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17 est le chiffre de la semaine ! 17 pour les 17 cameras d’opera Machine de l’Opera de Londres….je dois reconnaître que je suis très agréablement surpris par la manière dont le monde de l’opéra rattrape son retard dans le numérique. D’abord, l’opera en tant que spectacle continue à sortir de ses murs via la politique de programmation de maisons d’opéra. Le Metropolitan opera a ouvert le voie, suivi par d’autres maisons internationales (Opera de Paris, Royal Opera House, Bolshoï) ou plus hexagonale (L’Opera de Bordeaux). Ensuite, les programmes Video on demand programmes se sont renforcées via le Royal Opera House, le Metropolitan Opera ou encore le Wiener Staatsoper. Par ailleurs, l’Opera de Vienne (Wiener Staatsoper) a continué à explorer les formes du direct en proposant ses lives directement depuis les foyers des amateurs d’opera, sans devoir se déplacer dans les salles de cinéma. La prestigieuse institution lyrique permet à n’importe qui disposant d’une connexion internet de regarder les nombreuses performances en direct via son offre staatsoperlive. Plus de 45 spectacles performances seront proposées pour la saison 2014-2015 . En plus du grand choix de lives offert, le service permet aux amateurs d’opéra de personnaliser leur experience en leur donnant la possibilité de choisir l’angle de vue (zoom sur les chanteurs ou scène complète) ou de suivre les surtitres dans l’une des langues de leur choix. On pourra aussi suivre la partition en direct d’ici quelques temps!
Mais la dernière initiative digitale de taille d’une maison d’opera et non la moindre est toute récente! Depuis une dizaine de jours, le Royal opera house propose une experience video interactive et personnalisé : The Opera Machine. Ce nouveau projet du Royal Opera house permet aux amateurs de regarder l’Acte III de la Walkyrie de Wagner tout en personnalisant à l’extreme leur visionnage en permettant de choisir sa vue au sein de 17 cameras différentes ! Ce projet pousse la logique de personnalisation à un niveau que je n’ai jamais rencontré à l’opéra ou ailleurs ! A partir d’un plan de la salle interactif, on clique sur la camera dont on souhaite voir l’image.
On peut par exemple voir la scène en entier ou des vues zoomées ou encore latérales comme ci-dessous.
L’utilisateur peut également choisir d’écouter la musique ou bien ajouté toutes l’ambiance qui se passe derrnière la scène, les commentaires de la chef de plateau, les liaisons radios de celle-ci avec les techniciens à l’oeuvre pendant la représentation. Il est même possible de voir le conducteur de l’opéra (le document où est indiqué tout ce qu’il faut faire au niveau lumière, changement de matériel, etc…en fonction du moment où l’on es sur la partititon). Bref, toutes ces choses qu’on ne montre en général pas pendant une réprésentation, il est possible de les voir en même temps que l’on écoute la Walkyrie.
Un autre chose sympathique offerte : la possibilité de voir les chanteurs avant leur entrée sur scène ou de voir le chef orchestre dirigé de face depuis la fosse !!
Opera stage crew, technicians such as costumers, accessorists, lighting designers, or stage managers are normally not visible to the viewers. But there are dedicated cameras filming all these workers without whom an opera performance could not be held !
Imaginez que vous pouvez décider vous même ce que vous voulez voir !! 80 minutes d’opera de Wagner, en étant capable de choisir vos angles de vue. Génial!
Pour çà rendez-vous de toute urgence sur le website d’opera machine http://www.roh.org.uk/opera-machine e pour profiter de la diffusion de cette Walkyrie qui compte notammant Bryn Terfel en Wotan ! Habitant en France, j’arbitre de plus en plus entre les lives offerts au cinéma et via le service du Wiener Staatsoper et l’expérience médiocre que j’ai à l’opera de Paris : soumis à une contrainte budgétaire forte, je ne peux souvent me payer que des places à 35 €. Pour çà, j’ai juste le droit d’entendre (on se demande d’ailleurs si la plupart des représentations ne sont pas légèrement amplifiées…) et de voir de petits playmobiles gesticuler sur scène. Impossible pour 35 € de voir l’expression des chanteurs et leur jeu d’acteur même avec une paire de jumelles. Las, maintenant je préfère m’offrir un live numérique de l’Opera de Vienne pour 11 ou 14 euros for a digital stream from Wiener Staatsoper : au moins je n’ai pas l’impression d’être pauvre comme lorsque je dois me contenter de places où j’ai le droit d’entendre mais pas de voir correctement à l’Opera Bastille ou Garnier. Avec le type d’expérience fournit par le Royal Opera House, je vais encore davantage snober certaines salles d’opera parisienne où le rapport experience/prix est par trop mauvais… ! L’opéra a surement un futur grâce aussi au digital ! “17 caméras pour La Walkyrie du Royal Opera House : opera machine ! !” par Ramzi SAIDANI es soumis aux termes et conditions de la licence Creative Commons Attribution 3.0 France
C’est moi qui avais baptisé mes amis de la Ruhr, Sarah et Faissel avec Les Contes d’Hoffmann !
Il y a quelques années, encore parisiens, Faïssel et Sarah avaient eu droit à l’opéra Bastille à une super production des Contes dans la mise en scène de Robert Carsen. Depuis qu’ils ont élu domicile à Meckenheim dans la campagne de Cologne, ni Faïssel ni Sarah, pourtant clarinettiste, n’avait remis un lobe d’oreille dans un opéra. Et il a fallu que je vinsse à Köln leur rendre visite pour décider Sarah à se frotter une nouvelle fois à Offenbach et écouter un autre opéra et non des moindres puisqu’il s’agissait du très solennel Tannhäuser.
Richard Wagner !? Quel lien entre Tannhäuser à Cologne et le plus allemand des compositeurs français, me direz-vous ? Et bien… le Buehnen Köln, l’opéra de Cologne, trône tout bonnement sur la place Offenbach, car l’auteur du « French Cancan » nacquit dans cette métropole allemande !
Outre le ruban offenbachien que le hasard nous a noué à Sarah et à moi, ce que je retiendrai également du kölner Oper, c’est son côté très fonctionnel !
Cologne, tout comme la ville de Dresde, fut pratiquement rayée de la carte à la suite des bombardements alliés. Contrairement à sa cousine de l’Est, la cité rhénane n’eut pas la chance de voir reconstruire son Opéra à l’identique. C’est un bâtiment de béton extrêmement moderne qui trône désormais sur la place Offenbach, non loin des deux oreilles pointues et musicales de l’impressionnante cathédrale.
Moderne et extrêmement fonctionnel. Tout d’abord, l’observateur distrait remarquera qu’une galerie aérienne conduit directement les spectateurs, du parking de l’Opera, l’Oper Parking, aux étages du temple lyrique. Ensuite, à l’intérieur de cube de béton, de grands espaces sont consacrés aux fumeurs : nul besoin pour les accrocs de la cigarette de se coltiner les nombreuses marches d’escaliers menant à des balcons surpeuplés ou à la place Offenbach pour s’en griller une pendant les entractes. Enfin, nos cousins d’outre-Rhin dans leur anticipation à toute épreuve ont pensé aux effets collatéraux que les frissons lyriques provoquent aux mélomanes que nous sommes : ils ont eu la bonne idée d’installer des toilettes, de petites tailles mais nombreuses à proximité du parterre et des loges et non pas enfouis et refoulés adossés à de lointains vestiaires !
Ah l’efficacité germanique !!