Sur opera-digital.com, on aime bien parlé de toutes les musiques et pas seulement les musiques dites savantes! Ca tombe bien car il y a quelques semaines, j’ai pu tester Fretx dans un bar lillois. Fretx est une solution qui permet de rendre une guitare intelligente, de faire de sa guitare, une guitare connectée. Une bonne partie de l’équipe était à Lille pour faire une démonstration à tous les curieux dont j’étais 🙂 ! Federico Rodriguez, Valeria Roco, Ramiro Cachafeiro Danza et la community manager de l’équipe. Tous espanophones, venant d’Argentine ou d’Espagne ! Hola !
Niveau musique et numérique, ca bouge aussi à Lille, metropole connue pour son écosystème innovant avec entre autre, Euratechnologies et la Plaine Images à Tourcoing. C’est justement à Tourcoing, qu’est né le projet FretX! Ca fait plaisir !
Très ingénieux ce dispositif ! Fretx comprend une sorte de petit boitier d’alimentation (où sont logées des piles boutons) qui se place derrière le manche, entre les clefs, de n’importe quel type de guitare (guitare classique, folk ou électrique).
Ce petit boitier est relié à une planche de ruban adhésif tapissés de petites diodes electroluminescentes. Cette bande autocollante est à positionner entre le manche de la guitare et ses cordes. Le kit Fretx comprend des piles boutons rechargeables, soit dit en passant, très bonne idée ! Quatre frettes sont ainsi augmentées par le dispositif et s’illuminent pour guider vos doigts!
Le tout dialogue avec une application compagnon (pour smartphone et tablette android ou iOS) depuis un smartphone via la technologie bluetooth. L’application commande alors les leds en fonction de ce qui doit être joué : les leds deviennent bleues (on doit poser les doigts) ou rouge (il faut les laisser les cordes à vides) ! Extremement simple mais drôlement efficace pour apprendre les accords et des morceaux!
Le dispositif vise surtout aux débutants ou aux faux débutants qui ont besoin de réactiver un peu leur souvenirs et leur mémoire corporelle. Par ailleurs, en parlant avec Federico, il m’a révélé que d’autres instruments à cordes comme le ukulele, très en vogue ces dernières années, pourraient bénéficier de la technologie Fretx!
En quelques semaines, la jeune pousse musicale a rempli ses objectifs de crowdfunding sur la plateforme indiegogo. Plus du double de la somme demandée a été récoltée! Bravo les artistes :)! Ces 105 000 dollars vont permettre d’opérer l’industrialisation du dispositif. A l’heure où j’écris ce billet, Federico est en Asie pour superviser les operations et s’occuper de la communication. Fretx a en effet de grosses ambitions en Asie où la demande pour la musique occidentale sous toutes ces formes (musique classique, jazz ou variétés) est très forte!
Bonne continuation! On espère avoir l’équipe lors du prochain meet-up classique et numérique prévu au CentQuatre le 26 janvier 2017! En attendant, n’hésitez pas à les suivre entre autres sur Facebook
“Fretx la solution pour la guitare connectée : 105 000 dollars sur Indiegogo” by Ramzi SAIDANI est sous les termes & conditions de la licence Creative Commons Attribution 3.0 France
Nous avions rencontré Bernhard KERRES il y a deux années lors du Web Summit. Depuis Hello Stage a soufflé sa troisième bougie et a continué son rapide développement. Le passage à Vienne d’Opera-digital.com lui permis de rencontrer à nouveau Bernhard, son fondateur, pour faire le point sur ce fleuron des start-ups de la musique classique.
Bonjour Bernhard ! Merci d’accueillir ici à Vienne Opera-digital.com ! Nous nous étions rencontrés il y a quelques années lors du Web Summit à Dublin. Pouvez-vous nous rappeler rapidement ce qu’est Hello Stage pour les lecteurs qui ne vous connaitrez pas encore ce service ?!
La Start-up Hello Stage est une plateforme en ligne dédiée aux musiciens de la musique classique. Elle permet la mise en relation des musiciens et des ensembles avec les directeurs musicaux et les diffuseurs et des promoteurs. Les artistes y créent des pages web personnalisées détaillant leur répertoire et leur calendriers alors que les agents et directeurs musicaux font de même pour détailler leur besoin en programmation.
Oui !Nous avons bien avancé et notre internationalisation : nous avons désormais des bureaux à Istanbul, Berlin, Vienna, San Francisco, New York et Boston. Moi-même j’ai passé un an à San Francisco pendant 2015 et j’y vais régulièrement désormais. Hello Stage compte désormais près de 30 000 utilisateurs dans plus de 100 pays différents !
Nous avons étoffé notre offre depuis ces trois ans ! Avec trois nouvelles propositions de services. Hello Stage propose désormais son propre label de musique. Nous l’avons lancé mi-août 2016.
Nous sommes au cœur des préoccupations des artistes et de leur carrière. Un des problèmes récurrents la barrière à l’entrée de la création d’un disque ! Les jeunes musiciens aujourd’hui de plus en plus ont besoin d’un enregistrement pour se présenter, faire leur marketing personnel. Pourtant cela devient plus difficile pour eux de créer ces enregistrements parce que même les label de taille moyenne rechignent à travailler avec de jeunes artistes.
Quant aux autres entreprises qui produisent des CDs et s’occupent de la distribution, elles exigent souvent un ticket d’entrée très élevé. Nous avons pensé que nous devons commencer quelque chose qui est juste envers les musiciens, avec un très bon réseau de distribution, avec des coûts raisonnables, où ils gardent tous les droits et obtiennent la majorité du revenu. C’est pour cela que nous avons créé Le Label de musique Hello Stage ! Le premier artiste du Label Hello Stage est le tromboniste Peter Steiner (NDR, avec un disque proposant des œuvres de Debussy, Bach, Puccini, Piazzola et le concerto de Todd Goodman).
Hello Stage Label a déjà une forte présence en distribution physiques et numérique. Nous avons des accords de distribution avec plus de 150 distributeurs numériques physiques couvrant l’Amérique du Nord et l’Europe entre autres
Hello Stage a également lancé une sorte de programme de formation en ligne. Tous les jeudis, nous organisons des interventions sous la forme de vidéo en direct de 30 minutes où sont abordés des sujets qui intéressent directement les jeunes artistes. Nous avons traités des sujets tels que comment négocier un contrat ? Comment auditionner ? Quelles stratégies pour construire et alimenter son réseau ? Comment construire un business plan?…
La plupart des artistes en particulier des musiciens classiques ne reçoivent aucune notion de gestion ou d’économie et encore moins de digital dans leur formation musicale, même dans les pays anglo-saxons. A la sortie de leur conservatoire, ils se retrouvent souvent seuls alors que ces savoir-faire pourraient les aider. Il faut les aider à progresser, nous avons donc eu envie de proposer ces cours en ligne. Tous les jeudis à 18 heures, ces vidéos en live réunissent plus de 1000 personnes partout dans le monde.
Il nous est apparu que c’était si important pour les artistes que nous sommes en train d’écrire un livre qui sera publié au printemps 2017.
C’est un nouveau module appelé Fans qui permet de rendre des services à des artistes de façon automatisée. Les visiteurs d’Hello Stage peuvent s’enregistrer, définir leurs préférences musicales (les instruments qu’ils aiment, les compositeurs de prédilection, leurs œuvres favorites).
Cela permet à Hello Stage de leur offrir un flux d’informations musicales qui les intéressent directement. A partir d’un moteur de recherche et de mots clés, il leur est aussi possible de rechercher des artistes. L’utilisateur qui souhaite suivre un artiste peut devenir fan et retrouver ainsi toutes les informations le concernant. Grâce à ces préférences, Hello Stage engendrera alors automatiquement une newsletter mensuelle pour les artistes qui ont une communauté de fans. Cette newsletter est envoyée aux fans d’un artiste donné. Cela leur permet de rester informés sur un artiste même s’ils ne visitent pas directement la page Hello Stage de l’artiste. Tout ce que l’artiste a à faire c’est de mettre à jour sa page qu’il a forcément créée en s’enregistrant à une offre payante ou gratuite, renseigner ses événements, ses dates et lieux de concerts. Ce site est consultable sur tous les écrans, développé en web responsive et pour l’instant disponible en anglais
Ils sont nombreux mais la localisation des services est un important chantier qui va nous occuper dans les mois à venir. Nous souhaitons le site dans d’autres langues que l’anglais en particulier pour l’Asie !
“Hello Stage : les nouveautés du LinkedIn de la musique classique” by Ramzi SAIDANI & Bernhard KERRES est sous les termes & conditions de la licence Creative Commons Attribution 3.0 France
l’Opera de Vienne (Wiener Staatsper) a lancé il y a trois ans une offre qui en a surpris plus d’un fan d’opéra! Alors que la plupart des grandes maisons d’opéra concentraient leur effort pour proposer des représentations d’opera en direct dans les salles de cinéma, le Wiener Staatsoper proposait lui le nouveau service opera en direct staatsoperlive.com, disponible sur n’importe quel type d’écrans.
Opera-digital.com (aujourd’hui le blog officiel de Sonic Solveig) a pu rencontrer le « cerveau » derrière cette offre numérique excitante : Christopher WIDAUER (qui est qui aussi marionnettiste !!) accompagné de son assistant sont revenus sur les grands enseignements et les nouveaux projets de l’offre de streaming StaatsOperLive !
Opera-digital.com : Hello Christopher et Hugo ! Merci infiniment. Pour moi, c’est un rêve qui devient réalité de pouvoir mener une interview dans la grande salle de l’opéra de Vienne ! Pouvez-vous rapidement nous rappeler les débuts de l’offre d’opéra en direct StaatsOperlive.com?
Christopher Widauer: Hello Ramzi, Hello opera-digital et Sonic Solveig, Hello aux lecteurs du blog ! Bien sûr ! Nous avons lancé officiellement le service Staatsoperlive.com en octobre 2013. Depuis cette date, nous avons appris beaucoup. Nous étions en observation pendant de longs mois. Jusqu’en début 2015, pour nous c’était en fait une période de « test » pendant laquelle nous avons diffusé une douzaine d’opéra en direct. 2015 fut la première vraie saison complète et commercialisée de lives avec 45 œuvres différentes proposées.
Opera-digital.com : Vous avez mentioné la difficulté à trouver le bon business model. Pouvez-vous nous en dire plus?
Christopher Widauer : C’était ardu de trouver en effet le bon business model, mais maintenant nous l’avons ! L’offre d’opera en direct Staatsoperlive a en realité deux business models : un pan B2C et un pan B2B. Concernant le B2C, nous avons eu du mal à construire un modèle d’affaires où l’attribution des différents flux de revenus satisfaisaient toutes les parties prenantes (solistes, choristes, musiciens, the StaatsOper et ses coproducteurs, notre business unit digital…). Nous avons finalement abouti à une offre mêlant les retransmissiosn en direct et des œuvres disponibles en Video on Demand rassemblées dans la secton videothèque section de notre siteweb. La question des droits était un vrai sujet et il était nécessaire de créer un flux de revenu transparent et équitable entre les parties impliquées. C’est pourquoi en 2015, nous avons décidé d’offrir une offre d’abonnement. C’est d’ailleurs aujourd’hui l’offre que nous promouvons le plus même s’il est toujours possible d’acheter des transmissions en direct ou de la VOD à l’unité.
Opera-digital.com : Donc plein vent sur les abonnements ?
Christopher Widauer: Oui. L’abonnement comporte plusieurs avantages : primo, l’abonnement est beaucoup plus facile à utiliser pour les spectateurs. En effet, à chaque fois que l’on achète un titre à l’unité, il faut récupérer un code à usage unique, ce qui est pénible et menant à des confusion. Secondo, bien sûr, c’est aussi beaucoup moins cher lorsque l’on regarde le prix à l’unité. Enfin, si l’abonnement est réalisé via une Apple TV, Amazon fire or encore grâce à une box Internet comme celles d’UPC ou l’operateur télécom autrichien A1 (voir illustration ci-dessous), l’expérience est encore plus simple car l’utilisateur dispose déjà d’un compte utilisateur et d’un moyen de paiement directement utilisables . L’abonnement rime vraiment avec confort d’utilisation.
Opera-digital.com: Pouvez-vous nous parler de la concurrence ? J’imagine qu’elle essaie aussi de mettre l’accent sur les abonnements ?
Christopher Widauer: La concurrence n’offre pas vraiment de contenu frais, souvent les offres concurrentes se résument à des rediffusions, à de la VOD. L’avantage comparatif de notre offre opéra en direct Staatsoperlive est d’avoir une cœur d’offre de diffusion en direct autour d’une vraie saison! Soit dit en passant, nous avons élargi notre périmètre et nous offrons également des lives qui ne sont pas des productions de l’opéra de Vienne. Pour nous, il est complétement pertinent d’offrir à nos abonnés. Et cela, même si un opera est déjà diffusé sur un autre canal, comme par exemple sur la chaine nationale espagnole diffuseur des lives de l’Opera Real de Madrid ou gratuitement sur une plateforme telle que theoperaplatform.eu (comme les Nozze di Figaro ou La Dame de Pique de l’Opera d’Amsterdam), proposer des lives en plus est très intéressant. In 2016, nous avons proposé 60 retransmission en direct. En 2017 le service proposera une saison de 100 operas ou ballets en live si l’on inclut les transmissions en direct des grands festivals de l’été ! Toujours plus de contenus variés et frais !
Opera-digital.com : Alors staatsoperlive.com s’ouvre aux autres maisons d’opera !!?
Christopher Widauer : Oui Staatsoperlive.com propose des transmissions de live qui ne sont pas des productions ou coproductions du Wiener Staatsoper. Pendant l’été, l’Opera de Vienne est fermé, nous avons pourtant à offrir à nos abonnés des contenus exclusifs en direct. Proposer des spectacles en direct d’autres maisons est un levier intéressant. Par ailleurs, nous avons le devoir de fournir des contenus exceptionnels ou originaux à nos abonnés. Tout ce qui peut constituer une bonne expérience parce que le répertoire est rare, la mise en scène de grande qualité ou très orginale est bon à prendre pour nos abonnés. Nous pouvons proposer ainsi des opéras composés par des compositeurs chinois par exemple qui seront donnés à Pekin ou à Shanghaï.
Opera-digital.com : Vous avez mentionné un volet B2B à votre business model, qu’en est-il ?
Christopher Widauer : Staatsoperlive.com fournit également une solution sur étagère en marque blanche de diffusion d’opera et de ballet en direct à plusieurs maisons d’opéra dans le monde. En guise d’exemple, en Europe, nous collaborons avec l’Opéra de Varsovie, l’opera d’Helsinki, le Staatsoper de Berlin, l’Opera de Copenhague. D’ailleurs, pour encourager ce pan B2B, nous allons créer une nouvelle société privé avec l’un de nos partenaires autrichiens! Staatsoperlive offre également aux institutions culturelles des prestations de conseils, des formations et de l’expertise sur les process pour capter et diffuser des représentations en direct ! Stay tuned !
Opera-digital.com : Merci beaucoup pour ces précieuses minutes ! Bis bald !
Christopher Widauer and Hugo : au revoir !
“Trois ans après son lancement, Christopher WIDAUER nous parle de l’offre d’opera en direct staatsoperlive.com” by Ramzi SAIDANI & Christopher WIDAUER est sous les termes & conditions de la licence Creative Commons Attribution 3.0 France
En apprenant la mort du grand ténor sud-Africain Johan BOTHA, auquel je souhaite rendre hommage dans ce post, je me suis fait la réflexion suivante : Johan Botha, encore un immense artiste qui vient rejoindre le panthéon des serviteurs de l’art Lyrique et dont je n’aurais pas eu la chance d’écouter la voix dans une salle de concert!!
La représentation d’Aïda que je comptais voir au Staatsoper de Vienne, fin septembre ne le verra malheureusement pas chanter Radames où il excellait.
Soit dit en passant, une version anglais de cet article est disponible ici !
D’autres mélomanes ou spectateurs surtout dans les musiques actuelles ont sûrement déjà éprouvé ce sentiment. C’est d’ailleurs sûrement ce qui pousse certains businessmen à proposer depuis quelques années, à ces spectateurs déçus, une expérience donnant l’illusion que l’artiste regretté revient d’entres les morts : l’hologramme ! Les concerts où des hologrammes de vedettes défuntes sont en effet de plus en plus fréquents ces derniers temps.
Provenant des racines grecques « holos » (qui signifie en entier) et « graphein » (qui signifie écrire), l’hologramme est selon Wikipedia et Larousse, un procédé de photographie en relief. Pour faire simple, un hologramme représente une image en trois dimensions qui apparaît comme « suspendue dans l’espace ». Dans l’article Wikipedia, on apprend également que d’autres techniques sont souvent qualifiée à tort d’holograhiques, si cela vous intéresse d’approfondir ; c’est ici.
Vous me direz que la réalité virtuelle très en vogue en ce moment peut également offrir une expérience permettant de faire réapparaître un artiste mort. Mais la Virtual Reality suppose que l’on soit équipé d’un casque pour ressentir et percevoir. Et ce casque, mine de rien, isole l’individu du reste de son environnement. L’hologramme, puisqu’il paraît au spectateur sans le truchement d’un équipement qui le coupe du reste du public, semble bien plus propice à l’émergence de la magie et du partage en communauté de la prestation d’un artiste défunt.
Hologramme et musique actuelle (rap,hip-hop, reggae, pop…), tous ces styles de musiques actuelles ont connu des représentations de certaines de leurs plus grands artistes sous forme d’hologramme. Le groupe Gorillaz avait exploré et continue d’utiliser les hologrammes dans des concerts mais c’était sous la forme de personnages inspirés de mangas japonais.
Avril 2012 marque à ce titre un tournant dans l’utilisation de la technologie des hologrammes dans le monde du spectacle vivant. Pendant le festival de musiques actuelles Coachella, les spectateurs ont pu voir un duo entre l’artiste de hip-hop Snoop Dogg et une reproduction holographique (créée par le studio AV Concept) du célèbre rappeur Tupac. C’était la première fois qu’un artiste défunt se retrouvait sur une scène de spectacle vivant! A découvrir si le rap vous en dit :
Plus récemment, c’est le roi Le Roi de la Pop, Mickael Jackson qui a eu droit à une résurrection holographique. Dans cette prestation technologique, on retrouve tout : ses fameux pas de danse, ses mimiques, mais pas ses lunettes noires !
Le reggae n’est pas en reste, pour l’anecdote, un collectif (de joyeux plaisantins) s’est constitué pour que les Parisiens puissent voir l’hologramme du Roi du Reggae fouler à nouveau une scène parisienne. Si vous voulez signer la pétition 🙂 !
Le King Elvis Presley, lui-même, a eu droit également de revenir du royaume des morts en duo avec Céline Dion dans un tout de même émouvant « If I can dream » utilisant la technique de l’hologramme à ce qu’on dit. Cela peut faire rire, mais d’aucuns prétendent sur les blogs ou dans les commentaires de réseaux sociaux que cet hologramme serait capable d’attirer plus de foule que moult des actuels musiciens de variétés en activité…Hologramme et musique des artistes défunts…
Et Céline Dion a l’air d’aimer les hologrammes car dans certains de ces shows à Las Vegas, elle utilise la technique pour chanter des duos avec…elle-même ! Tabernacle, pas bête, deux Céline pour le prix d’une ! En tout cas, cela fait le show.
Hologramme et musique actuelle, la nécessité de trouver des relais de croissance en matière de musique, la maturité de la technologie que l’on dit bientôt sur les téléphones portables, la voie semble assez nette sur ce qui nous attend dans les musiques actuelles.
Mais hologramme et musique classique alors ? J’ai beau cherché dans mes souvenirs de passionnés de classique et d’opéra, je ne vois aucune utilisation des hologrammes dans un contexte classique et encore mois opératique !
A part si l’on fait un détour dans la musique classique arabo-andalouse! En effet, la Grande Diva du monde arabe, Oum Kalsoum a été hologrammisée au Caire il y a quelques années, en 2012. Le résultat est d’ailleurs assez bluffant et j’imagine que l’espace de quelques instants, on peut se laisser prendre au piège. La fin de la vidéo où la « Voix incomparable » (tel est le surnom qu’avait donné Maria Callas à Oum Kalsoum) disparaît en paillettes d’or, vient terminer le rêve.
Hologramme et musique classique arabe, OK. Mais, je n’ai jamais entendu parler du moindre hologramme de Caruso, de Pavarotti à l’oeuvre,d’Arthur Rubinstein, de Glenn Gould, de Karajan ou encore de Toscanini, etc.. tous ces artistes mythiques du monde du classique occidental que peu d’entre nous on eu la chance d’écouter en live. Pourtant à en croire la taille des communautés facebook d’artistes lyriques , les artistes décédés tels que Pavarotti ou la Callas figurent parmi les plus grandes communautés….
Quand on repense à Oum Kalsoum, la grande diva du monde arabe dont Callas elle-même jalousait la voix exceptionnelle, on ne souris pas au tweet provocateur et humoristique de l’Opera de San Francisco qui titrait l’année dernière : » Perf of Lucia di Lammermoor to feature hologram Maria Callas !
Sérieusement, pourquoi n’a-t-on pas encore eu un spectacle qui fait revenir Callas de l’au-dela pour faire frémir des générations entières de mélomanes ?
Un premier pas en tout cas a bel et bien été franchi vers une Callas holographique. Pour la création QM.16, Dominique Gonzalez-Foerster, se met en scène son propre hologramme déguisé en Callas. L’artiste fait dans cette installation une apparition impériale en Callas, vêtue d’une robe couleur rouge sang et fait du play-back sur l’air tragique Suicidio de la fin de la Gioconda (opera de 1876 d’Amilcare Ponchielli)! Vous pouvez voir quelques secondes de cet hologramme mimant Callas dans la video suivante (28ème seconde)
Sophie Cecilia Kalos dit Maria Callas mourrait le 16 septembre 1977 dans son appartement Paris. Sa mort alimenta de nombreux fantasmes. Je gage que l’anniversaire des 40 ans de sa mort en 2017 n’en fasse autant. Un de mes fantasmes avoués serait bien qu’une quelconque maison de disques ou un producteur mélomane ne la fasse revenir du royaume des Morts sous la forme d’un hologramme ! Après Hatsune Miku l’héroïne holographique de The End, le premier opéra virtuel qui a été donné il y a quelques années au Châtelet , j’aimerais bien voir l’hologramme de la Callas arpenter la scène du Théâtre du Châtelet !
En tous cas certains petits plaisantins du web ont d’ores et déjà imaginé quelques aventures avec l’hologramme de la Diva !
De mon côté, j‘aurais bien quelques idées de duos inter-genérationnels ou non entre certains de mes ténors préférés et la Callas (Jonas Kaufmann, feu Johan Botha, Roberto Alagna, Placido Domingo ou feu Jussi Björling). En terme d’expérience, je préférerais mille fois cette hologramme Callas plutôt que d’exprimer ma passion dans l’achat d’accessoires ridicules (à mon sens) exploitant l’image de la diva. Vous me direz ce que vous pensez de cette coque signée Marc Jacobs pour un téléphone d’une certaine marque passée maître en matière d’optimisation fiscale…?
A bon entendeur, salut…
“Hologramme et musique classique : 2017 année Hologramme Callas ?” de Ramzi SAIDANI est sous les conditions de la licence Creative Commons Attribution 3.0 France
En plein milieu du mois de juillet, un petit événement artistique a eu lieu dans le monde arabe. l’inauguration du très attendu nouvel Opéra d’Alger. Cette toute nouvelle salle de spectacle a ouvert ses portes très exactement le mercredi 20 juillet 2016. Pour commencer sa mission qu’on lui souhaite longue et pleine de succès, l’Opéra a proposé un concert de l’Orchestre symphonique national, principal phalange classique algérienne, dirigé par le chef franco-Algérien Amine Kouider. Plus d’un millier et demi de personnes étaient réunis pour écouter un programme éclectique allant de la musique algérienne (Samir Toumi) aux grands classiques de la musique occidentale (des extraits des Noces de Figaro de Wolfang Amadeus Mozart, du lac des signes de Piotr Ilich Tchaïkovski et de la La Traviata de Giuseppe Verdi) en passant par de la musique arabo-andalouse (Lila Boursali, Abbas Righi), souvent qualifiée de musique classique arabe.
Le grand escalier est également plutôt réussi je trouve à en croire les clichés qui en ont été pris.
Nous n’allons pas revenir sur la symbolique et la dimension politique de ce nouveau temple culturel d’Algérie, c’est plutôt sous l’angle de la communauté facebook de l’opéra d’Alger que nous allons poursuivre ce petit post. Si toutefois, cet aspect vous intéresse, jetez un coup d’oeil à cet article l’opéra d’Alger : Chine aux premières loges .
Par ailleurs, la musique classique occidentale n’aura pas le monopole de ce nouveau temple de la culture. En général dans les pays arabes, l’opera est plutôt une salle de concert à l’instar du célèbre opera de Sydney d’ailleurs. Néanmoins, on ne peut que se réjouir à l’idée de pouvoir écouter des récitals, des opéras ou de la musique symphonique dans une belle salle au confort et à l’acoustique avérés. L’ancien opéra construit par les Français au milieu du XIXème siècel va quant être dédié aux pièces de théâtre.
On sait à quel point les réseaux sociaux ont pris de l’importance dans les pays arabes et qu’ils ont pu avoir un rôle primordial dans les révolutions qui ont secoué le Moyen-Orient et le Maghreb (Tunisie, Libye, Syrie, Egypte). Des pages Facebook dans ces pays sont devenus de vrais phénomènes. Les institutions culturelles en particulier les opéras dans les pays arabes et du moyen-orient n’échappent pas à cette tendance. Tout nouveau sur la scène des grands opéra du monde arabe, l’Opera d’Alger devrait voir très rapidement grossir sa communauté Facebook,
On s’attend en tout cas en quelques semaines, la page facebook de l’opera d’Alger compte déjà près de 450 fans (438 exactement). Le seuil des 500 fans est en vue. Mais il y a encore du chemin somme toute à faire pour atteindre les 252 720 fans de l’opera du Caire ! L’une des plus grosses communautés d’opéra au monde, dépassant largement le nombre de fans de l’Opera de Paris par exemple (149 000 fans facebook).
“La communauté facebook de l’Opera d’Alger : un potentiel énorme” de Ramzi SAIDANI est sous les conditions de la licence Creative Commons Attribution 3.0 France