Et oui, s’agissant des chanteurs d opera sur facebook, ce ne sont pas toujours forcément ceux qu’on croit qui occupent les premiers rangs :).
“Chanteurs d opera sur facebook : Qui est en tête ?” de Ramzi SAIDANI est sous les conditions de la licence Creative Commons Attribution 3.0 France
opera et terrorisme…Faut-il céder à la terreur ? Suite à l’horreur, nombre de théâtres en France ont logiquement contacté leurs spectateurs (abonnés ou non) pour les avertir que les représentations continueraient à la suite des attentats de Paris. Les communications de ces institutions culturelles mettaient en avant également la présence de contrôle accru. L’Opera de Lille, l’Opera de Paris ou encore la Philharmonie de Paris que je fréquente régulièrement n’ont pas hésité à communiquer auprès du public des mesures de sécurité allant jusqu’à l’interdiction de laisser des sacs de voyage ou des valises aux vestiaires.
Ces précautions prises par les théâtres d’opera comme par toutes les institutions culturelles sont la première réponse aux terroristes de Daech. En effet, ces monstres visaient clairement la culture, la musique et la jeunesse.
Opera et terrorisme : la réaction est également très vite et fortement venue des artistes eux-mêmes. Le nombre d’artistes lyriques qui ont bleu-blanc-rougisé leur photo de profil est impressionnant. A l’heure où j’écris ce post, quelques jours après les atroces événements, j’ai relevé des dizaines de photos bleu blanc rouge sur le réseau social le plus utilisé de la planète.
Au premier rang, nombre de grandes figures lyriques françaises portent encore le filtre bleu blanc rouge sur leur page personnel ou leur fanpage officielle: impossible de citer tout le monde, cela n’aurait de toute manière aucun intérêt. De la soprano Patricia Petibon, aux mezzo-sopranos Karine Deshayes, Marie-Ange Todorovitch en passant par le contre-tenor franco-marocain Rachid Ben Abdeslam, la chef d’orchestre Emmanuelle Haïm; les artistes sont légions. Nos amis américains, on le sait, ont vivement réagi. Entre autre, on peut mentionner le grand baryton Thomas Hampson et la mezzo-soprano Joyce di Donato. On peut mentionner entre autres, la soprano lettone Kristine Opolais, Le tenor péruvian Juan Diego Florez.
Après les premières mesures d’urgence, les maisons d’opéra ont rejoint également le combat. Partout en France les hommages se sont multipliés dans les maisons d’operas , comme ci-dessous à l’opéra d’Avignon.
ou encore lors de la générale de la Bayadère à Bastille où le directeur de l’Opera de Paris, Stéphane Lissner, a fait un émouvant discours.
A l’étranger, l’iconique Opera de Sydney drapé du drapeau tricolore fut un autre symbole fort de l’implication du monde lyrique et des peuples contre la barbarie de ces terroristes.
La Marseillaise s’est élevée sur la scène du temple de l’art Lyrique mondial qu’est le Metropolitan Opera de New York. Les musiciens et choristes dirigés par l’immense Placido Domingo, avant la représentation de Tosca, ont rendu également un hommage vibrant aux victimes de Paris et à la paix. Même le public new-yorkais participa à cet hommage aux victimes. La direction du Metropolitan Opera avait placé au sein du programme de la soirée une feuille où notre hymne national français étaient indiquées.
Opera et terrorisme…mais le plus bel hommage aux victimes, ne serait-il pas de continuer à vivre, rire et chanter, à peupler ces théâtres, ces salles de concerts, ces opéras que le monde entier nous envie ? Ne pas céder, continuer à aller dans les salles obscures fussent-elles cinématographiques, orchestrales et bien sûr lyriques pour lutter contre ces obscurantistes. Je répondrai présent comme prévu à la Damnation de Faust à l’Opera de Paris ou La nouvelle production d’Il Trovatore de Verdi à l’Opéra de Lille. Ne laissons pas ces obscurantistes s’attaquer à notre culture occidentale et ce genre si singulièrement européen qu’est l’Opera.
“Opera et terrorisme : la réponse du monde lyrique” de Ramzi SAIDANI est sous les conditions de la licence Creative Commons Attribution 3.0 France
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Alain Altinoglu, vous êtes l’un des chefs d’orchestre français les plus demandés sur la scène lyrique internationale. Du Wiener Staatsoper au Metropolitan Opera, en passant par les salles lyriques de Paris où vous habitez, on profite avec bonheur de votre connaissance fine du répertoire français et italien qui suscite autant l’admiration du public que des orchestres que vous dirigez. On a pu vous voir tout récemment diriger « Un ballo in maschera » de Verdi dans le cadre des Chorégies d’Orange. Nourrissant également un vif intérêt pour le lied et la mélodie, vous formez un duo piano/voix avec votre épouse, la mezzo-soprano Nora Gubisch avec qui vous avez enregistré plusieurs CDs.
Suivant votre carrière musicale depuis quelques années, je me suis rendu compte que malgré toutes vos activités, vous étiez aussi très actif sur les réseaux sociaux tels que Facebook mais aussi sur Twitter bien avant qu’il ne se démocratise en France. Depuis quand utilisez-vous les deux réseaux sociaux phares que sont Facebook et Twitter ?
Je crois que je suis sur Facebook depuis 2008. Twitter , c’est beaucoup plus récent et d’ailleurs j’y vais moins souvent. Facebook me plait plus pour l’interactivité avec les « amis »!
On peut vous considérez-vous comme un « early adapter » dans un domaine d’activité qui renvoie peut-être à tort une image trop sérieuse sinon conservatrice. D’où vous vient cet attrait pour les réseaux sociaux ? Etes-vous friand en général de nouvelles technologies ?
Je suis assez friand de nouvelles technologies, je suis très curieux. Je pense que les réseaux sociaux correspondent tout à fait à notre époque . On est en contact à la carte. Les gens ne sont plus habitués aux compromis. Si ça les embête , il coupe. On ne fait pas ça dans la vie..pas encore !
Sur Twitter, on peut suivre votre série de photos de loges de toutes les grandes salles classiques et lyriques où vous avez dirigé. Comment vous est venue cette idée ?
Ce n’était pas calculé, j’ai juste posté une photo un jour d’une loge et j’ai trouvé ça marrant de comparer avec la deuxième et ainsi de suite. Et je vois que ça plait beaucoup à mes followers 😉
En plus de Twitter et Facebook, utilisez-vous d’autres réseaux sociaux,plus centrés sur la video, par exemple youtube ou Dailymotion ?
Je vais très souvent sur youtube, mais plutôt comme un moteur de recherche type google : pour apprendre, m’informer , etc.
Etre actif sur les réseaux sociaux peut prendre un temps précieux surtout pour quelqu’un d’aussi actif et occupé que vous. Quel est votre secret 🙂 ?
Justement, j’ai du temps en transit, dans les taxis, trains, etc…, j’alterne avec les livres et partitions et avec l’habitude, ça va très vite sur les réseaux sociaux où j’ai appris à être très réactif.
Gérez-vous vous-même vos comptes (facebook, twitter, etc.) ou bénéficiez de conseil ou de l’assistance de collaborateurs ou de proches ?
Je ne gère pas tout, quelqu’un (aidé d’autres) s’occupe de la page fan Facebook, et parfois mets à jour mes profils, mais je réponds personnellement aux fans.
Vous êtes-vous fixé des règles (temps maximum par semaine, pas d’utilisation de réseaux sociaux pendant les vacances, etc…)?
Il y a les règles d’acceptation d’amis sur facebook : pas d’extrémistes ! sinon, je fais au feeling. J’ai eu 2 semaines de vacances , loin d’internet, je n’ai pratiquement pas été sur un réseau social, et ça ne m’a pas manqué. J’ai arrété la cigarette en un jour, et je pense que je pourrais faire pareil avec les réseaux sociaux meme si jai l’air très addict!
Nombre d’artistes lyriques ou de grands musiciens ont une communauté de fans. Avant l’explosion de ces réseaux sociaux, les artistes pouvaient avoir des structures telles que des fans clubs qui géraient la relation par voie épistolaire et parvenaient par là-même à maintenir une certaine distance avec les fans. Avec le développement de réseaux communautaires favorisés par la révolution numérique, la proximité avec les fans ou les passionnés semblent beaucoup plus forte. Cherchez-vous et, si oui, comment parvenez-vous à tracer la frontière entre sphère privée et la sphère publique ?
Il y a parfois des gens qui confondent virtuel et réel. Ils se sentent une proximité plus grande qu’elle n’est en réalité. Il faut faire attention à ça au moment où on interagit avec les fans. Je ne crois pas que ça soit foncièrement différent dans la relation. Par contre, tout le monde est au courant plus vite. J’ai du mal à comparer avec avant, car je n’ai pas connu en fait.
Certains artistes se sont fait connaître grâce aux réseaux sociaux (Youtube ou naguère myspace) à l’instar de Valentina Lisitsia que d’aucuns appellent la « pianiste 2.0 ». Des artistes lyriques tels que Joyce DiDonato utilise leurs communautés via les services communautaires pour l’élaboration de son dernier CD. Pensez-vous que les réseaux sociaux sont désormais incontournables sinon importants pour tous les artistes et a fortiori les jeunes artistes commençant leur carrière. Vous-même, en tant que ‘jeune’ chef d’orchestre, diriez-vous que le volet « réseau social » compte désormais dans la gestion de votre carrière ?
Je ne crois pas que ça soit encore si important dans le domaine de la musique classique. On trouve des exemples dans les 2 sens. Des grandes carrières avec réseaux sociaux très développés ou parfois totalement absent ! J’ai un ami, très grand pianiste français qui joue partout dans le monde, qui n’a même pas encore de téléphone portable (les amis le reconnaitront 😉 ). Donc c’est possible.
Maestro, merci énormément pour cet échange ! Nous suivrons avec intérêt vos projets notamment Don Giovanni et Simon Boccanegra à Vienne et votre Werther au Met !
J’en profite pour rappeler :
-votre compte twitter : http://twitter.com/alainaltinoglu,
-votre page facebook officielle : https://fr-fr.facebook.com/AlainAltinogluOfficiel
-ainsi que votre site internet : www.alainaltinoglu.com
« Réseaux sociaux : le chef d’orchestre Français Alain Altinoglu nous livre sa vision » by Ramzi SAIDANI et Alain ALTINOGLU in under terms and conditions of the licence Creative Commons Attribution 3.0 France |
Il y a trois semaines, j’ai découvert un service de chorale virtuelle originale appelée e-Jam. Quelque temps après la 6ème biennale d’art vocal qui réunissait à Paris les meilleures formations chorales, c’est donc une autre approche du chant choral que propose le service e-jam. On ne pouvait que se réjouir de cette touche digitale qui permet de vulgariser et de démystifier encore plus le chant choral. Cela m’a intrigué ! Grâce à Céline Mounier, une collègue d’Orange France qui a été impliquée dans le projet (merci Céline!), j’ai pu rencontrer l’un des créateurs d’e-Jam. Et figurez-vous que l’un des cerveaux à l’oeuvre derrière le service n’est autre que le compositeur Jean-Marie LEAU ! Il m’a gentillement accordé la faveur d’un entretien dans un café du quartier de la Vache Noire à Arcueil !
Le compositeur Jean-Marie LEAU, l’un des créateurs de e-jam
Jean-Marie LEAU, vous êtes un compositeur reconnu. Votre fiche Wikipedia présente vos nombreuses créations. Vous avez notamment composé plusieurs contes musicaux tels que Sol En Cirque (paru chez Warner) avec Zazie et Vincent Baguian et en 2007, Aimé et la Planète des Signes, paru chez chez le célèbre label de musique classique Harmunia Mundi.
Existant sous forme la forme d’un site internet et également pour les détenteurs d’iPad et d’iPhone sous la forme d’une application, e-Jam est un service innovant qui combine le karaoké à l’esprit de chorale. En effet, avec e-Jam on peut s’entrainer à chanter des morceaux, s’enregistrer et combiner différentes interprétations pour former une chorale interprétant le morceau qui nous intéresse. Pour utiliser toutes les fonctionnalités du service, il faut créer un compte. On peut très simplement utiliser son compte facebook pour ce faire.
Le service web se présente sous la forme d’un site organisé autour de 3 onglets. Un onglet ‘Chansons’, un onglet ‘Jams’ et un onglet ‘Chorales’. Ces onglets correspondent à trois des fonctionnalités d’e-jam : le karaoke, la possibilité de s’enregistrer et de mettre à disposition des autres utilisateurs nos interprétations, et enfin la possibilité de créer ses propres chorales. Un catalogue de chansons est mis à disposition. On peut les apprendre en visionnant les vidéos où des coachs vocaux chantent pour nous.
E-jam est née en fait d’une chorale que j’ai créée il y a quelques années et qui s’appelle les « voisins du dessus ». Je me suis dis un jour alors que ca serait bien d’avoir à disposition un outil qui permettrait d’entretenir la mémoire d’un répertoire ou de créer un esprit de village autour de chansons à partager.
(i) En arrivant sur le site, une video d’accompagnement claire et efficace est proposée aux utilisateurs pour leur expliquer simplement comment fonctionne e-Jam.
(ii) La partie karaoké permet d’apprendre et répéter à loisir une chanson avant de créer son enregistrement. On peut donc s’entrainer avant de se lancer !
(iii) Comme e-jam nécessite une webcam, le service de modération est aussi un plus. Il permet d’éviter les mauvaises surprises de certains plaisantins 🙂
(iv) Le service existe aussi sous la forme d’une application pour iPhone, iPad
(v) Il est aussi possible de créer des chorales avec des VIP (les présentateurs de France 3 par exemple qui se sont prêtés aux jeux)
(vi) Enfin l’application web e-jam est bien intégré avec les réseaux sociaux les plus populaires tels que twitter et facebook.
(i) Le catalogue de chansons est encore restreint et exclusivement tourné vers de la variété alors qu’on peut imaginer aussi retrouver des classiques du chant choral avec plusieurs voix. nous souhaitons aussi pouvoir associer de nouveaux artistes et trouver, parmi la communauté des artistes, des ambassadeurs du service e-Jam !.
(ii) La mise à jour de certains composants du navigateur (applet java) peut rebuter certains utilisateurs pas très technophiles, nous travaillons à simplifier l’expérience utilisateur à ce niveau-là. Sur le mobile, on n’a pas ce souci !
(iii) Pour l’instant, il n’est pas possible de rentrer en contact avec les autres « e-Jammers » la dimension « réseau social » n’est pas encore exploitée jusqu’au bout, nous y travaillons ! Nous souhaitons également impliquer encore plus le spectateur et l’utilisateur. On imagine aussi démocratiser l’utilisation d’e-Jam en offrant par exemple à des groupes d’amis la possibilité d’offrir des jams par exemple à un ami enfance pour son anniversaire ou lors de fêtes de mariage !
Jean-Marie LEAU , merci beaucoup pour cette interview !
N’hésitez pas à télécharger l‘application sur l’appstore (il faut au minimum un iPhone 4) ou à utiliser l‘application web au lien suivant : http://www.ejam.fr. A lire également la communication de la société Big5Media qui a planché sur le design du service web et une partie du développement de l’application iOS.
« e-Jam : un service de e-chorale présenté par son créateur Jean-Marie LEAU » by Ramzi SAIDANI in under terms and conditions of the licence Creative Commons Attribution 3.0 France.