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le surtitrage d'opera du Wiener Staatsoper évolue

Wiener StaatsOper : surtitrage d’opera et service en salle depuis son siège…!

Un nouveau dispositif de surtitrage d’opera en six langues

Si pour vous la différence entre surtitrage d’opera et sous-titrage d’opera n’est pas clair, je vous invite en préambule à lire un précédent billet que j’avais écrit, dans la version anglaise du blog, sur le système de surtitrage d’opera du Komisch Oper de Berlin. Si j’avais été séduit il y a 4 ans par l’expérience de surtitrage d’opera de l’Opera Comique de Berlin, je dois avouer que la récente initiative du Wiener StaatsOper est aussi prometteuse !

Le Wiener StaatsOper, institution lyrique de premier plan dont Philippe JORDAN sera le directeur musical en 2020, a en effet lancé un nouveau système de surtitrage d’opera. Il a profité de l’ouverture de sa nouvelle saison 2017-2018 pour proposer une nouvelle experience de surtitrage d’opera. La nouvelle saison qui a débuté officiellement  le 4 septembre 2017 offre donc à un opéra de Giuseppe Verdi (Il Trovatore) le privilége de proposer ce nouveau système de surtitrage d’opéra!

le surtitrage d'opera du Wiener Staatsoper évolue

le surtitrage d’opera du Wiener Staatsoper évolue — (c) Lemon42

Mais que propose donc ce nouveau surtitrage d’opera ?

Les habitués du Wiener Staatsoper savent que le système de surtitrage d’opera mis en place précédemment en 2001 par l’américain Figaro System, offrait l’anglais et l’allemand. Désormais, le nouveau système de surtitrage d’opéra offre le choix dans 6 langues. Désormais, en plus de l’anglais et de l’allemand, les spectacteurs ont le choix entre l’italien, le français, le russe et le japonais. Cocorico, nous sommes retenus dans les nouvelles langues proposées. En revanche, nos amis ispanisants devront attendre encore : l’espagnol n’est pas proposé comme le déplore certains médias espagnols.

On sait que de nouveaux acteurs tels que la société Theatre in Paris essaient de révolutionner l’expérience de surtitrage d’opera et plus généralement du spectacle vivant. Moi-même je nourris des attentes très forte en matière de réalité augmentée à l’Opera (voir par exemple mon article portant sur ce que pourraient apporter des lunettes connectées telles que la google glass à l’Opera). Le Wiener Staatsoper ne semble pas s’engager dans la voie de la réalité augmentée mais l’innovation n’en est pas moins au rendez-vous dans cette nouvelle expérience en salle.

Le surtitrage à l'opera attire les starts-up e.g. Theatre in Paris

Le surtitrage à l’opera attire les starts-up e.g. Theatre in Paris

Une nouveau système de surtitrage complété par un nouveau système d’information

S’il n’a pas adopté le pari trop osé de la réalité augmentée, le StaatSoper propose en effet des nouveaux services qui confirme son ancrage numérique initié avec son service de streaming staatsoperlive. En effet, le Staatsoper a profité de la mise à niveau de son système de surtitrage d’opera pour lui adosser un nouveau système d’information. Pour l’heure, ce système d’information accessible directement depuis la salle est uniquement disponible en langue anglaise et allemande. Utilisable sur les mêmes écrans que ceux utilisés par les surtitrages d’opera, ce système d’information est accessible avant les spectacles et pendant leurs entractes et permet aux spectateurs d’avoir accès à un synopsis de l’ouvrage lyrique représenté et au détail de la distribution. Il est également possible de souscrire à la newsletter de l’opera directement depuis l’écran de surtitrage. Le système d’information est peut-être un pas supplémentaire vers la dématérialisation des supports de communication in situ de l’Opera de Vienne. En effet au Wiener StaatsOper, les affiches papier ont déjà été remplacées en partie par des panneaux d’affichage électronique. L’Opera de Vienne a également lancé une application pour mobile et tablette qui offre aux utilisateurs d’acheter le programme d’une représentation sous format électronique.

Une nouveau système de surtitrage d’opera mais bien plus encore !

Enfin, un système de réservation de boissons et snacks consommés pendant les entractes sera très prochainement mis en place. Le « click and collect » est de plus en plus fréquent chez les enseignes et ce mode de consommation se généralise dans les stades et les salles de concert de musique actuelles. Pourtant, en matière de salles de concert de musique classique et/ou lyrique, cela serait à ma connaissance une première ! Ces deux nouveaux services contribuent indéniablement à améliorer l’expérience utilisateur.

Commander son champagne depuis son siège bientôt possible

Commander son champagne depuis son siège bientôt possible

Un investissement conséquent pour cette nouvelle experience de surtitrage d’opera !

Le coût total de la nouvelle expérience de surtitrage d’opera et du nouveau système d’information avoisine les 2 millions d’euros. Les entreprises Lemon42 et Marconi ont mené le projet sous la houlette du directeur du digital Christopher WIDAEUR (voir ici sa dernière interview opera-digital.com).  2 021 nouveaux écrans ont été installés sur les sièges et ou les barrières délimintant les fameuses places debout du Wiener StaatsOper. Bravo !

Plus de 2000 écrans tactiles pour améliorer l'expérience utilisateur

Plus de 2000 écrans tactiles pour améliorer l’expérience utilisateur

Licence Creative Commons “Wiener StaatsOper : surtitrage d’opera et service en salle depuis son siège…!” de Ramzi SAIDANI est sous les termes & conditions de la licence Creative Commons Attribution !3.0 France.

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l'opera en live avec Staatsoperalive

Christopher WIDAUER nous parle d opera en direct staatsoperlive.com , trois ans après son lancement

L’offre de streaming d’opera en direct staatsoperlive.com a trois ans

l’Opera de Vienne (Wiener Staatsper) a lancé il y a trois ans une offre qui en a surpris plus d’un fan d’opéra! Alors que la plupart des grandes maisons d’opéra concentraient leur effort pour proposer des représentations d’opera en direct dans les salles de cinéma, le Wiener Staatsoper proposait lui le nouveau service opera en direct staatsoperlive.com, disponible sur n’importe quel type d’écrans.

StaatsOperLive is available for every kind of screens

StaatsOperLive est disponible pour tout type d’écrans

Opera-digital.com (aujourd’hui le blog officiel de Sonic Solveig) a pu rencontrer le « cerveau » derrière cette offre numérique excitante : Christopher WIDAUER (qui est qui aussi marionnettiste !!) accompagné de son assistant sont revenus sur les grands enseignements et les nouveaux projets de l’offre de streaming StaatsOperLive !

Mr WIDAUER presenting the companion app of the opera live streaming offer of Vienna State Opera

M. WIDAUER presentant l’application compagnon de l’offre d’opéra en direct de l’opera de Vienne
photo: © leadersnet.at; Fotograf: M. Buchwald

Interview de Christopher WIDAUER, l’homme derrière l’offre opera en direct Staatsoperlive.com

Opera-digital.com : Hello Christopher et Hugo ! Merci infiniment. Pour moi, c’est un rêve qui devient réalité de pouvoir mener une interview dans la grande salle de l’opéra de Vienne ! Pouvez-vous rapidement nous rappeler les débuts de l’offre d’opéra en direct StaatsOperlive.com?
Christopher Widauer: Hello Ramzi, Hello opera-digital et Sonic Solveig, Hello aux lecteurs du blog ! Bien sûr ! Nous avons lancé officiellement le service Staatsoperlive.com en octobre 2013Depuis cette date, nous avons appris beaucoup. Nous étions en observation pendant de longs mois. Jusqu’en début 2015, pour nous c’était en fait une période de « test » pendant laquelle nous avons diffusé une douzaine d’opéra en direct. 2015 fut la première vraie saison complète et commercialisée de lives avec 45 œuvres différentes proposées.

Opera-digital.com : Vous avez mentioné la difficulté à trouver le bon business model. Pouvez-vous nous en dire plus?
Christopher Widauer : C’était ardu de trouver en effet le bon business model, mais maintenant nous l’avons ! L’offre d’opera en direct Staatsoperlive a en realité deux business models : un pan B2C et un pan B2B.  Concernant le B2C, nous avons eu du mal à construire un modèle d’affaires où l’attribution des différents flux de revenus satisfaisaient toutes les parties prenantes (solistes, choristes, musiciens, the StaatsOper et ses coproducteurs, notre business unit digital…). Nous avons finalement abouti à une offre mêlant les retransmissiosn en direct et des œuvres disponibles en Video on Demand rassemblées dans la secton videothèque section de notre siteweb. La question des droits était un vrai sujet et il était nécessaire de créer un flux de revenu transparent et équitable entre les parties impliquées. C’est pourquoi en 2015, nous avons décidé d’offrir une offre d’abonnement. C’est d’ailleurs aujourd’hui l’offre que nous promouvons le plus même s’il est toujours possible d’acheter des transmissions en direct ou de la VOD à l’unité.

Staatsoperlive offers a large choice of subscriptions

l’offre d’opera en direct Staatsoperlive propose un large choix de formules

Opera-digital.com : Donc plein vent sur les abonnements ?
Christopher Widauer: Oui. L’abonnement comporte plusieurs avantages : primo, l’abonnement est beaucoup plus facile à utiliser pour les spectateurs. En effet, à chaque fois que l’on achète un titre à l’unité, il faut récupérer un code à usage unique, ce qui est pénible et menant à des confusion. Secondo, bien sûr, c’est aussi beaucoup moins cher lorsque l’on regarde le prix à l’unité. Enfin, si l’abonnement est réalisé via une Apple TV, Amazon fire or encore grâce à une box Internet comme celles d’UPC ou l’operateur télécom autrichien A1 (voir illustration ci-dessous), l’expérience est encore plus simple car l’utilisateur dispose déjà d’un compte utilisateur et d’un moyen de paiement directement utilisables . L’abonnement rime vraiment avec confort d’utilisation.

staatsoperlive-is available-on several cable and telecom-set-up-boxes

Staatsoperlive est disponible sur plusieurs box de cablo-operateurs et d’operateurs telecom

Opera-digital.com: Pouvez-vous nous parler de la concurrence ? J’imagine qu’elle essaie aussi de mettre l’accent sur les abonnements ?
Christopher Widauer: La concurrence n’offre pas vraiment de contenu frais, souvent les offres concurrentes se résument à des rediffusions, à de la VOD. L’avantage comparatif de notre offre opéra en direct Staatsoperlive est d’avoir une cœur d’offre de diffusion en direct autour d’une vraie saison! Soit dit en passant, nous avons élargi notre périmètre et nous offrons également des lives qui ne sont pas des productions de l’opéra de Vienne. Pour nous, il est complétement pertinent d’offrir à nos abonnés. Et cela, même si un opera est déjà diffusé sur un autre canal, comme par exemple sur la chaine nationale espagnole diffuseur des lives de l’Opera Real de Madrid ou  gratuitement sur une plateforme telle que theoperaplatform.eu (comme les Nozze di Figaro ou La Dame de Pique de l’Opera d’Amsterdam), proposer des lives en plus est très intéressant. In 2016, nous avons proposé 60 retransmission en direct. En 2017 le service proposera une saison de 100 operas ou ballets en live si l’on inclut les transmissions en direct des grands festivals de l’été ! Toujours plus de contenus variés et frais !

Staatsoperlive provides a summer programme

Staatsoperlive streaming provides a summer programme

Opera-digital.com : Alors staatsoperlive.com s’ouvre aux autres maisons d’opera !!?
Christopher Widauer : Oui Staatsoperlive.com propose des transmissions de live qui ne sont pas des productions ou coproductions du Wiener Staatsoper. Pendant l’été,  l’Opera de Vienne est fermé, nous avons pourtant à offrir à nos abonnés des contenus exclusifs en direct. Proposer des spectacles en direct d’autres maisons est un levier intéressant. Par ailleurs, nous avons le devoir de fournir des contenus exceptionnels ou originaux à nos abonnés. Tout ce qui peut constituer une bonne expérience parce que le répertoire est rare, la mise en scène de grande qualité ou très orginale est bon à prendre pour nos abonnés. Nous pouvons proposer ainsi des opéras composés par des compositeurs chinois par exemple qui seront donnés à Pekin ou à Shanghaï.

Opera-digital.com : Vous avez mentionné un volet B2B à votre business model, qu’en est-il ?
Christopher Widauer :  Staatsoperlive.com fournit également une solution sur étagère en marque blanche de diffusion d’opera et de ballet en direct à plusieurs maisons d’opéra dans le monde. En guise d’exemple, en Europe, nous collaborons avec l’Opéra de Varsovie, l’opera d’Helsinki, le Staatsoper de Berlinl’Opera de Copenhague. D’ailleurs, pour encourager ce pan B2B, nous allons créer une nouvelle société privé avec l’un de nos partenaires autrichiens! Staatsoperlive offre également aux institutions culturelles des prestations de conseils, des formations et de l’expertise sur les process pour capter et diffuser des représentations en direct ! Stay tuned !

Opera-digital.com : Merci beaucoup pour ces précieuses minutes ! Bis bald !
Christopher Widauer and Hugo : au revoir !

Licence Creative Commons “Trois ans après son lancement, Christopher WIDAUER nous parle de l’offre d’opera en direct staatsoperlive.com” by Ramzi SAIDANI & Christopher WIDAUER est sous les termes & conditions de la licence Creative Commons Attribution 3.0 France

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The Cunning Little Vixen by Leoš Janáček

Staatsoperlive : L’opera dans son salon, c’est pas mal du tout

j’ai enfin pu tester le service staatsoperlive proposer par l’opéra de Vienne. Pour mémoire ce service de streaming video permet de profiter des lives de l’opera de Vienne (Wiener Staatsoper) depuis chez soi. Encore mieux que le cinéma si l’on a la chance d’avoir une belle télé ou un rétroprojecteur (comme moi :). J’étais habitué au place debout mais maintenant que je ne peux plus voyager autant que je le veux à Vienne, c’est comme si j’y étais quand même.

La découverte de ce service, je l’ai faite avec un des chefs d’oeuvre de Leos Janacek : la petite renarde rusée !

Ce que j’ai aimé dès le début, c’était la petite introduction par Chen Reiss, la jeune soprano israélienne en charge du rôle titre.

C’est très agréable de pouvoir choisir de suivre le surtitrage quand on veut puisqu’il est déporté sur un second écran et ne vient pas polluer l’écran principal. La possibilité de choisir entre une vue pleine ou rapprochée est drôlement intéressante. Il n’est pas encore possible de suivre la partition sur un second écran en même temps que l’on regarde l’opera et les surtitres ne sont pas encore disponibles en Français. On doit se contenter de l’Anglais, de l’Allemand ou du Koréen (j’avoue que je n’ai pas essayé la langue du Pays du Matin Calme ;)! Pour autant, je dois dire que j’ai été agréablement surpris par la soirée. Le service est fluide, l’application réactive.

Une petit vidéo que j’ai fait pour vous donner une idée du service notamment du fonctionnement de l’application mobile compagnon.

Pour moi ça sera clairement le début d’une longue série de live streaming via ce service staatsoperlive !

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Wiener Staatsoper live stream is the new live and VOD streaming offer of the Vienna State Opera

Wiener Staatsoper live stream : le second écran s’invite à l’Opéra de Vienne

On pourrait penser que le monde de la musique classique est frileux, old-fashioned, dépassé, sclérosé par des traditions qui toujours étonnent plus d’un novice en la matière.  Et pourtant, la révolution digitale fait son œuvre, et tel que dans une symphonie, l’allegro vivace peut succéder à l’andante.

Du vinyle au mp3

Du vinyle au mp3

Certes,  à l’instar de tous les autres pans de l’industrie musicale, le classique a et doit toujours compter avec la consommation illégale de musique, le piratage de DVD, la montée en puissance de Youtube. Pour autant le digital et son cortège de technologies et d’usages nouveaux constituent aussi de formidables opportunités que certains acteurs ont très tôt saisi.

La digitalisation des contenus :

La digitalisation des contenus a permis la rapide l’émergence de chaines spécialisées classiques dans différents bouquets (Mezzo), puis sont apparus des acteurs pure web tels que medici.tv. Pour autant, conscients de la possibilité de toucher directement ses publics et de désintermédier tout ce beau monde des diffuseurs et distributeurs, certaines institutions ont d’ailleurs lancé leur propre plateforme de live streaming ou de VOD, à l’instar du Wiener Staatsoper et son digital concert hall. On ne compte plus d’ailleurs les institutions lyriques ou orchestrales disposant de chaines Youtube ou dailymotion.

Le renouvellement des équipements des salles de cinéma

opera in cinema in Australia

opera in cinema in Australia

Un autre mouvement massif plus récent dans le secteur fut de capitaliser sur le renouvellement nécessaire de l’équipement des équipements de cinéma. Pour des raisons quelquefois très différentes, les grands opéras du monde ont donc commencé à investir les multi-complexes ou les gros cinémas des centres-villes. Le Metropolitan opera fut le premier, suivi rapidement par les autres maisons à dimension internationale (ROH, Opera de Paris, etc…).  Et pour cause, de 2000 spectateurs (la capacité moyenne d’une grande salle d’opera va de 1700 à environ 3500 personnes) pour une représentation dans le theâtre lui-même, on se retrouve aisément avec une audience multipliée par 15-20 (35.000 ou 40.000) à en croire les chiffres avancés par certaines maisons. A 18-30 € le billet à l’unité, c’est une vraie piste de revenu à exploiter. « The world is a village”, le dit n’en a que plus d’acuité ! Les frontières s’amenuisent donc, le Metropolitan opera peut maintenant chasser sans complexe sur les terres parisiennes de l’Opera de Paris…et vice versa. Il n’y a plus de pré-carré…et les ressources des institutions doivent provenir de plus en plus de leur activité commerciales. En ces temps de disette budgétaire la subvention se fait rare…

Le mobile et la tablette

Autre tendance de fonds qui voit les acteurs du secteur s’agiter pour placer leur pions : le mobile et la tablette. Ainsi applications relationnelles ou sites au format mobile se multiplient. Souvent bien faites, informationnelles, autorisant quelquefois le ticketing, ces applications, nécessaires, n’apportaient bien souvent, je dois dire, rien de bien exceptionnel en terme d’expérience client  jusqu’il y a quelques jours…

En effet, la plus grande maison d’opera d’Europe, l’Opera de Vienne étonnamment discrète sur les réseaux sociaux (pas de compte twitter il y a encore quelques semaines !) vient de provoquer une vraie rupture d’expérience en lançant simultanément son offre de live en streaming, couplé à une expérience de second écran.

Une offre de streaming claire et enrichie par une expérience de second-écran :

2 types de contenus sont proposés par l’offre Wiener Staatsoper live stream : du vrai live pour 14 € (le spectacle) et de la VOD pour 5 € le titre à l’unité. Le contenu est accessible via le portail http://www.staatsoperlive.com sur tout pc compatible connecté à internet, donc à toute télévision ou rétro-projecteurs relié d’une manière ou d’une autre à un ordinateur ainsi que sur les smart TV Samsung les plus récentes.  En revanche, ce streaming (live ou VOD), n’est disponible ni sur smartphone ni sur tablettes (et pour cause 🙂 )

home page of the new live dedicated portal of the Wiener Staatoper

home page of the live dedicated new portal of the Wiener Staatoper

Le live est diffusé avec les contraintes inhérentes à ce type de contenu (horaires fixés, entractes obligatoires, pas de possibilité de mettre sur pause, sinon c’est pas du live !!! etc…). Un demi-avant une présentation de l’opera est proposé et des rencontres à chaud, back-stage avec les artistes et autres membres du staff seront proposés à l’instar de ce qui se fait dans les lives transmis au cinéma.

Les contenus de VOD sont quant à eux consultables à loisir pendant les 7 jours suivant l’achat. Là aussi seulement du streaming, pas possible de télécharger la représentation acheté.
Dans les deux cas, le (télé?)-spectateur peut choisir deux vues à l’écran (une vue globale et impersonnelle de la scène ou celle filmée par un réalisateur) Mais là n’est pas la grande surprise de l’offre Wiener Staatsoper live stream.  La petite révolution introduite par le Staatsoper est dans la possibilité d’utiliser sur android et iOS une application de second écran. Cette application à télécharger au préalablement permet de voir les surtitres de l’opera ou la partition elle-même défiler sur la tablette ou le mobile, au rythme du live ou de la VOD sur l’écran principal ! Juste un rêve ! La magie du watermarking ! Les langues disponibles sont pour l’heure l’anglais, l’allemand et …le Japonais, et oui ils sont pas fous les Autrichiens… mais on devrait avoir le français et d’autres langues disponibles rapidement…

Wiener Staatsoper Second Screen App can be used while watching a stream to enhance live experience

Wiener Staatsoper Second Screen App can be used while watching a stream to enhance live experience

Anyway, si vous voulez approfondir votre compréhension de Wiener Staatsoper live stream et de ses impacts sur le landerneau musical, ce post en anglais fera votre bonheur !

J’en entends déjà murmurer «  J’aime pas le classique, mais ça j’aime bien … 😉 » 

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Licence Creative Commons “Wiener Staatsoper live stream : le second écran s’invite à l’Opéra de Vienne” by Ramzi SAIDANI is under terms and conditions of the licence Creative Commons Attribution 3.0 France

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Anna Bolena au Staatsoper : un souvenir inoubliable !

Anna Bolena : dix heures de queue pour une Stehplatz (place debout à 4 euros) à l’opera de Vienne ! Ca avait intérêt à être exceptionnel surtout que, n’ayant pas la télé, je n’ai pas pu le regarder sur Arte le mardi 05 avril. Et bien entendu ca le fut EXCEPTIONNEL comme souvent au Staatsoper

Evelino Pido, s’imposant dans ce répertoire des trois premières décennies du XIXème siècle, dirigeait un orchestre du Staatsoper naturlich impeccable ! Tous les chanteurs étaient sublimes à l’exception d’Ildebrando d’Arcangelo (Enrico VIII), un peu en déçà du reste de la distribution dans le premier acte (graves pâteux, certaines difficultés à vocaliser). Visiblement un peu fatigué (on se souviendra qu’il avait annoncé annuler pour finalement assurer ces représentations), il sera beaucoup plus à l’aise dans le second acte.

Mais venons-en tout de suite au couple féminin exceptionnel de cette soirée : Elina Garanca et Anna Netrebko ! Je me souviendrai longtemps de l’entrée d’Elina Garanca (Giovanna Seymour). Son premier air était prodigieux : voix impeccable et un port (pas de voix:) d’une classe !! Une beauté solaire face à la ‘Séléné’ d’Anna Bolena (Anna Netrebko), astre d’une nuit qui va bientôt l’engloutir.

Elina_Garanca_Ildebrando_d_Arcangelo

Elina Garanca (Giovanna Seymour) et Ildebrando d’Arcangelo (Enrico VIII)

Et Anna Netrebko (Anna Bolena) ?! A certains moments j’avais l’impression de voir et d’entendre Maria Callas. Exceptionnelle! Voix puissante, nuancée, à l’aise dans la vocalise et capable d’effets dramatiques hors de portée de moult sopranos coloratures. Certes quelques petites impuretés dans le suraigü, quelques contre-ut n’étaient pas techniquement exceptionnels mais ils imposaient leur force expressive époustoufflante… Anna Netrebko est une cantactrice ! (j’ose le mot-valise) hors pair, une artiste exceptionnelle ! Quelle expressivité, quelles tensions dramatiques dans ses tentatives de justification auprès de cette belle pourriture d’Henri VIII. Ces airs de colères m’ont pétrifié ainsi que la scène de quasi-folie où elle embrasse le page Smeaton (la contralto Elisabeth Kulman) qui l’a bêtement perdue…Je retiens également le duo sublimissime des deux rivales (Giovanna et Anna) sans oublier le tableau émouvant entre Anna et sa petite fille.

Anna Netrebko dans Anna Bolena au Staatsoper

Anna Netrebko dans Anna Bolena au Staatsoper

Dès le début, une saine émulation entre toutes ses grandes voix. Grandiose ! Il était dur de tenir debout dans le parterre des Stehplätze!!! En particulier la complicité vocale d’Anna Netrebko avec Elina Garanca est évidente. Magnifiques toutes les deux, avec des voix hors-du-commun !! Il n’y a après tout pas à s’en plaindre : les voix sont belles et en plus elles sont belles, gracieuses, crédibles. Des divas au sens premier du terme, de ces femmes qui alimentent l’univers fantasmatique des opera-lovers masculins dont je suis!

Francesco Meli campait un Lord Percy admirable. C’est la première fois que je entendais en live ce tout jeune ténor italien ! Il vocalisait avec une puissance que je ne lui soupçonnais pas. C’est peut-être dû à la qualité acoustique de l’Opera de Vienne dont une usine opératique parisienne, sise non loin de la Bastille, devrait largement s’inspirer (on ne se lassera jamais de le répeter) … Son dernier aria était particulièrement touchant, même s’il a encore des progrès à accomplir dans son jeu d’acteur un peu trop statique à mon goût (mais il est jeune, il n’a même pas encore 32 ans !)

Malgré son début difficile (empathie du chanteur qui parle), ill(debrando?) sera bon au dernier acte. Certes à l’entame la voix restait un cran en deçà de ce qu’on lui connait mais quelle présence : au sein de toutes ces beautés féminines, il parvient à s’imposer en roi crédible et séducteur au possible ! Smeaton et le frère d’Anna Bolena complétaient ce tableau vocal de très grand pedigree!

Un petit mot sur la mise en scène également d’Eric Génovèse. Elle alliait costumes magnifiques et décors quasi intemporels constitués principalement de panneaux qui s’abaissent progressivement (j’ose y voir une métaphore de la lame du bourreau approchant), lesquels deviennent des murs mobiles qui se resserrrent inexorablement autour de la pauvre Anna pour finir par devenir le Donjon où elle, son frère, le page et son premier amour Percy finiront. A l’instar du dernier film de Justin Chadwick (Deux soeurs pour un roi) : la Reine est morte, vive la Reine !! Si le destin tragique d’Anna ne fait aucun doute dans la mise en scène de Génovèse, la touchante apparition de la fille de la malheureuse épouse d’Henry VIII (la future Elisabeth I), illumine d’un rayon de lumière, porteur de vie et d’éternité, cette figure historique féminine hors du commun que fut Anna Bolena. Un tableau final particulièrement réussi donc !

On ne comptera donc pas les levers de rideaux en cette soirée du 11 avril 2011. Le public viennois était hystérique. Ca aussi ça fait partie de la magie de cette représentation. Avec Roberto Alagna et Angela Gheorghiu présents dans l’assemblée et disons le parmi les plus bruyants des spectateurs (il sait siffler Roberto), une petite touche glamour et « people » pour couronner l’une des plus belles, sinon la plus belle soirée d’opéra que j’ai eu au cours de cette année 2011 !!

« Wean » Ich liebe dich !!!

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