennes en vue de proposer une expérience opératique inédite au public rennais. Le 4 juin, les Rennais pourront ainsi savourer sur iPad la célèbre scène du Brindisi (Libiamo, libiamo) de La Traviata de Verdi.
3 mécanismes innovants sont mobilisés pour offrir une expérience opératique enrichie : l’ultra haute définition (ultra HD), la captation à 360° et le son spatialisé.
(i) La captation et le rendu en ultra HD offrent des avancées considérables.
C’est d’abord davantage de définition spatiale : la captation proposera une résolution 4 fois plus riche en pixels que la HD actuelle. Ce qui permettra de voir par exemple avec détail les bulles de champagne explosait dans le verre des chanteurs ou les larmes de Violetta Valery ou d’Alfredo lors du dernier acte (snif, snif…)
Ensuite, le procédé en offrant davantage d’images par seconde (2 à 6 fois plus qu’actuellement) permettra d’avoir une sensation de très grande fluidité des mouvements à l’écran (de 100 à 300 images au lieu des 25 à 50 images par seconde dans les technologies actuelles). Par ailleurs, l’augmentation de quantité d’informations associée à chaque pixel permettra des nuances encore plus fines et une gamme de couleurs bien plus étendue qu’avec la HD d’aujourd’hui.
(ii) La captation à 360° permettra quant à elle, aux chanceux présents, de bénéficier, grâce à des iPad, d’une expérience immersive et multimodale : ils auront l’impression d’être à l’intérieur de l’Opéra. Les visiteurs ainsi pourront manipuler leurs tablettes, modifier leur orientation pour regarder la partie de la scène souhaite avec le son adapté à l’orientation de la tablette dans l’espace. Si le plan du réalisateur sur les solistes ne vous intéresse pas , vous pourrez changer de vue et vous intéresser à la p’tite soprano 2 que vous connaissez au fonds de la scène, côté jardin 🙂
(iii) Enfin, le son spatialisé donnera aux auditeurs la sensation d’être plongés dans un espace sonore tridimensionnel grâce à une écoute au casque.
Avec 642 places, l’Opéra de Rennes est sans conteste l’une des plus petites maisons d’opéra de France. La jauge est en effet faible pour un théâtre d’opéra. Pour comparer, imaginez que l’Opéra de Lille abrite 1140 places, le Staatsoper de Vienne comprend 2300 places (en comptant les fameuses Stehplätze), l’Opéra Bastille offre 2700 places et le Metropolitan Opera à New York peut accueillir 3800 personnes !!
Pour autant en engageant un partenariat digital avec Orange, depuis 2009, la maison prouve qu’on peut être petit mais innovant !! Après la retransmission de Don Giovanni de Mozart (2009), de l’Enlèvement au sérail toujours du génialissime Salzbourgeois (2011), la Traviata de Verdi constitue le troisième temps fort de la…politique soutenue par l’Opéra de Rennes de rendre l’opéra plus accessible, grâce aux technologies les plus avancées dans les domaines du son, de l’image et du digital.
Le digital permet en effet de toucher un public nouveau, plus jeune et de prolonger l’expérience culturelle en dehors des salles….Il n’est pas étonnant de dénombrer plus de 20 maisons d’operas qui disposent de leur application mobile sur l’Android market ….c’est l’objet d’un prochain post 🙂