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Sonia Hussein-Pour, toute nouvelle secrétaire générale d'Angers-Nantes Opera (c) Brion

Sonia Hossein-Pour : la nouvelle génération au secrétariat général d’Angers-Nantes Opéra !

Au détour d’un tweet, j’ai appris la toute nouvelle nomination  de Sonia Hossein-Pour au poste de secrétaire générale  d’Angers-Nantes Opéra! Sur opera-digital.com, on aime interroger les personnalités du monde lyrique sur leur relation au numérique. C’était là une belle occasion de pouvoir échanger avec Sonia Hossein-Pour, talentueuse représentante de cette génération Z qui commence (enfin  dirons les mauvaises langues!) à gagner les institutions lyriques en France.

Sonia Hossein-Pour, toute nouvelle secrétaire générale d'Angers-Nantes Opera (c) Brion

Sonia Hossein-Pour, toute nouvelle secrétaire générale d’Angers-Nantes Opera (c) Brion

OD : Bonjour Sonia Hossein-Pour, quel est votre parcours et qu’est-ce qui vous a amenée à l’opéra ?

Sonia Hossein-Pour :  L‘opéra, c’est un rêve chevillé au corps. Je crois pouvoir dire que le fil conducteur de ma vie, c’est le chant. Quand j’étais petite, je chantais tout le temps, et ma mère cherchait désespérément comment m’aider à m’épanouir dans cette voie, à canaliser une énergie créatrice très forte. On habitait Paris à l’époque, et juste à côté de chez nous, il y avait une église dans laquelle nous entrions quelque fois, au retour de l’école, et où ma mère a fini par apercevoir une annonce de recrutement de chanteurs pour la Maîtrise. Elle a eu le flair de m’y inscrire, même si au départ je rechignais à y aller. Je pleurais, je hurlais. On en rit encore aujourd’hui… En fait ce n’était pas n’importe quelle maîtrise puisqu’il s’agissait de la Maîtrise Saint-Christophe de Javel où de nombreux chanteurs lyriques parisiens ont fait leurs premiers pas. Mais ça, ma mère ne le savait pas, ce monde du chant choral et de l’opéra ne faisant pas du tout partie de notre culture. Finalement ces quelques années de maîtrise ont été merveilleuses et au fond, c’est là que tout a commencé. Malheureusement de nombreux déménagements m’ont obligée à arrêter mais par la suite j’ai étudié le piano et surtout la guitare – classique, flamenco, shred ou rock instrumental -, tout en fréquentant la chorale du collège et du lycée. Tous les ans je chantais et jouais dans les concerts organisés par l’établissement où je prenais un plaisir fou à être sur scène et à faire le show. Je rêvais de devenir une rock star ! (rires)

Quelques années plus tard, j’ai vécu la fin de ma prépa littéraire au lycée Chaptal comme une libération et j’ai décidé de me mettre au chant pour ainsi dire sérieusement. Je me suis inscrite pour auditionner au conservatoire du 18e arrondissement de Paris, à deux pas de chez moi, et je dois dire que mon audition a été un échec assez mémorable ! Je suis arrivée sans partition, croyant que j’allais pouvoir chanter une mélodie de Fauré a capella et que « ça passerait », et sans savoir qu’il y avait devant moi l’un des plus grands interprètes de la musique française, Michel Piquemal. Le verdict a été terrible, Michel m’a dit : « Vous chantez Fauré comme de la variété ». Il ne pouvait pas avoir tort, à l’époque je passais mon temps libre à chanter des reprises de Radiohead avec ma guitare ! Mais finalement ils ont été touchés et m’ont admise dans l’ensemble vocal du conservatoire. Dès lors, ma seule idée fixe a été de travailler d’arrache-pied pour que Michel Piquemal m’accepte dans sa classe de chant, et c’est ce qui est arrivé.

Dilemme: chant lyrique ou grandes écoles ?

Dilemme: chant lyrique ou grandes écoles ?

Michel est alors devenu une sorte de père spirituel pour moi. Il m’a beaucoup appris sur la musique, l’interprétation de la musique, l’engagement du corps et de l’esprit dans l’art. Il m’a beaucoup portée aussi. Un mois seulement après avoir commencé les cours de chant, j’étais déjà soliste dans son chœur amateur, le chœur Vittoria. Alors, encouragée par lui, la question s’est très vite posée de savoir si je devais en faire mon métier. Curieusement, je ne l’avais jamais envisagé ainsi, je ne pensais pas que l’on pouvait faire « chanteuse lyrique ». Et comme j’étais très bonne élève, pour moi il a toujours été évident que j’allais faire des études plus académiques.

OD : vous souhaitiez quelque part un parcours plus « classique » et socialement attendu ?

Sonia Hossein-Pour :  Je pense qu’il y a plusieurs choses. Certainement le contexte familial et une forme de pression qui s’explique par le fait que mes parents ont immigré d’Iran avant la Révolution islamique et ont sacrifié beaucoup de choses pour pouvoir construire et reconstruire une vie en France, pour eux et pour nous. Ensuite mon frère est artiste et j’ai pu aussi entrevoir la difficulté qu’il y avait à vivre de son art et n’ai pas eu le courage de prendre ce risque. Enfin, après mûre réflexion, j’ai aussi compris que cela ne me suffirait pas. Mais le chant c’est ce qui avait donné du sens à ma vie alors que faire ? La réponse devint peu à peu claire, j’allais travailler dans l’opéra, pas sur la scène, mais derrière la scène.

J’ai réalisé cependant qu’il n’y avait pas de voie toute tracée pour travailler dans l’opéra. J’aimais ça mais je n’avais aucun modèle, aucun piston. J’ai donc essayé de m’assurer dans tous les cas de bons diplômes pour être toujours capable de rebondir, tout en continuant le chant en parallèle. Après mes études de lettres qui m’ont donné je crois une solide culture générale, j’ai fait Sciences Po où j’ai acquis un goût du service public, une très bonne connaissance de l’environnement institutionnel et des politiques culturelles. J’ai ensuite enchaîné avec HEC pour me former aux disciplines du management et acquérir une vision de la culture plus orientée business.

OD : Avant d’atterrir à Nantes, quelles ont été vos expériences professionnelles marquantes en lien avec opéra,  Sonia Hossein-Pour ?

Sonia Hossein-Pour :  Parmi les plus importantes et décisives, je commencerais par celle en tant que critique pour Forumopera. J’ai toujours aimé écrire et je trouvais intéressante l’idée de formuler son opinion après un spectacle de la façon la plus argumentée qui soit, même si l’on sait que cet exercice demeure éminemment subjectif. Cela m’a permis de sortir de Paris et de voir des productions remarquables dans d’autres maisons d’opéras, de rencontrer de belles personnes, en particulier des artistes dont certains sont devenus des amis. Et cela m’a permis d’enrichir considérablement ma culture sur l’opéra. Au fond, sans avoir jamais fait cela par opportunisme ni même par opportunité, cette expérience m’a ouvert beaucoup de portes.

Plus tard, j’ai rencontré Olivier MANTEI, le directeur de l’Opéra Comique , et l’envie de travailler ensemble s’est immédiatement imposée. C’est comme cela que j’ai eu la chance de travailler à la salle Favart en y dirigeant la communication, le temps d’une saison. Cette expérience réussie a marqué un véritable tournant dans ma vie professionnelle.

OD : Vous venez d’être nommée Secrétaire générale d’Angers-Nantes Opéra. Pouvez-vous nous parler de cette maison  ?

Sonia Hossein-Pour : Angers-Nantes Opéra est né de la volonté des villes de Nantes et d’Angers de mener une politique lyrique commune, ce qui a pris la forme juridique de ce que l’on appelle un syndicat mixte, en 2002. À Nantes, pour la saison 18-19, les spectacles se jouent principalement au Théâtre Graslin et à Angers au Grand Théâtre d’Angers. Nous travaillons avec de nombreux partenaires, dont l’orchestre des Pays de la Loire mais aussi l’orchestre de Bretagne puisque la programmation est désormais commune avec l’opéra de Rennes, selon le souhait d’Alain Surrans, le nouveau directeur général. Le maître mot de cette nouvelle saison est l’ouverture : aux lieux, à travers des partenariats avec le Lieu unique ou encore la Soufflerie à Nantes ; aux villes, avec plusieurs tournées régionales et notamment la géniale production de The Beggar’s Opera de Gay et Pepusch mise en scène par Robert Carsen et dirigée par William Christie ; aux publics, avec des concerts participatifs « Ça va mieux en le chantant ! » ouverts aux curieux et aux amateurs de chant. Sans parler des « Voix du monde » où des voix venues d’autres cultures viendront faire écho à la voix lyrique sur la scène d’opéra.

L’ensemble des lieux où se déroulent des représentations d’Angers-Nantes Opéra

OD : Vous faites partie de la génération Y, quelle est votre relation au digital, aux réseaux sociaux ?

Sonia Hossein-Pour : Je pense que je suis déjà vieille parce que contrairement à la génération Z, j’ai eu mon premier ordinateur, un ordinateur familial, à 14 ans, et mon propre ordinateur portable à 18. Et je me souviens que l’acquisition d’un tel objet était un véritable événement, un peu comme on achèterait sa première voiture… Aujourd’hui cela relève du banal et les enfants naissent avec un smartphone entre les doigts. C’est déjà une autre époque.

Au risque de paraître « has been », ma relation au digital et aux réseaux sociaux a été d’abord une relation de grande méfiance, pour ne pas dire de snobisme. Quand Facebook est arrivé, je devais avoir 18 ou 19 ans, j’en entendais parler par les copains mais cela ne m’intéressait en rien. J’étais dans mes livres, j’avais mes amis, le rythme de la prépa était intense, pourquoi aller perdre son temps ? J’ai fini par franchir le pas parce que j’étais amoureuse d’un garçon qui y était et que pour voir son profil, il fallait que je m’inscrive… ! (rires) Depuis, je n’ai eu de cesse d’avoir un rapport d’intérêt entremêlé de rejet avec les réseaux sociaux. Je m’inscrivais, je supprimais mon compte, je me réinscrivais, etc. Les symptômes d’une forme de résistance en somme. Après cette longue phase, j’ai eu définitivement envie de m’y intéresser pour comprendre un fait de société, un objet de l’époque, pour ne pas m’exclure d’un domaine de connaissance et aussi quelque part en tirer profit, en particulier pour changer l’image de l’opéra.

OD : Puis-je vous demander, Sonia Hossein-Pour, quelles applications on trouve sur votre mobile ?

Sonia Hossein-PourFacebook, Twitter, Instagram, Whatsapp, et Citymapper, une appli de transport que j’adore, où l’on rentre une adresse et en fonction de son point de départ, l’algorithme vous trouve l’itinéraire le plus rapide avec différents moyens de transports.

Mes applis au quotidien !

Mes applis au quotidien !

OD : En tant que plus jeune secrétaire général d’un opéra en France, quel est votre sentiment, votre vision de l’impact de ces nouvelles technologies sur le monde de la musique classique qui souffre peut-être encore injustement d’une image poussiéreuse ?

Sonia Hossein-Pour : C’est vrai que le monde de la musique classique et de l’opéra souffre encore dans l’inconscient collectif d’une image poussiéreuse. À juste titre. Ce n’est que très récemment que les maisons d’opéra se sont engagées dans un effort pour changer leur image et il était franchement temps.

Il faut reconnaître que les nouvelles technologies sont un moyen formidable pour toucher le public. Un public nouveau, cela reste encore à prouver, mais en volume, l’effet est incontestable. Le numérique par essence renouvelle l’approche de la médiation culturelle en appelant d’autres formes d’adresse au public, dans le discours bien sûr, mais aussi dans la forme artistique elle-même : on le trouve de plus en plus intégré aux productions de spectacle vivant, là aussi souvent dans un souci d’interaction avec le public. Le numérique interroge et renouvelle donc l’art et le rôle qu’il doit jouer dans la cité, ce qui est extrêmement intéressant d’un point de vue esthétique mais aussi socio-politique. Lorsque l’on pense à des plateformes telles que YouTube, des plateformes de streaming d’opéra comme  Opera Vision , qui vous donnent accès à une bibliothèque infinie d’œuvres et vous permettent ainsi de découvrir un nombre incalculable de choses, on réalise ce que le cinéma avait fait en son temps, à savoir qu’elles abolissent aussi les différences de classe. Nous sommes tous égaux derrière nos écrans, il n’y a pas de place en catégorie 1 à 200 euros et une autre de catégorie 7 à 10 euros. Cette idée que la technologie permet d’abolir les frontières et les barrières sociales et nous mette sur un pied d’égalité est extrêmement séduisante.

Toutefois, je ne pense pas que la technologie soit la panacée. C’est un moyen, un medium, mais pour moi ce ne sera jamais une fin en soi. D’abord, je pense qu’il faut prendre garde à ce que la technologie ne prenne le pas sur le sens artistique profond d’un projet. Il y a un côté gadget dont il faut se méfier car vide de sens, mais qui est très tentant lorsque l’on est désespérément en quête d’un nouveau public. Ensuite, ce que l’on veut, ce vers quoi il faut tendre je crois, c’est que les gens viennent vivre l’expérience de l’opéra dans une salle. C’est ça le sésame.

OD : Y a-t-il  une maison d’opéra que vous regardez un peu comme une référence, un modèle à suivre par rapport au numérique ?

Sonia Hossein-Pour : Si je pense maison d’opéra et numérique, je pense instantanément au MET mais je suis aussi très attentive à ce que fait le Royal Opera House. Ils ont énormément de moyens, donc il ne faut pas faire un complexe d’infériorité, mais ils ont développé leur politique numérique avec je crois beaucoup d’intelligence et de créativité, et également avec une vision business que nous n’avons pas vraiment en France, et qui tient à une différence culturelle car ici la question du service public est prégnante. Le fait simple fait que Covent Garden ait racheté le label Opus Arte en 2007 montre qu’ils ont compris que la maîtrise de la chaîne de valeur leur permettait plus de liberté et de contrôle sur l’objet artistique et l’objet de diffusion, et ça c’est un luxe que peu de maisons peuvent s’offrir.

Une de mes missions à Angers Nantes Opéra sera de concevoir la politique numérique qui est, il faut le dire, quasi inexistante, et je suis heureuse qu’Alain Surrans ait la volonté d’aller dans ce sens. Déjà lorsqu’il dirigeait lopéra de Rennes, il était l’un des premiers à mettre en place l’opération d’opéras sur grand écran. Nous allons renouveler l’expérience avec Angers Nantes Opéra à la fin de la saison 2019 avec une retransmission sur grands écrans du Vaisseau fantôme de Wagner, à Nantes, Angers, Rennes, et dans plus d’une centaine de villes. L’idée étant de renouveler cette opération chaque année et d’en faire un rendez-vous incontournable pour nos publics!

le site web d'Angers Nantes-Opera va être refondu en septembre 2018

le site web d’Angers Nantes-Opera va être refondu en septembre 2018 !

Sonia Hossein-Pour, merci de nous avoir accordé cet entretien, à très bientôt pour discuter des projets d’Angers-Nantes Opera!

Licence Creative Commons « Sonia Hossein-Pour : la nouvelle génération au secrétariat général d’Angers-Nantes Opéra ! » de Sonia Hossein-Pour et Ramzi Saïdani  est sous les termes & conditions de la licence Creative Commons Attribution !3.0 France .

 

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Musique et productivité

60 pulsations minutes : la musique et productivité au travail !

Musique et productivité au travail : ce que disent les études

Une série d’expériences et d’études très sérieuses se sont penchées sur la relation musique et travail, en particulier sur l’impact positif de l’écoute de musique  lors de la réalisation du travail répétitif et l’efficacité dans l’exécution d’une telle tâche. Ces études comme celle notamment celle de l’université de Birmingham intitulée (Music – an aid to productivity.Ergonomics Information Analysis Centre, Department of Engineering Production, University of Birmingham) montrent que la musique est efficace pour accroître l’efficacité même en concurrence avec les conditions défavorables produites par le bruit d’une machine.

Plus récemment, PRS et PPL For Music, deux organismes anglo-saxons de gestion des droits d’auteur, ont fait tester dans une étude concentration, rapidité et enthousiasme en soumettant des participants à divers exercices (orthographe et mathématiques). Le résultat est éloquent : 88 % des personnes étudiées ont obtenu de résultats meilleurs quand ils écoutaient de la musique.

La musique accroît la productivité

La musique accroît la productivité

Musique et productivité : mais comment on faisait avant  ?

Vingt ou trente ans auparavant, emporter sa musique préférée sur son lieu de travail tenait de la gageure. Comment on faisait avant sans de la musique enregistrée dématérialisée (mp3 et les services en streaming). Fermez les yeux, imaginez-vous arriver au bureau avec vos vinyles vos cassettes, vos pochettes, vos boîtiers CD sous le regard interpellé de vos collègues préférés. Sachant que bien entendu, il n’y avait pas de lecteurs de cassettes ou de CD à chaque bureau, à part peut-être dans le bureau du grand chef. Comment faisaient nos parents et grands parents..ben visiblement, ils ne faisaient pas vraiment !

Open space : avant !

Open space : avant !

Maintenant, les services de streaming ou de téléchargement légaux (Qobuz, Spotify ou autres), s’ils ont des choses à se faire reprocher quelquefois (partage de la valeur notamment, respect des données personnelles), ont au moins l’intérêt d’avoir permis de rendre la musique ubiquitaire et de l’avoir notamment ramené la musique au bureau! Offrir aux gens qui travaillent dans les open-spaces d’avoir un outil qui leur permet de s’isoler (le casque audio), c’est quand même plus sympa que de les contraindre à utiliser des boules Quiès 🙂 pas glamour du tout !

60 pulsations par seconde pour réduire le stress

Larghetto

Larghetto

Une autre étude menée par des chercheurs de BMS College of Engineering à Bangalore, en Malaisie est très intéressante. Elle montre une réduction très significative du sentiment de stress et un sentiment accru de relaxation physique lorsque quelqu’un écoute de la musique qui se joue autour de 60 pulsations par minute. En terme de musique classique, 60 pulsations secondes ca sonne « larghetto », qui se traduit par pas très rapide ou plutôt lentement.

Voici quelques recommandations de larghetto classique pour booster votre concentration : ) au travail

-le concerto pour violon en ré majeur, opus 61 de Beethoven

-le concerto grosso opus 6 n° 12 – Aria Larghetto d’Haendel

-La Sonata en do minore n°29 de Cimarosa

-Frédéric Chopin – Piano Concerto No. 2. II

 

 

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Les 15 membres de The-Opera Platform

The Opera platform, un an après

The Opera platform, toujours 15 !

Logo de The Opera Platform

Logo de The Opera Platform

Quinze, quindici, fifteen, c’est le chiffre de ce mois de mai 2016 ! 15 : c’est le nombre de maisons d’opéra fondatrices de The Opera Platform. A quelques jours de la dixième édition des Journées européennes de l’opéra, il est bon en effet de se rappeler que The Opera Platform va souffler sa première bougie. Il y a un an, 15 maisons d’opéra européenne décidaient d’unir leur force créatrice et numérique pour proposer une vraie saison européenne d’opéra en ligne, une saison dématérialisée. Grâce à the Opera Platform, il est possible chaque mois de découvrir une nouvelle production de l’un de ces quinze opéras partenaires, le plus souvent en profitant d’une large sélection de matériel additionnel (bonus, articles sur les compositeurs, des interviews, coulisses, etc…). Qui plus est, chaque opéra retransmis est sous-titrés en 6 langues – Europe oblige:) – : Français, Anglais, Allemand, Italien, Espagnol et Polonais. Chaque œuvre retransmis reste disponible gratuitement en streaming VOD pendant 6 mois. Parmi, ces quinze, le monde germanique est bien représenté dans l’alliance avec 3 institutions (Wiener Staatsoper , le Komische Oper de Berlin, le Staastheater de Stuttgart). Côté Europe du Sud, on peut compter sur Teatro Regio di Torino et le Teatro Real Madrid. Chez la Perfide Albion, trois institutions sont présentes : le Royal Opera House, plus connu sous la dénomination de Covent Garden, et le Welsh National Opera. Parmi les institutions des nouveaux pays membres, les fameux pays de l’Est, The Opera Platform compte deux institutions : l’Opera National de Lettonie à Riga et l’Opera National de Varsovie. En plus the Opera Platform compte comme institutions lyriques partenaires, l’Opera Royal de la Monnaie à Bruxelles, l’Opera National des Pays-Bas basé à Amsterdam, l’Opera National de Norvège à Oslo et deux institutions françaises : l’Opéra national de Lyon et le mondialement connu Festival d’Aix-en-ProvenceOpera Europa (l’organisation professionnelle pour les compagnies et festivals d’opera en Europe) et la chaîne culturelle franco-allemande Arte sont également partenaires du projet The Opera Platform.

Les 15 membres de The-Opera Platform

Les 15 membres de The-Opera Platform

The Opera Platform, un projet regroupant les opéras les plus en vue sur le numérique

On ne sera pas étonné de voir parmi ces quinze institutions, le Wiener StaatsOper, le Royal Opera House. Ces temples lyriques ont chacun investi le net de l’opera et cherche à compléter ce qui se passe par une experience en ligne pour les amateurs qui ne peuvent pas être présent physiquement. Le ROH est par exemple allé très loin en proposant un acte de la Walkyrie Voir par exemple Rappelons que le célèbre Opera de Vienne entre autre pour ses places debout propose une offre extrêmement complète de livestream de sa saison lyrique. son offre Staatsoperlive permet à n’importe quel amateur d’opéra de suivre près de 50 représentation en live, directement depuis son salon, sans même devoir se déplacer dans les salles de cinéma.

Staatsoperlive, l'offre de streaming live de l'Opera de Vienne

Staatsoperlive, l’offre de streaming live de l’Opera de Vienne

Le Royal Opera House a lui préféré élargir principalement son audience via des transmissions de représentation en live dans les salles de cinéma. Mais le Royal Opera House est toutefois extremement innovant aussi sur le numérique. Il est possible notamment de bénéficier de streaming avec une expérience immersive impressionnante. Le projet Opera Machine du Royal Opera House permettait par exemple une expérience de streaming inédite : il était possible de regarder le troisième acte du troisième opus de la Tétralogie (La Walkyrie) de Wagner en personnalisant à l’extrême le visionnage car plus de 17 points de vue captés par 17 cameras différentes étaient disponibles et actionnables par le spectateur  !

Vue de la 13ème caméra du dispositif opera machine du ROH

Vue de la 13ème caméra du dispositif opera machine du ROH

La présence française dans The Opera Platform

Parmi les 15, seules deux institutions françaises sont donc présentes. L’Opera de Lyon et le bienconnu festival d’Aix en Provence. On devine que l’Opera de Paris, sûrement soucieux de jouer cavalier seul avec notamment sa troisième scène, ne cherche pas à mettre en avant le streaming mais la diffusion dans les réseaux de cinéma. On notera toutefois que certaines scènes françaises ne permettent pas de diffuser des operas en entiers mais sont impliqués dans the Opera platform en mettant à disposition des bonus. C’est par exemple le cas de l’Opera de Lille, de la Salle Favart alias Opéra Comique ou encore de l’Opéra National du Rhin qui mettent à disposition des teasers ou des extraits de représentations. C’est déjà çà !

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The Cunning Little Vixen by Leoš Janáček

Staatsoperlive : L’opera dans son salon, c’est pas mal du tout

j’ai enfin pu tester le service staatsoperlive proposer par l’opéra de Vienne. Pour mémoire ce service de streaming video permet de profiter des lives de l’opera de Vienne (Wiener Staatsoper) depuis chez soi. Encore mieux que le cinéma si l’on a la chance d’avoir une belle télé ou un rétroprojecteur (comme moi :). J’étais habitué au place debout mais maintenant que je ne peux plus voyager autant que je le veux à Vienne, c’est comme si j’y étais quand même.

La découverte de ce service, je l’ai faite avec un des chefs d’oeuvre de Leos Janacek : la petite renarde rusée !

Ce que j’ai aimé dès le début, c’était la petite introduction par Chen Reiss, la jeune soprano israélienne en charge du rôle titre.

C’est très agréable de pouvoir choisir de suivre le surtitrage quand on veut puisqu’il est déporté sur un second écran et ne vient pas polluer l’écran principal. La possibilité de choisir entre une vue pleine ou rapprochée est drôlement intéressante. Il n’est pas encore possible de suivre la partition sur un second écran en même temps que l’on regarde l’opera et les surtitres ne sont pas encore disponibles en Français. On doit se contenter de l’Anglais, de l’Allemand ou du Koréen (j’avoue que je n’ai pas essayé la langue du Pays du Matin Calme ;)! Pour autant, je dois dire que j’ai été agréablement surpris par la soirée. Le service est fluide, l’application réactive.

Une petit vidéo que j’ai fait pour vous donner une idée du service notamment du fonctionnement de l’application mobile compagnon.

Pour moi ça sera clairement le début d’une longue série de live streaming via ce service staatsoperlive !

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Opera machine

17 caméras pour La Walkyrie du Royal Opera House : opera machine !

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17 est le chiffre de la semaine ! 17 pour les 17 cameras d’opera Machine de l’Opera de Londres….je dois reconnaître que je suis très agréablement surpris par la manière dont le monde de l’opéra rattrape son retard dans le numérique. D’abord, l’opera en tant que spectacle continue à sortir de ses murs via la politique de programmation de maisons d’opéra. Le Metropolitan opera a ouvert le voie, suivi par d’autres maisons internationales (Opera de Paris, Royal Opera House, Bolshoï) ou plus hexagonale (L’Opera de Bordeaux). Ensuite, les programmes Video on demand programmes se sont renforcées via le Royal Opera House, le Metropolitan Opera ou encore le Wiener Staatsoper. Par ailleurs, l’Opera de Vienne (Wiener Staatsoper) a continué à explorer les formes du direct en proposant ses lives directement depuis les foyers des amateurs d’opera, sans devoir se déplacer dans les salles de cinéma. La prestigieuse institution lyrique permet à n’importe qui disposant d’une connexion internet de regarder les nombreuses performances en direct via son offre staatsoperlive. Plus de 45 spectacles performances seront proposées pour la saison 2014-2015 . En plus du grand choix de lives offert, le service permet aux amateurs d’opéra de personnaliser leur experience en leur donnant la possibilité de choisir l’angle de vue (zoom sur les chanteurs ou scène complète) ou de suivre les surtitres dans l’une des langues de leur choix. On pourra aussi suivre la partition en direct d’ici quelques temps!

The cunning Little Wixen-Vienna State Opera

La petite renarde rusée – Opera de Vienne

Royal Opera House logo

logo du Royal Opera House

Mais la dernière initiative digitale de taille d’une maison d’opera et non la moindre est toute récente! Depuis une dizaine de jours, le Royal opera house propose une experience video interactive et personnalisé : The Opera Machine. Ce nouveau projet du Royal Opera house permet aux amateurs de regarder l’Acte III de la Walkyrie de Wagner tout en personnalisant à l’extreme leur visionnage en permettant de choisir sa vue au sein de 17 cameras différentes ! Ce projet pousse la logique de personnalisation à un niveau que je n’ai jamais rencontré à l’opéra ou ailleurs ! A partir d’un plan de la salle interactif, on clique sur la camera dont on souhaite voir l’image.

Interactive maps of cameras

Plan Interactif des 17 cameras mobilisables par l’utilisateur du service

On peut par exemple voir la scène en entier ou des vues zoomées ou encore latérales comme ci-dessous.

view from 13th camera

view from 13th camera

L’utilisateur peut également choisir d’écouter la musique ou bien ajouté toutes l’ambiance qui se passe derrnière la scène, les commentaires de la chef de plateau, les liaisons radios de celle-ci avec les techniciens à l’oeuvre pendant la représentation. Il est même possible de voir le conducteur de l’opéra (le document où est indiqué tout ce qu’il faut faire au niveau lumière, changement de matériel, etc…en fonction du moment où l’on es sur la partititon). Bref, toutes ces choses qu’on ne montre en général pas pendant une réprésentation, il est possible de les voir en même temps que l’on écoute la Walkyrie.

prompt book

prompt book

Un autre chose sympathique offerte : la possibilité de voir les chanteurs avant leur entrée sur scène ou de voir le chef orchestre dirigé de face depuis la fosse !!

view from 6th camera

Vue de la caméra n°6

 

view from 15th camera zoom on the conductor !

vue de la caméra n°15, celle qui zoome sur le chef d’Orchestre (ici Antonio Pappano) !

Opera stage crew, technicians such as costumers, accessorists, lighting designers, or stage managers are normally not visible to the viewers.  But there are dedicated cameras filming all these workers without whom an opera performance could not be held !

view from first camera

vue depuis la caméra n°1

Imaginez que vous pouvez décider vous même ce que vous voulez voir !! 80 minutes d’opera de Wagner, en étant capable de choisir vos angles de vue. Génial!

17 video cameras to personnalise your opera experience

17 video cameras to personnalise your opera experience

Pour çà rendez-vous de toute urgence sur le website d’opera machine  http://www.roh.org.uk/opera-machine e pour profiter de la diffusion de cette Walkyrie qui compte notammant Bryn Terfel en Wotan ! Habitant en France, j’arbitre de plus en plus entre les lives offerts au cinéma et via le service du Wiener Staatsoper et l’expérience médiocre que j’ai à l’opera de Paris : soumis à une contrainte budgétaire forte, je ne peux souvent me payer que des places à 35 €. Pour çà, j’ai juste le droit d’entendre (on se demande d’ailleurs si la plupart des représentations ne sont pas légèrement amplifiées…) et de voir de petits playmobiles gesticuler sur scène. Impossible pour 35 € de voir l’expression des chanteurs et leur jeu d’acteur même avec une paire de jumelles.  Las, maintenant je préfère m’offrir un live numérique de l’Opera de Vienne pour  11 ou 14 euros for a digital stream from Wiener Staatsoper : au moins je n’ai pas l’impression d’être pauvre comme lorsque je dois me contenter de places où j’ai le droit d’entendre mais pas de voir correctement à l’Opera Bastille ou Garnier. Avec le type d’expérience fournit par le Royal Opera House, je vais encore davantage snober certaines salles d’opera parisienne où le rapport experience/prix est par trop mauvais… ! L’opéra a surement un futur grâce aussi au digital  ! Licence Creative Commons “17 caméras pour La Walkyrie du Royal Opera House : opera machine ! !” par Ramzi SAIDANI es soumis aux termes et conditions de la licence Creative Commons Attribution 3.0 France

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