Chiffre du mois

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spectacle Transmedia à l'opéra de dijon : découvre Casse-Noisette

La véritable histoire de Casse-Noisette : Opéra de Dijon, pionnier du transmedia

J’avais déjà évoqué dans un précédent post sur l’opera Transmedia PeterPan que le numérique peut augmenter l’expérience pendant le spectacle. Mais le numérique peut décliner également le transmedia dans des expériences ayant lieu avant et après un spectacle vivant : preuve en est avec le spectacle La Véritable histoire de Casse-Noisette produit par la compagnie Les Clés de l’écoute et donné en décembre dernier par L’Orchestre Dijon Bourgogne à l’Opéra de Dijon !

La véritable histoire de casse-noisette, un spectacle pas comme les autres?

Spectacle imaginé par la musicologue et médiatrice Géraldine ALIBERTI qu’opera-digital avait rencontrée il y a quelques années au sujet de son projet autour de Peer Gynt, la Véritable histoire de Casse-Noisette d’après l’oeuvre littéraire de DUMAS et musicale de Tchaïkovski est un spectacle réunissant un comédien, une danseuse et un orchestre symphonique et la projection de diapositives animées appuyant l’intrigue. La véritable histoire de Casse-Noisette raconte le destin extraordinaire d’un jeune homme appelé Nathaniel métamorphosé en un misérable pantin de bois, semblable à un Casse-Noisette, par un roi des souris assoiffé de vengeance ! Mais plutôt que de longs discours, une courte video du spectacle :

La véritable histoire de casse-noisette, un spectacle transmédia ?

Rien d’original me direz vous ? Mais c’est que vous ne savez pas tout ! En effet la Véritable histoire de Casse-Noisette est en effet un spectacle transmedia ! La définition suivante du transmedia donnée par l’encyclopédie illustrée du marketing definitions-marketing.com est, je trouve, très éclairante :
« Le transmédia est la pratique qui consiste à développer un contenu narratif sur plusieurs médias en différenciant le contenu développé et les capacités d’interaction en fonction des spécificités de chaque média ».  Pour en connaitreplus, n’hésitez pas à lire la définition complète du terme et les termes qui lui sont proches !

En quoi La Véritable histoire de Casse-Noisette est-il un spectacle transmédia ? Et bien parce qu’il est astucieusement jumulé avec une application disponible sur Apple et Android pour tout public de 6 à 106 ans.

Découvre Casse-Noisette

Découvre Casse-Noisette

Cette application comprend :

  • L’histoire interactive de vingt minutes où le joueur est acteur de son écoute et devient le maître d’œuvre sans qui rien n’existe.
  • Des jeux sonores et musicaux (des jeux de mémoires sonores et visuels, des puzzles musicaux, des jeux de découverte des instruments de l’orchestre symphonique)
  • Une sélection des plus beaux titres du ballet sous format dématérialisé interprété par le LSO dirigé par Antal Dorati.
  • Des pages d’éclairages sur l’œuvre musicale et littéraire sous la forme d’anecdotes : la découverte du célesta, la relation entre vie et mécanique …
4 expériences offertes dans La Véritable histoire de Casse-Noisette

4 expériences offertes dans La Véritable histoire de Casse-Noisette

L’application accompagne donc le spectacle vivant et permet aux spectateurs d’accéder à des clés de lecture et d’écoute avant le spectacle qui leur permettront d’entrer au cœur de l’œuvre musicale et littéraire qu’ils vont voir. Les  spectateurs, en particulier le jeune public, peuvent également prolonger la magie et l’univers du spectacle à la maison en se plongeant dans les différents jeux musicaux et anecdotes de l’application La Véritable histoire de Casse-Noisette. A la maison, après le spectacle, ils peuvent également revivre l’histoire du spectacle en musique sous la forme d’une narration innovante interactive parsemée de petites énigmes musicales et ce dans la langue de leur choix (français, allemand, anglais et même japonais :).

Le spectateur est ainsi en mesure de s’emparer de l’œuvre et de lui donner vie hors de la salle, mais aussi d’assister le jour de la représentation à tout un univers numérique sur scène qui prend vie. Les deux éléments fonctionnent en symbiose afin que le numérique façonne une toute nouvelle expérience scénique, et que l’œuvre du spectacle nourrisse un univers numérique que le spectateur peut explorer à loisir avant et après le spectacle.

Une retour sur expérience réussi pour l’Opera de Dijon

A ma connaissance, pour la première fois en France et en Europe, une institution lyrique, l’Opéra de Dijon, a proposé à son public, une expérience transmedia mêlant spectacle vivant et applications en programmant La Veritable histoire de Casse-Noisette et en mettant à disposition l’application compagnon du spectacle loué à son éditeur Sonic Solveig !

L'opéra de Dijon pionnier du spectacle transmedia en France

L’opéra de Dijon pionnier du spectacle transmedia en France

Le concept de ce duo « Spectacle-Application» a séduit l’Opéra de Dijon ! Ce tandem transmedia associant des applications à un spectacle vivant permet également de penser le spectacle comme un puissant vecteur d’action culturelle grâce à tous les dispositifs de médiation innovants pouvant être déployés en amont et en aval du spectacle lui-même.

Une série d’ateliers de médiation culturelle a ainsi été menée avec des tablettes équipées de l’application La Véritable histoire de Casse-Noisette. Les 15 & 16 décembre 2017, des agents d’accueil de l’Opéra de Dijon, munis de tablette, ont présenté l’appli aux publics avant le début de la représentation à laquelle ils allaient assister !

Par ailleurs, cette application a été offerte aux spectateurs du spectacle « La véritable histoire de Casse-Noisette » du 13 au 16 décembre aux publics de l’opéra de Dijon. Selon Sonic Solveig, l’éditeur de l’application La véritable histoire de casse-Noisette, c’est plus de 1800 téléchargements de l’application qui ont été observés pendant ces trois jours sur le google play et l’appstore. Bien entendu tous ces téléchargements ne concernait pas Dijon et ses environs mais une bonne partie de chiffre est attribuable au tandem spectacle-application.

Enfin des extraits de l’application ont également été mis à disposition des publics sur le site de l’opera de Limoges et le sont toujours attirant les spectateurs ou les curieux qui ne disposent pas de tablette ou qui ont raté la période pendant laquelle l’opéra offrait l’application à ses publics.

L'Opéra de Dijon a offert l'application La Veritable Histoire de Casse-Noisette à ses publics

L’Opéra de Dijon a offert l’application La Veritable Histoire de Casse-Noisette à ses publics

On ne peut qu’applaudir cette initiative d’apporter au public le meilleur des deux mondes physiques et numérique ! Cette démarche a également été observée à l’Opéra Orchestre National de Montpellier avec la programmation de Peer Gynt tout récemment en janvier 2018 ! Mais ça c’est peut-être une autre histoire à vous raconter !

Peer Gynt autre exemple d'experience transmedia à l'Opera de Montpellier

Peer Gynt autre exemple d’experience transmedia à l’Opera de Montpellier

Licence Creative Commons « La véritable histoire de Casse-Noisette : Opéra de Dijon pionnier du transmédia » de Ramzi Saïdani est sous les termes & conditions de la licence Creative Commons Attribution !3.0 France .

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opera transmedia-interactif Peter Pan

Peter Pan, premier opéra transmédia, ses créateurs en parlent !

Une rencontre pas comme les autres à Movimenta : les acteurs du projet transmedia Peter Pan

Dans le cadre du festival biennal d’art numérique Movimenta, qui s’est tenu à Nice du 27 octobre au 26 novembre 2017,  j’ai eu l’opportunité de rencontrer un duo d’artistes très singulier : la comédienne et metteure en scène Magali Thomas et le chef d’orchestre et compositeur Sergio Monterisi qui ont crée l’opéra transmédia Peter Pan ! J’en ai profite pour les interviewer!

Pouvez-vous rapidement vous présenter aux lecteurs d’opera-digital.com ?

Magali Thomas : Je suis comédienne de formation. Je me suis formée au Cours Florent et au conservatoire.J’ai travaillé de longues année avec la compagnie du Théâtre du Soleil, avec Ariane Mnouchkine. Puis, j’ai monté ma propre compagnie à Paris. Très rapidement, j’ai aussi envie de faire du chant. J’ai pris des cours de chant puis j’ai intégré le conservatorire de Cannes ou j’ai obtenu un premier prix en chant lyrique. Je suis également metteure en scène. J’ai mis en scène notamment l’Ecureuil dégourdi de Nino Rota à l’Opéra de Nice.

Magali Thomas

Magali Thomas

Sergio Monterisi : je suis italien originaire des Pouilles, de Bari exactement. Je suis chef d’orchestre. J’ai étudié la direction d’orchestre Nicola Scardicchio qui m’a fait découvrir la musique du grand compositeur italien Nino Rota. Je dirige dans plusieurs pays d’Europe et des Amériques en Espagne, France, Russie, Italie, Argentine, Brésil. J’enseigne aussi la direction d’Orchestre en Italie au Conservatoire de Campobasso. Je suis également compositeur notamment d’opéras pour enfants comme le Géant Egoïste qui a été donné pendant deux saisons à l’opéra de Nice. Je travaille en étroite collaboration avec Magali sur deux nouveaux opéras, « Fantasmi all’opera » et « La vie devant soi ».

Sergio Monteris

Sergio Monterisi

Pourquoi Peter Pan ? Comment vous est-venu cette idée de faire un opéra transmédia sur Peter Pan ?

Sergio Monterisi : J’avais commencé à composer cet opéra depuis quelque temps, en adaptant les textes dans un livret italien. Avec Magali, en regardant ce que j’avais écrit, l’idée est venue de proposer cet opéra à Cannes où Magali avait déjà réalisé des opéras pour enfants. Et on s’est surtout posé la question de base : faire un opéra où il n’y a pas de maison d’opéra. On s’est aussi dit que les nouvelles technologies pouvaient aider également à créer un opéra hors les murs. Justement à Cannes, il n’y a pas d’opéra, il y a un auditorium mais pas de maison d’opéra: on avait l’opportunité d’amener l’opéra ailleurs pour attirer un autre public.L’idée c’était de fédérer les acteurs de la région, de la ville de Cannes qui pouvaient contribuer à la réalisation d’un opéra. Pour ce faire, une possibilité, c’était de s’adresser à un nouveau public qui sera plus facilement attiré par les nouvelles technologies. Le personnage de Peter Pan est parfait pour représenter le lien entre réel et virtuel qui caractérise notre époque moderne. Il est un personnage totalement transmédia et interactif en soi. Il est le lien entre le monde du rêve, du virtuel et le monde de la réalité ! Si ce chef d’oeuvre de James-Matthew Barrie est aussi apprécié, c’est qu’il nous invite à un voyage extraordinaire dans le monde dl’imaginaire

Magali Thomas: En un an et demi, on a réussi à passer de l’idée à la scène  pour cet opéra transmédia ! Avec beaucoup d’énergie ! Et ce qui était important, c’était que c’est un opéra jeune public. On avait dans la salle des bébés de 3 mois qui n’ont pas pleuré, jusqu’à des grands-pères de 90 ans. Les maisons d’opéras souvent proposent des opéras jeunes publics. Là on a voulu faire un opéra jeune public avec des jeunes protagonistes. Le chœur des enfants perdus a par exemple était constitué de jeunes issus de zones d’éducation prioritaire qu’on a formés pendant 6 mois. On avait le projet de créer la nouvelle génération des publics d’opéra. C’était des gamins qui avaient jamais pris une partition en main ! On en est très fier ! Les représentations au Palais des Festivals et des Congrès de Cannes fin février se sont très bien passées !

Comment les nouvelles technologies ont été utilisées dans l’opéra transmédia Peter Pan ?

Magali Thomas : Pour contribuer à cet objectif d’ouverture  grâce aux les nouvelles technologies, on a surtout au début pensé aux décors. L’opera a toujours été le spectacle le plus complet, et le plus innovant aussi : musique, acteurs, décors, machinerie, costumes autant d’éléments qui suscitent la curiosité et fascinent le public. Avec les décors virtuels et les animations 3D réalisées par Machina Films, on  crée des effets impressionnants qui accompagnent l’action et l’histoire.

Décors et animations 3D

Décors et animations 3D de l’opéra transmédia Peter Pan

C’était important de trouver le juste équilibre entre les décors virtuels projetés et l’action scénique des chanteurs, il fallait éviter que la puissance des images prenne le pas sur le plateau.

Décors et animations 3D

Décors et animations 3D de l’opéra transmédia Peter Pan

Je pense qu’on a réussi à le trouver et l’effet est surprenant. Par exemple sur la musique du vol qui dure 3 minutes, on traverse l’espace comme dans un film de science-fiction et on a des astéroïdes qui nous arrivent dans la tête, on a l’impression d’y être et  on peut faire de la 3D sans les lunettes !  Le fait que les décors soient dématérialisés rend possible les représentations dans tout type de salle modulable, ce qui permet de porter l’opéra dans des lieux qui n’en proposent pas !

Plonger dans les astéroîdes

Plonger dans les astéroîdes de l’opéra transmédia Peter Pan !

Magali Thomas : Petit à petit, on a ajouté des élements s’appuyant sur les nouvelles technologies qui permettent d’amplifier les émotions, de diffuser un petit peu la magie de la scène dans la salle. Pour cela on a développé une application compagnon pour smartphone à utiliser pendant le spectacle. On a travaillé avec les étudiants du Master Maje en Management de Jeux Vidéo de Cannes (dirigé par le professeur Thierry Pitarque) et une start-up d’Aix-en-Provence, Light4events : ensemble ils sont rentrés dans le jeu et nous ont fait plein de propositions. L’application envoie alors sur le téléphone des effets sonores et lumineux pour marquer des moments importants de la représentation. Light4events a par exemple introduit l’idée diffuser de la fumée dans la salle pour augmenter l’effet des lumières émises par le téléphone et davantage immerger les spectateurs dans l’atmosphère des animations. A un autre moment du spectacle, le chant des oiseaux sort du téléphone, pour marquer l’arrivée de nos personnages sur l’île.

Sergio Monterisi :On a utilisé également certaines d’interactions venu du monde du jeu vidéo. L’application compagnon de l’opéra transmédia Peter Pan permet au public, en deux moment précis du spectacle, d‘interagir en ramassant le maximum de poussières tout en évitant les astéroïdes.

Collecter des poussières d'étoiles dans la salle sur son mobile

Collecter des poussières d’étoiles dans la salle sur son mobile

Autres exemples d’utilisation des nouvelles technologies : sur scène, les chanteurs sont munis de bracelets Led connectés qui ont été fournis par la société LucieLabs. Ces bracelets, gérés par la régie, réagissent aux décors virtuels animés en faisant échos à leurs couleurs.

Bracelets LED qui réagissent au décor

Bracelets LED qui réagissent au décor de l’opéra transmédia Peter Pan

On peut aussi mentionner que certains costumes comme celui de Peter Pan sont conçus avec des tissus contenant de la fibre optique. En s’allumant, le costume contribue à donner au personnage de Peter Pan un côté magique!

Sergio Monterisi : Pour casser cette fracture qu’il y a entre le public et les artistes, le spectateur via l’application téléchargée sur téléphone devient partie intégrante de la représentation ! Une des pistes dans le développement du spectacle sera de projeter le même décor aussi sur les côtés pour immerger complètement les spectateurs.

Magali Thomas : On aimerait aussi pouvoir utiliser l’hologramme pour faire s’envoler Peter Pan dans les airs, ca serait magique !

Opera-digital.com : Magali et Sergio merci infiniment !  Je rappelle aux lecteurs le site web du spectacle : operapeterpan.com. Ils peuvent aussi voir des extraits de l’opéra transmédia Peter Pan dans le teaser du spectacle…

…et dans  l’émission de France 3 qui vous a été consacrée !

Licence Creative Commons Peter Pan, premier opéra transmédia, ses créateurs en parlent! par Magali Thomas, Sergio Monterisi et Ramzi Saïdani est sous les termes & conditions de la licence Creative Commons Attribution !3.0 France . Propos recueillis lors du festival biennal Movimenta 2017 à Nice

le surtitrage d'opera du Wiener Staatsoper évolue

Wiener StaatsOper : surtitrage d’opera et service en salle depuis son siège…!

Un nouveau dispositif de surtitrage d’opera en six langues

Si pour vous la différence entre surtitrage d’opera et sous-titrage d’opera n’est pas clair, je vous invite en préambule à lire un précédent billet que j’avais écrit, dans la version anglaise du blog, sur le système de surtitrage d’opera du Komisch Oper de Berlin. Si j’avais été séduit il y a 4 ans par l’expérience de surtitrage d’opera de l’Opera Comique de Berlin, je dois avouer que la récente initiative du Wiener StaatsOper est aussi prometteuse !

Le Wiener StaatsOper, institution lyrique de premier plan dont Philippe JORDAN sera le directeur musical en 2020, a en effet lancé un nouveau système de surtitrage d’opera. Il a profité de l’ouverture de sa nouvelle saison 2017-2018 pour proposer une nouvelle experience de surtitrage d’opera. La nouvelle saison qui a débuté officiellement  le 4 septembre 2017 offre donc à un opéra de Giuseppe Verdi (Il Trovatore) le privilége de proposer ce nouveau système de surtitrage d’opéra!

le surtitrage d'opera du Wiener Staatsoper évolue

le surtitrage d’opera du Wiener Staatsoper évolue — (c) Lemon42

Mais que propose donc ce nouveau surtitrage d’opera ?

Les habitués du Wiener Staatsoper savent que le système de surtitrage d’opera mis en place précédemment en 2001 par l’américain Figaro System, offrait l’anglais et l’allemand. Désormais, le nouveau système de surtitrage d’opéra offre le choix dans 6 langues. Désormais, en plus de l’anglais et de l’allemand, les spectacteurs ont le choix entre l’italien, le français, le russe et le japonais. Cocorico, nous sommes retenus dans les nouvelles langues proposées. En revanche, nos amis ispanisants devront attendre encore : l’espagnol n’est pas proposé comme le déplore certains médias espagnols.

On sait que de nouveaux acteurs tels que la société Theatre in Paris essaient de révolutionner l’expérience de surtitrage d’opera et plus généralement du spectacle vivant. Moi-même je nourris des attentes très forte en matière de réalité augmentée à l’Opera (voir par exemple mon article portant sur ce que pourraient apporter des lunettes connectées telles que la google glass à l’Opera). Le Wiener Staatsoper ne semble pas s’engager dans la voie de la réalité augmentée mais l’innovation n’en est pas moins au rendez-vous dans cette nouvelle expérience en salle.

Le surtitrage à l'opera attire les starts-up e.g. Theatre in Paris

Le surtitrage à l’opera attire les starts-up e.g. Theatre in Paris

Une nouveau système de surtitrage complété par un nouveau système d’information

S’il n’a pas adopté le pari trop osé de la réalité augmentée, le StaatSoper propose en effet des nouveaux services qui confirme son ancrage numérique initié avec son service de streaming staatsoperlive. En effet, le Staatsoper a profité de la mise à niveau de son système de surtitrage d’opera pour lui adosser un nouveau système d’information. Pour l’heure, ce système d’information accessible directement depuis la salle est uniquement disponible en langue anglaise et allemande. Utilisable sur les mêmes écrans que ceux utilisés par les surtitrages d’opera, ce système d’information est accessible avant les spectacles et pendant leurs entractes et permet aux spectateurs d’avoir accès à un synopsis de l’ouvrage lyrique représenté et au détail de la distribution. Il est également possible de souscrire à la newsletter de l’opera directement depuis l’écran de surtitrage. Le système d’information est peut-être un pas supplémentaire vers la dématérialisation des supports de communication in situ de l’Opera de Vienne. En effet au Wiener StaatsOper, les affiches papier ont déjà été remplacées en partie par des panneaux d’affichage électronique. L’Opera de Vienne a également lancé une application pour mobile et tablette qui offre aux utilisateurs d’acheter le programme d’une représentation sous format électronique.

Une nouveau système de surtitrage d’opera mais bien plus encore !

Enfin, un système de réservation de boissons et snacks consommés pendant les entractes sera très prochainement mis en place. Le « click and collect » est de plus en plus fréquent chez les enseignes et ce mode de consommation se généralise dans les stades et les salles de concert de musique actuelles. Pourtant, en matière de salles de concert de musique classique et/ou lyrique, cela serait à ma connaissance une première ! Ces deux nouveaux services contribuent indéniablement à améliorer l’expérience utilisateur.

Commander son champagne depuis son siège bientôt possible

Commander son champagne depuis son siège bientôt possible

Un investissement conséquent pour cette nouvelle experience de surtitrage d’opera !

Le coût total de la nouvelle expérience de surtitrage d’opera et du nouveau système d’information avoisine les 2 millions d’euros. Les entreprises Lemon42 et Marconi ont mené le projet sous la houlette du directeur du digital Christopher WIDAEUR (voir ici sa dernière interview opera-digital.com).  2 021 nouveaux écrans ont été installés sur les sièges et ou les barrières délimintant les fameuses places debout du Wiener StaatsOper. Bravo !

Plus de 2000 écrans tactiles pour améliorer l'expérience utilisateur

Plus de 2000 écrans tactiles pour améliorer l’expérience utilisateur

Licence Creative Commons “Wiener StaatsOper : surtitrage d’opera et service en salle depuis son siège…!” de Ramzi SAIDANI est sous les termes & conditions de la licence Creative Commons Attribution !3.0 France.

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La Chronique d'Aliette de Laleu

Aliette de Laleu : c’est grâce à Twitter que j’ai eu un poste chez France Musique !

La rencontre d’Aliette de Laleu lors du meet-up #Musiknum

Dans le cadre du meet-up #MusikNum (musique et Numérique) que j’anime aux CentQuatre, j’ai eu la chance de rencontrer Aliette de Laleu, journaliste et chroniqueuse classique sur FranceMusique ! Sur opera-digital.com,  Aliette de Laleu a accepté de revenir sur son parcours de serial twitteuse et d’influenceuse et d’évoquer la place qu’occupe le numérique et des réseaux sociaux quand on est une journaliste de la genération Z !

Aliette de Laleu, une journaliste de la Z génération

Aliette de Laleu, une journaliste de la Z génération

Bonjour Aliette…Merci de te prêter au jeu de l’interview sur opera-digital.com ! Peux-tu nous présenter rapidement ton parcours ?

Bonjour! J’ai fait une licence de communication à Lille pendant laquelle j’ai fait un stage chez Voici, le magazine People ! C’est chez Voici que j’ai découvert le journalisme sur le web (production d’articles, de news people…). J’ai découvert Twitter aussi à ce moment-là car mon boss à l’époque était vraiment un accro à  l’oiseau bleu. Du coup j’ai commencé assez tôt Twitter par rapport à d’autres, j’y ai pris goût.  Après la licence, en 2013, je suis rentrée en école de journalisme à l’Institut Pratique de Journalisme (IPJ) à Paris qui est affilié à l’Université Paris-Dauphine. C’est lorsque j’étais en école de journalisme que ma route a rencontré celle de France Musique. Comme quoi on peut passer de Voici à France Musique sans problème 🙂 !

Aliette de Laleu, comment est né ce coup de foudre pour le classique ? Es-tu toi-même musicienne ?

J’ai été flûtiste une dizaine d’années, j’écoutais un peu de classique mais c’est pendant mes études de journalisme que j’ai commencé à vraiment me passionner pour ce style de musique ! Et c’est là que je me suis dit que je voulais devenir journaliste en musique classique.

Raconte-nous comment tu es rentrée chez France Musique ?

 Aliette-de-Laleu-institut-pratique-du-journalism

Aliette de Laleu a étudié à l’IPJ

J’avais pendant mes cours à l’école de journalisme de Paris un blog un peu obscur. A l’époque on nous disait « faites des blogs, cela permet de créer de nouveaux formats et de s’entraîner à l’écriture ! ». Donc j’ai fait un blog comme tout le monde, mais sur la musique classique. C’était très personnel, un peu n’importe quoi, je savais que potentiellement seulement une dizaine de personnes pouvait le lire par semaine ; ce n’était pas un gros enjeu pour moi. Je l’avais mis sur mon profil twitter où je n’avais pas beaucoup d’abonnés. Et le fait est, qu’un journaliste de France musique est tombé dessus. Il a trouvé mes articles pas mal et il m’a contactée. En école, on se spécialise tous en deuxième année, en radio, télévision, presse écrite et numérique. Il n’y avait pas de « spécialité web ». Donc moi je me suis dit tant pis, moi je vais en faire mon cheval de bataille et me spécialiser en web. Ce qui fait que je suis rentrée en alternance chez France Musique. Tout ça pour dire que finalement c’est grâce  à Twitter que j’ai aujourd’hui un poste chez France Musique 🙂

J’avais pendant mes cours à l’école de journalisme de Paris un blog un peu obscur. A l’époque on nous disait « faites des blogs, cela permet de créer de nouveaux formats et de s’entraîner à l’écriture ! ». Donc j’ai fait un blog comme tout le monde, mais sur la musique classique. C’était très personnel, un peu n’importe quoi, je savais que potentiellement seulement une dizaine de personnes pouvait le lire par semaine ; ce n’était pas un gros enjeu pour moi. Je l’avais mis sur mon profil twitter où je n’avais pas beaucoup d’abonnés. Et le fait est, qu’un journaliste de France musique est tombé dessus. Il a trouvé mes articles pas mal et il m’a contactée. En école, on se spécialise tous en deuxième année, en radio, télévision, presse écrite et numérique etc…il n’y avait pas de spécialité web.

Le web et la musique classique, ça ne fait pas forcément un bon duo ?

Sur le web il y avait énormément de choses à faire parce qu’on arrive sur le secteur de la musique classique, du web du journalisme, et ces 3 milieux qui fonctionnent de manière très différente. En effet, oui la musique classique c’est encore un milieu encore un peu poussiéreux qui met du temps à s’adapter. On voit que les orchestres en termes de communication se distingue mais ça met énormément de temps. Ce ne sont pas des précurseurs. Par ailleurs, le journalisme évolue mais il y a une grosse crise des médias on le sait tous ; il met aussi beaucoup de temps à bouger. Radio France est une vieille maison qui logiquement met aussi du temps à changer. Donc c’est un vrai enjeu parce qu’il y a encore énormément à faire en matière de musique classique. C’est un public absolument génial à toucher, France Musique aujourd’hui son but c’est d’attirer plein de monde, de se rendre accessible !

Donc ton travail, c’est surtout de toucher des non spécialistes ?

France Musique cherche à  viser des publics qui ne connaisse pas trop, qui se méfie de la musique classique, qui se disent « c’est pas pour moi ». Le web, c’est génial ! Une radio ou un magazine super spécialisé, personne ne va tomber dessus par hasard à la différence du web ou des réseaux sociaux. Un internaute peut très bien filer sur son fil facebook et voir qu’il y a France Musique qui parle de petites articles originaux sur des compositeurs.  Le dernier que j’ai fait, c’est Macron est-il le plus mélomane des présidents de la Vème République, on essaie de rebondir sur l’actualité, de décrire ce qu’est la musique classique, d’en parler avec accessibilité. C’est un enjeu absolument génial 🙂

Tu as fait surtout du web mais maintenant, tu passes aussi à l’antenne ?

Oui je fais sur le web aujourd’hui à 80 % de mon activité. Les 20 % restant c’est une chronique qu’on m’a proposée l’été dernier. J’étais surtout sur le web, je faisais de temps en temps un petit peu de reportage. C’est un exercice particulier le reportage, c’est d’aller prendre des sons de personne, on reste très  à l’écart. Et là on m’a dit Aliette est-ce que tu  veux faire une chronique ? Oui bien sûr, je ne vais pas refuser une chronique surtout que France Musique m’a dit qu’elle serait filmée, diffusée sur la radio et sur les réseaux sociaux ! Là j’ai fait Ah ? Déjà c’est différent parce qu’on touche d’autres personnes.  La chronique passe à l’antenne tous à la matinale, tous les lundis, à 8h55 et est relayée sur le site web et les réseaux sociaux de France Musique. Depuis septembre 2016, ca a été une expérience assez folle !

Que traites-tu dans cette chronique ?

La Chronique d'Aliette de Laleu

La Chronique d’Aliette de Laleu

Comme c’est diffusé sur les réseaux sociaux, je me suis dit,  je vais me lâcher, autant en profiter et là je me suis dit je vais faire  un truc sur toutes les questions cons de la musique classique. Et en dressant la liste de toutes les « questions cons » justement, je me suis rendu compte  que toutes ces questions cons ou débiles, ça renvoyait à beaucoup de clichés. C’est comme ça que la chronique est née, je me suis dit qu’il fallait faire la chasse aux clichés. Tous les lundis prendre un cliché sur la musique classique et de le déconstruire ! Parfois ces clichés sont assez vrais mais j’essaie quand même de les déconstruire en 3 minutes. D’être exposée, c’est déjà une sacrée expérience, j’ai eu des retours très positifs mais j’ai eu évidemment aussi des détracteurs qui ne l’ont pas supporté. Il faut savoir que quand on touche à la musique classique, on touche à la sensibilité de personnes qui sont de vrais passionnés, qui ne vivent que pour ça, connaissent absolument tout sur tout, ils en savent parfois mieux que les gens qui travaillent sur France Musique :). Donc de parler de cette musique très simplement comme si je faisais une chronique sur le cinéma ou sur la pop, avec humour et amusement, du coup j’ai eu des commentaires très négatifs mais à côté de ça, j’ai eu énormément de messages d’encouragement.  Ça fait quasiment un an que la rubrique est en route, j’ai réussi à toucher des gens qui vraiment m’ont dit : «  je suis amateur, j’aime la musique classique mais j’y connais pas grand-chose mais la chronique ça me parle. C’est bon maintenant je me mets à écouter du classique ». Ça a été compliqué mais aujourd’hui je suis contente de cette expérience-là !

Quels sont tes autres projets ?

J’ai un peu épuisé les sujets de ma chronique actuelle, je planche donc sur une nouvelle chronique pour la rentrée en septembre 2017! D’ailleurs je n’hésite pas à recueillir les bonnes idées de mes auditeurs et de ma communauté Twitter, à faire du crowdsourcing pour mettre sur ce pied des nouveaux contenus !

Merci Aliette !

Je rappelle à nos lecteurs ton twitter qu’il faut suivre absolument : https://twitter.com/alaleu

Le compte Twitte d'Aliette de Laleu

Le compte Twitter d’Aliette de Laleu

Licence Creative Commons “Aliette de Laleu : c’est grâce  à Twitter que j’ai eu un poste chez France Musique !” by Aliette de Laleu & Ramzi SAIDANI est sous les termes & conditions de la licence Creative Commons Attribution !3.0 France . Propos recueillis lors du Meet-up MusikNum du 11 mai 2017 où Aliette de Laleu est intervenue.

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Musique et productivité

60 pulsations minutes : la musique et productivité au travail !

Musique et productivité au travail : ce que disent les études

Une série d’expériences et d’études très sérieuses se sont penchées sur la relation musique et travail, en particulier sur l’impact positif de l’écoute de musique  lors de la réalisation du travail répétitif et l’efficacité dans l’exécution d’une telle tâche. Ces études comme celle notamment celle de l’université de Birmingham intitulée (Music – an aid to productivity.Ergonomics Information Analysis Centre, Department of Engineering Production, University of Birmingham) montrent que la musique est efficace pour accroître l’efficacité même en concurrence avec les conditions défavorables produites par le bruit d’une machine.

Plus récemment, PRS et PPL For Music, deux organismes anglo-saxons de gestion des droits d’auteur, ont fait tester dans une étude concentration, rapidité et enthousiasme en soumettant des participants à divers exercices (orthographe et mathématiques). Le résultat est éloquent : 88 % des personnes étudiées ont obtenu de résultats meilleurs quand ils écoutaient de la musique.

La musique accroît la productivité

La musique accroît la productivité

Musique et productivité : mais comment on faisait avant  ?

Vingt ou trente ans auparavant, emporter sa musique préférée sur son lieu de travail tenait de la gageure. Comment on faisait avant sans de la musique enregistrée dématérialisée (mp3 et les services en streaming). Fermez les yeux, imaginez-vous arriver au bureau avec vos vinyles vos cassettes, vos pochettes, vos boîtiers CD sous le regard interpellé de vos collègues préférés. Sachant que bien entendu, il n’y avait pas de lecteurs de cassettes ou de CD à chaque bureau, à part peut-être dans le bureau du grand chef. Comment faisaient nos parents et grands parents..ben visiblement, ils ne faisaient pas vraiment !

Open space : avant !

Open space : avant !

Maintenant, les services de streaming ou de téléchargement légaux (Qobuz, Spotify ou autres), s’ils ont des choses à se faire reprocher quelquefois (partage de la valeur notamment, respect des données personnelles), ont au moins l’intérêt d’avoir permis de rendre la musique ubiquitaire et de l’avoir notamment ramené la musique au bureau! Offrir aux gens qui travaillent dans les open-spaces d’avoir un outil qui leur permet de s’isoler (le casque audio), c’est quand même plus sympa que de les contraindre à utiliser des boules Quiès 🙂 pas glamour du tout !

60 pulsations par seconde pour réduire le stress

Larghetto

Larghetto

Une autre étude menée par des chercheurs de BMS College of Engineering à Bangalore, en Malaisie est très intéressante. Elle montre une réduction très significative du sentiment de stress et un sentiment accru de relaxation physique lorsque quelqu’un écoute de la musique qui se joue autour de 60 pulsations par minute. En terme de musique classique, 60 pulsations secondes ca sonne « larghetto », qui se traduit par pas très rapide ou plutôt lentement.

Voici quelques recommandations de larghetto classique pour booster votre concentration : ) au travail

-le concerto pour violon en ré majeur, opus 61 de Beethoven

-le concerto grosso opus 6 n° 12 – Aria Larghetto d’Haendel

-La Sonata en do minore n°29 de Cimarosa

-Frédéric Chopin – Piano Concerto No. 2. II

 

 

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