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projet d’enceintes audio nomades, non-obsolescentes et open-hardware

Kataposte : Fier de créer vos playlists? Maintenant montez votre enceinte pour les écouter !

En février 2018, j’ai eu la chance de découvrir Kataposte à la Maker Faire de Lille! J’avoue que je suis tombé sous le charme de cette enceinte connectée à monter soi-même car l’obsolescence programmée est une thématique qui me tient à coeur. Kataposte est  un concentré de technologie, d’ergonomie et de respect pour notre environnement ! Découvrons les deux personnes qui sont derrière cette belle aventure entrepreneuriale et écologiste. En ces temps de débat sur la loi PACTE, c’est un bel exemple d’une entreprise, en l’occurrence de jeune pousse, dont la mission prend en considération les enjeux sociaux et environnementaux de son activité.

 

OD : Bonjour, Pierre et Damien ! Pouvez-vous nous décrire rapidement votre parcours…?

Nous sommes deux amis d’enfance. Nous avons tous les deux suivis des parcours d’ingénieur. Pierre en électronique, Damien en mécanique. Pierre a commencé à construire des postes de musique à Grenoble afin d’aller passer les week-ends en montagne avec… de la musique. De là sont nés les premiers modèles de postes audios nomades. Par ailleurs Damien a fait du web après ses études et s’est familiarisé avec le monde de l’open-source et des fablabs.

Pierre Laperdrix & Damien Ragoucy, co-fondateurs de Kataposte.

Pierre Laperdrix & Damien Ragoucy, co-fondateurs de Kataposte.

 

OD : Pouvez-vous décrire ce qu’est Kataposte ?

Kataposte est un projet d’enceintes audios nomades, non-obsolescentes et open-hardware. Le premier modèle est dans la lignée des postes de Grenoble : solides, puissants et autonomes.

projet d’enceintes audio nomades, non-obsolescentes et open-hardware

Kataposte : un projet d’enceintes audios nomades, non-obsolescentes et open-hardware

Il est non-obsolescent car toutes les pièces que nous utilisons sont standard et on les trouve facilement dans le commerce ou sur internet en tant que particulier. De plus nous avons volontairement travaillé sur une conception simple afin de rendre l’objet robuste, ce qui est sa fonction première et de le réparer facilement.

Enfin, nous avons publié les plans de conception sur internet sous licence open-hardware : la Creative Commons avec Attribution.

Nous avons modularisé la conception en parties fonctionnelles : le caisson pour le design, le « coeur » pour les fonctionnalités et les haut-parleurs pour la sortie du son. La visée est de permettre à d’autres de concevoir de nouveaux designs ou de nouvelles fonctionnalités de manière indépendante. Ils profitent de l’existant et apportent leur contribution. C’est le modèle de l’économie collaborative.

À terme, nous souhaitons voir émerger un écosystème qui permette aux utilisateurs de pouvoir choisir le design, la fonctionnalité et les haut-parleurs chez trois co-producteurs différents et de les assembler pour créer leur Kataposte sur mesure.

 

OD : Comment en êtes-vous venus à créer cette start-up Kataposte ? Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous lancer dans l’aventure entrepreneuriale ?

Lorsque Pierre est revenu sur Paris, fin des années 2000, nous avons continué à utiliser les premiers Katapostes à une époque où les chaînes HiFi laissaient place aux petits haut-parleurs d’ordinateurs. C’était aussi le début des petites enceintes Bluetooth. Nombre de fêtes en restaient au « son d’ambiance » faute de puissance. Nous les ravivions en arrivant avec un Kataposte. Des amis nous en empruntaient quand nous ne pouvions venir.

De là est née la motivation de concevoir un modèle commercialisable. Nous avons par la suite ajouté les idées de non-obsolescence puis d’open-hardware. Lorsque nous avons eu un prototype fonctionnel, nous avons décidé de sauter le pas et de créer une entreprise.

La motivation s’ancrait sur deux axes majeurs. D’une part, le manque de produits éthiques en matière de son (et en électronique plus généralement). Et d’autre part tenter l’aventure d’un modèle économique innovant. Et enfin, l’envie de vivre des revenus de notre projet à nous.

 

OD : A quel type de concurrence faites-vous face ? Qu’est-ce qui vous différencie de vos concurrents ?

Clairement, les petites enceintes Bluetooth qui donnent l’impression d’avoir du « gros son » pour une centaine d’euros. Nous sommes d’ailleurs souvent comparés à des gammes très différentes. Étrangement, personne ne confond une petite voiture de ville et un 4×4 en termes de prix et de gamme, mais pour le son, ce type de comparaison est fréquent.

Ce n’est pas le prix qui nous différencie. Nous avons travaillé d’arrache-pied pour sortir un modèle en kit moins cher que les équivalents grand public de capacités équivalentes. Nous voulions éviter l’écueil d’autres projets éco-responsables deux ou trois fois plus chers que leur équivalent classique.

Nous nous différencions donc sur l’éthique, le réparable et le « fabriqué en France » sans que ce soit plus cher.

Nous avons parié sur un objet écologique parce que réparable et durable plutôt qu’un produit « vert » tout aussi obsolescent que ce qui s’est fait jusqu’à maintenant.

Kataposte : une enceinte différente des autres avec moult atouts !

Kataposte : une enceinte différente des autres avec moult atouts !

Nous avons été parmi les premiers en France à proposer un objet de consommation courante non-obsolescent. Cela nous a d’ailleurs valu d’être repérés lors des scandales pour obsolescence programmée de décembre 2017.  Et aujourd’hui (que l’on sache), nous sommes les seuls à avoir créé une entreprise qui produit des enceintes audios sous licence open-hardware.

 

OD : Aujourd’hui Kataposte, c’est une magnifique enceinte ! Avez-vous des projets de nouveaux produits ?

En interne nous avons des projets de produits différents mais plutôt que de proposer de nouveaux produits, nous cherchons à inciter d’autres personnes à enrichir le projet. C’est l’innovation majeure du modèle open-hardware qui vise à transformer les concurrents en co-créateurs et co-producteurs. À d’autres designers de créer de nouveaux caissons audios alternatifs (d’autres formes, d’autres matériaux). À d’autres makers de créer des fonctionnalités différentes (fonction pré-ampli vinyls, console de jeux rétro, karaoké…)!

kataposte veut créer un écosystème autour de son enceinte

kataposte veut créer un écosystème autour de son enceinte

 

OD : Quelles sont les grandes étapes pour votre start-up dans les prochains mois ?

En premier lieu, le financement participatif (crowdfunding) Ulule que nous avons lancé le 25 octobre. Cela nous permettra de nous faire connaître et de développer les ventes au-delà du premier cercle.

Campagne de financement participatif de Kataposte

Campagne de financement participatif de Kataposte

Après le crowdfunding, nous voulons développer la communication. C’est un savoir-faire que nous devons améliorer et nous espérons trouver quelqu’un d’ici quelques mois qui pourra venir renforcer l’équipe.

OD : Damien, Pierre, un grand merci pour ce partage. On croise les doigts pour la campagne Ulule de Kataposte!

Je rappelle le site web de Kataposte & la page Facebook Kataposte et votre campagne Ulule : https://fr.ulule.com/kataposte/

Licence Creative Commons « Kataposte : Fier de créer vos playlists? Maintenant monter votre enceinte pour les écouter ! Interview de Damien Ragoucy & Pierre Laperdrix ! » de Damien Ragoucy, Pierre Laperdrix et Ramzi Saïdani  est sous les termes & conditions de la licence Creative Commons Attribution !3.0 France .

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école de musique connectée : projet né à Saint-Etienne - Solaure - Marie-Aline-BAYON

Première école de musique connectée : Marie-Aline BAYON nous expose la génèse et les ambitions de ce projet !

Bonjour Marie-Aline BAYON, merci de nous accorder cette entrevue !  Je crois que vous êtes le premier professeur de musique que j’interviewe sur opera-digital.  Mais c’est vrai que vous n’êtes pas un professeur de musique comme les autres ! Vous croyez au numérique comme vecteur d’apprentissage comme nous allons le découvrir et vous avez fondé à Saint-Etienne, la première école de musique connectée !

Opera-digital.com : avant de rentrer dans la découverte du projet passionnant de votre école de musique connectée, pouvez-vous nous rappeler votre parcours ?

Bonjour! Je suis guitariste et j’ai enseigné la guitare pendant de longues années dans les écoles associatives. J’ai rejoint la fonction publique territoriale en 2008. Désormais, je dirige l’école de musique associative de Solaure (quartier au sud de St-Etienne) depuis 2013. Cette école est en convention pédagogique avec le conservatoire de région Massenet de Saint-Etienne. Je suis également l’auteure d’un livre paru en mars 2017 chez l’Harmattan, RÉVOLUTION NUMÉRIQUE ET ENSEIGNEMENT SPÉCIALISÉ DE LA MUSIQUE : Quel impact sur les pratiques professionnelles?

Une professeure de musique pas comme les autres !

Une professeure de musique pas comme les autres !

Opera-digital.com : Merci pour cette petite introduction ! Alors, d’où vous est venu cet intérêt pour le numérique, Marie-Aline BAYON?

J’ai toujours été passionnée par les technologies. J’ai eu accès en étant enfant à des ordinateurs, des jeux, des appareils photos numériques. J’aimais bien traiter l’image et le son. Ces outils ont toujours fait partie de mon environnement. J’ai ouvert il y a quelques années, un blog sur l’enseignement de la guitare, l’idée du blog me plaisait car cela pouvait générer d’autres formes d’interaction.

Opera-digital.com : Et le projet d’écrire un livre sur le numérique ?

Il y a 2 ans, j’avais l’occasion de faire des travaux de recherche. On parlait déjà beaucoup du numérique, on en parlait beaucoup dans l’éducation nationale, on évoquait un plan numérique pour équiper les établissements, former les professeurs, mais nous dans notre secteur de l’enseignement artistique, ce n’était pas un sujet qu’on abordait beaucoup. Alors que je voyais se développer des sociétés sur Internet comme i-Musicschool ou Carpediese, des sociétés qui proposaient des cours en ligne à des prix réduits par rapport à des structures physiques, fleurir de plus en plus d’applications musicales sur mobile et tablette, alors que je percevais aussi un intérêt des développeurs pour la musique, en tous cas moi, je me suis posé la question de savoir ce qu’il en était, où est-ce que nous, on en était dans les écoles de musiques, dans les conservatoires ? Les technologies numériques ont intégré notre quotidien, elle intègre les pratiques dans l’enseignement secondaire, dans l’enseignement universitaire, alors pourquoi dans l’enseignement musical il semblait qu’on n’était pas encore utilisateur de technologies numériques. Je voulais comprendre pourquoi nous on ne les utilise pas vraiment et s’il y avait des choses qui se faisaient justement, en quoi cela consistait. Est-ce que c’était une forme de concurrence par rapport à l’enseignement traditionnel ? Comment nous acteurs de l’enseignement musical quelquefois un peu ancrés sur des méthodes à l’ancienne, un peu éloignée de nouveaux modèles plus collaboratifs se développant sur Internet, nous percevions ces nouvelles technologies ?

Ce projet de recherche c’était l’occasion de m’interroger, de comparer ces deux mondes : est-ce qu’une offre de video en ligne avec un cours en présentiel avec un vrai prof et un contact physique peuvent être comparés ? Comment les uns se percevaient-ils ? Comment les acteurs en école de musique percevaient ces nouvelles offres sur Internet et inversement quel est l’avis d’une société comme musicschool sur les offres physiques que nous connaissions jusqu’à présent ?

Opera-digital : Dans votre travail de recherche, avez-vous éprouvé des difficultés, par exemple à rencontrer certains acteurs?

Je n’ai pas interviewé des dizaines et des dizaines de start-ups, mais celles que j’ai approchées par exemple, Meludia, i-Musicschool ou Carpediese, ont plutôt joué le jeu. Il y a juste eu une entreprise où cela ne s’est pas fait. J’ai pu facilement mener des entretiens avec les start-ups. Justement c’était plus difficile du côté de certaines institutions. Le contact est en fait beaucoup plus simple quand ce sont des start-ups et j’ai pu m’entretenir directement avec les présidents de ces jeunes pousses, c’était bien plus simple à nouer que sur le volet institutionnel.

Opera-digital : Est-ce que vous aviez imaginé au moment où vous avez écrit que vous alliez créer par la suite une école de musique numérique ?

J’avoue que non ! Je ne pensais pas que cela allait me mener là où je suis aujourd’hui ! mais j’en suis très heureuse car il y a une vraie continuité ! A la base ce livre, c’était mon mémoire de master en développement de projets artistiques internationaux. C’était mon sujet et j’ai beaucoup travaillé dessus, à tel point que j’ai pas eu trop de mal à la sortie du master à le faire publier ! L’éditeur L’Harmathan n’a pas hésité car il y a tellement peu d’ouvrages sur le lien entre enseignement musical et le numérique !

Révolution numérique et enseignement spécialisé de la musique

Révolution numérique et enseignement spécialisé de la musique

J’avais organisé ma recherche en trois grands temps. La 1ere partie était consacrée à l’enseignement institutionnel et pourquoi c’est difficile d’utiliser le numérique dans ce milieu traditionnel (manque de formation, crainte de l’ubérisation, la culture professionnelle) ; j’ai ensuite dressé un petit horizon des quelques outils qui sont déployés comme la Musique Assistée par Ordinateur qui a quand même sa place dans certaines structures. La 2ème partie était plus orientée Internet et s’est concentrée sur l’étude des modèles économiques, le type d’offres, les limites de ces offres, les publics concernés. Enfin, la 3ème partie,  je l’ai positionnée en tant que directrice autour de la problématique suivante : si je veux utiliser ces outils numériques pour ma structure et que je veux les utiliser pour changer la façon de transmettre ? En effet, l’utilisation du numérique ne change pas forcément le mode de transmission qui peut rester descendant du professeur vers l’élève, alors que fondamentalement ces outils nous permettent de collaborer, de vraiment travailler avec une autre idée pédagogique en particulier sur la notion d’apprentissage mixte.

Opera-digital : Pouvez-vous expliquer ce qu’est ce concept qui vous a inspiré pour votre école de musique connectée?

L’apprentissage mixte (blended learning en anglais), c’est l’idée que pendant le parcours de formation, il y a bien sûr le temps passé en présentiel à l’école avec des enseignants des camarades mais que tout ce qui se passe en dehors de l’école est important. L’enseignant propose alors différents supports qui vont prolonger le cours ou annoncer la suite de ce qui va se passer.  Cela peut être de l’audio, de la vidéo, des documents, des consignes sur lesquels les élèves peuvent travailler ou collaborer. Et cela génère une dynamique de travail qui n’est plus la même, une dynamique qui permet de rendre l’élève un peu plus acteur et l’enseignant n’est plus le seul à détenir le savoir. Ce sont des tendances que l’on observe dans la formation universitaire et de plus en plus dans la formation professionnelle.

Apprentissage mixte au coeur de l'école de musique connectée

Apprentissage mixte au coeur de l’école de musique connectée

En matière d’enseignement musical, le seul exemple de blended learning que j’avais identifié, c’était une université aux Etats-Unis. En France, je n’en ai trouvé aucune expérience. Je ne suis dit que peut-être ces principes étaient plus fréquemment rencontrés dans les pays nordiques, en Suède ou en Finlande par exemple, mais je n’ai pas eu l’occasion de creuser. J’ai qualifié, imaginé alors un modèle d’école de musique connectée qui fonctionnerait sur ce principe d’apprentissage mixte en sortant du modèle d’interprète classique que l’on rencontre dans les écoles de musique en essayant de bâtir un profil différent qui soit un musicien plus large, moins spécialisé sur une pratique instrumentale mais plus sur une démarche de création.

Opera-digital : Pouvez-vous nous partager des exemples de ce que vous avez imaginé pour votre école de musique connectée?

L’idée c’est par exemple de sortir des problématiques de cycles et de travailler plutôt sur des niveaux relatifs (débutant, intermédiaire, avancé, confirmé) ; ou encore d’avoir une équipe pédagogique qui travaille ensemble en collectif, d’utiliser des supports dynamiques (filmer des consignes orales, donner des outils en ligne pour apprendre le solfège), permettant de démultiplier la façon dont on fait de la musique, permettant à l’élève de s’enregistrer et d’emporter avec lui l’enregistrement sonore ou vidéo de ce qu’il a fait pour continuer le travail chez lui. Avec une plateforme et un site, des consignes en ligne, on peut changer la donne et permettre à des familles d’avoir un regard sur ce que font leurs enfants !

Opera-digital : Et vous êtes allée encore plus loin en créant la première école de musique connectée en France !

Tout à fait, j’ai voulu donner vie au modèle imaginé dans mon livre avec les contraintes que nous rencontrons en tant que pédagogue. Cela a abouti à mon projet actuel d’école de musique connectée. Ce projet d’école s’articule en 3 axes.

école de musique connectée : projet né à Saint-Etienne - Solaure - Marie-Aline-BAYON

école de musique connectée : un projet d’enseignement innovant né à Saint-Etienne

D’abord un Axe pédagogique avec le souhait de mettre en place un parcours d’apprentissage de la musique en apprentissage mixte adapté à la réalité de notre structure stéphanoise. Là nous sommes dans une phase d’expérimentation, où nous mettons chaque semaine des vidéos sur le site internet d’expérimentation que l’on fait avec des élèves.

Deux projets ont été mis en place où on utilise un outil en ligne avec lequel on fait du partage du contenu et on essaie de rendre les élèves un petit peu plus acteur de leur pratique. Un premier groupe d’enfants (école primaire) était impliqué dans un projet de créer la musique d’un petit dessin animé de 3 mn. Dans ce groupe d’école primaire, certains enfants étaient en charge du générique de musique et de fin alors que d’autres enfants planchaient sur l’animation sonore des personnages (des petits poussins) alors que d’autres enfants travaillaient sur le fond sonore avec des bruitages. Le 2ème groupe était constitué d’adolescents qui devaient réarranger une chanson très connue dans des styles différents, en tirant profit des fonctionnalités logicielles qui permettent de faire des arrangements. L’idée de ces deux expérimentations est maintenant de tirer profit d’observations et d’enseignements qui permettront de construire un vrai cursus de formation l’année prochaine en sept 2018. Dans cet axe pédagogique, il nous a fallu réfléchir aux outils pour donner vie à l’apprentissage mixte. Beaucoup d’outils sur Internet existent mais ils ne sont pas adaptés à l’apprentissage de la musique. En général ces outils sont dépourvus de fonction d’enregistrement en direct audio ou video, on ne peut pas y partager des fichiers volumineux facilement, on ne peut pas facilement gérer des groupes d’élèves.

Pour l’instant on utilise Padlet, une sorte de mur collaboratif mais il y a des limites. Nous avons donc décidé de recruter un stagiaire et même un second pour développer cet outil concret qui nous manque ! Il s’appellera muziboard, cet outil servira à la fois à l’administration, aux enseignants et aux élèves ! Le tout étant un espace sécurisé ! Muziboard offre ainsi un espace administration pour gérer la base d’élèves, la communication, le planning de salles, la facturation. Ensuite, un espace enseignant pour pouvoir faire de l’apprentissage mixte, partage de contenu video ou audio, gestion des groupes. Enfin, un espace « élèves » avec un espace en ligne personnel où tout ce qui les concerne est dedans ! Nous espérons avoir un prototype testable dans le dernier trimestre 2018 !

Un de notre objectif est aussi de donner plus l’envie aux enfants de pratiquer la Formation Musicale, notamment à la maison de manière ludique grâce  à des nouveaux outils en ligne. Certaines applications sont payantes tels que Méludia, certaines applications gratuites qui permettent de développer l’oreille, le rythme.

Opera digital : On n’est jamais mieux servi que par soi-même ! Et quels sont les deux autres axes de ce projet captivant ?

Le 2ème axe est de créer et explorer de nouvelles portes d’entrée dans la pratique musicale. Pour moi, les tablettes et les smartphones sont devenus de nouveaux instruments de musique, on peut jouer d’eux, on pouvait déjà le faire avec un ordinateur. Et puis, on observe aussi que le profil des enfants qui fréquentent les écoles de musique et toujours un peu le même : enfants de musiciens, ou des enfants souvent issus de la classe moyenne supérieure. Beaucoup d’enfants n’y viennent pas parce l’image de l’école de musique ne leur donne pas envie à eux ou à leurs parents. D’autres ont aussi plus envie de s’inscrire dans des démarches courtes, dans l’utilisation d’outils, de rentrer dans la création assez rapidement sans forcément pratiquer d’un instrument ou connaitre la théorie de la musique. Pourtant avec la MAO, la production de musique en direct n’est pas réservée à un public de connaisseur. Un public d’enfants à partir de l’école primaire peut parfaitement utiliser un ordinateur. D’où la volonté de mettre en place le même type d’ateliers en utilisant des tablettes et des smartphones. Cela permet d’adresser des jeunes qui n’ont absolument aucune connaissance musicale. A l’aide d’applications, de petits studios virtuels, des logiciels de boucle, ils vont s’initier à la création musicale, on est une école plus ouverte. C’est cette porte d’entrée là que l’on veut offrir dans l’école de musique.

On peut accueillir tout type d’élève, des gens plutôt intéressés par la découverte, par la manipulation des sons et qui ne veulent pas forcément étudier le piano pendant 10 ans !  On veut offrir la possibilité de faire découvrir la musique, mais pas par l’accès aux œuvres directement mais plus par une sorte de pratique personnelle de la création. Pour cela il faut des moyens importants, nous avons donc lancer une campagne de crowdfunding sur Hello Asso. Nous cherchons via cette campagne à rassembler les fonds pour notre projet d’école de musique connectée.

Une campagne pour soutenir le projet école musique connectée

Une campagne pour soutenir le projet école musique connectée

 

Opera digital : le 3ème axe de votre projet, quel est-il ?

Je me suis dit que cela sera intéressant et logique que l’école de musique connectée soit un réseau d’écoles de musique et de conservatoire, que ce projet à Solaure soit le point de départ. Mon idée c’est de créer ce réseau, j’ai créé une association en préfiguration, je l’ai appelé Fédération des écoles de musique connectée.

L’idée c’est d’avoir une charte co-construite avec toutes les personnes qui ont envie d’en faire partie pour définir ce que cela peut être une école de musique connectée ou un conservatoire connecté. Après cela pourrait donner lieu à un label qui pourrait être décerné par le Ministère de la culture, que ce soit une nouvelle forme d’identification des établissements en France. Cela peut être aussi un moyen de se rapprocher du secteur de l’innovation, car comme je vous le disais tout à l’heure, il y a un vrai attrait des start-ups, des développeurs d’applications pour la musique, mais on ne discute pas avec eux, il n’y a pas de lien, il n’y a pas de passerelles qui sont créées. Dans le cadre d’un réseau, on pourrait avoir un dialogue et avancer ensemble sur les solutions pédagogiques de demain. Un tel réseau permettrait également de pouvoir partager au niveau national toutes les bonnes pratiques avec toutes les écoles de France et de Navarre, les contenus, les expérimentations, de faire du travail collaboratif à distance ! En s’alliant les uns les autres, on va réussir à avancer sur ces questions de la place du numérique dans l’enseignement artistique et en particulier musical ! il faut avancer parce que sinon on va se faire complétement dépasser par d’autres formes de transmission de la musique !

Opera digital : Marie-Aline merci beaucoup ! J’en profite une nouvelle fois pour rappeler le site de votre école musique connectée  et votre campagne de crowdfunding sur HelloAsso !

Licence Creative Commons « Première école de musique connectée : Marie-Aline BAYON nous expose la génèse et les ambitions de ce projet ! » de Marie-Aline BAYON et Ramzi Saïdani  est sous les termes & conditions de la licence Creative Commons Attribution !3.0 France .

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Musique et productivité

60 pulsations minutes : la musique et productivité au travail !

Musique et productivité au travail : ce que disent les études

Une série d’expériences et d’études très sérieuses se sont penchées sur la relation musique et travail, en particulier sur l’impact positif de l’écoute de musique  lors de la réalisation du travail répétitif et l’efficacité dans l’exécution d’une telle tâche. Ces études comme celle notamment celle de l’université de Birmingham intitulée (Music – an aid to productivity.Ergonomics Information Analysis Centre, Department of Engineering Production, University of Birmingham) montrent que la musique est efficace pour accroître l’efficacité même en concurrence avec les conditions défavorables produites par le bruit d’une machine.

Plus récemment, PRS et PPL For Music, deux organismes anglo-saxons de gestion des droits d’auteur, ont fait tester dans une étude concentration, rapidité et enthousiasme en soumettant des participants à divers exercices (orthographe et mathématiques). Le résultat est éloquent : 88 % des personnes étudiées ont obtenu de résultats meilleurs quand ils écoutaient de la musique.

La musique accroît la productivité

La musique accroît la productivité

Musique et productivité : mais comment on faisait avant  ?

Vingt ou trente ans auparavant, emporter sa musique préférée sur son lieu de travail tenait de la gageure. Comment on faisait avant sans de la musique enregistrée dématérialisée (mp3 et les services en streaming). Fermez les yeux, imaginez-vous arriver au bureau avec vos vinyles vos cassettes, vos pochettes, vos boîtiers CD sous le regard interpellé de vos collègues préférés. Sachant que bien entendu, il n’y avait pas de lecteurs de cassettes ou de CD à chaque bureau, à part peut-être dans le bureau du grand chef. Comment faisaient nos parents et grands parents..ben visiblement, ils ne faisaient pas vraiment !

Open space : avant !

Open space : avant !

Maintenant, les services de streaming ou de téléchargement légaux (Qobuz, Spotify ou autres), s’ils ont des choses à se faire reprocher quelquefois (partage de la valeur notamment, respect des données personnelles), ont au moins l’intérêt d’avoir permis de rendre la musique ubiquitaire et de l’avoir notamment ramené la musique au bureau! Offrir aux gens qui travaillent dans les open-spaces d’avoir un outil qui leur permet de s’isoler (le casque audio), c’est quand même plus sympa que de les contraindre à utiliser des boules Quiès 🙂 pas glamour du tout !

60 pulsations par seconde pour réduire le stress

Larghetto

Larghetto

Une autre étude menée par des chercheurs de BMS College of Engineering à Bangalore, en Malaisie est très intéressante. Elle montre une réduction très significative du sentiment de stress et un sentiment accru de relaxation physique lorsque quelqu’un écoute de la musique qui se joue autour de 60 pulsations par minute. En terme de musique classique, 60 pulsations secondes ca sonne « larghetto », qui se traduit par pas très rapide ou plutôt lentement.

Voici quelques recommandations de larghetto classique pour booster votre concentration : ) au travail

-le concerto pour violon en ré majeur, opus 61 de Beethoven

-le concerto grosso opus 6 n° 12 – Aria Larghetto d’Haendel

-La Sonata en do minore n°29 de Cimarosa

-Frédéric Chopin – Piano Concerto No. 2. II

 

 

Licence Creative Commons “60 pulsations minutes : la musique et productivité au travail !” by Ramzi SAIDANI est sous les termes & conditions de la licence Creative Commons Attribution 3.0 France

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Hollogramme de Maria Callas pour 2017 ?

Hologramme et musique classique : 2017 année Hologramme Callas ?

KS Johan Botha

Johan Botha

En apprenant la mort du grand ténor sud-Africain Johan BOTHA, auquel je souhaite rendre hommage dans ce post, je me suis fait la réflexion suivante : Johan Botha, encore un immense artiste qui vient rejoindre le panthéon des serviteurs de l’art Lyrique et dont je n’aurais pas eu la chance d’écouter la voix dans une salle de concert!!
La représentation d’Aïda que je comptais voir au Staatsoper de Vienne, fin septembre ne le verra malheureusement pas chanter Radames où il excellait.

Soit dit en passant, une version anglais de cet article est disponible ici !

D’autres mélomanes ou spectateurs surtout dans les musiques actuelles ont sûrement déjà éprouvé ce sentiment. C’est d’ailleurs sûrement ce qui pousse certains businessmen à proposer depuis quelques années, à ces spectateurs déçus, une expérience donnant l’illusion que l’artiste regretté revient d’entres les morts : l’hologramme ! Les concerts où des hologrammes de vedettes défuntes sont en effet de plus en plus fréquents ces derniers temps.

 

L’Hologramme : c’est quoi ?

Provenant des racines grecques  « holos » (qui signifie en entier) et « graphein » (qui signifie écrire), l’hologramme est selon Wikipedia et Larousse, un procédé de photographie en relief. Pour faire simple, un hologramme représente une image en trois dimensions qui apparaît comme « suspendue dans l’espace ». Dans l’article Wikipedia, on apprend également que d’autres techniques sont souvent qualifiée à tort d’holograhiques, si cela vous intéresse d’approfondir ; c’est ici.

Vous me direz que la réalité virtuelle très en vogue en ce moment peut également offrir une expérience permettant de faire réapparaître un artiste mort. Mais la Virtual Reality suppose que l’on soit équipé d’un casque pour ressentir et percevoir. Et ce casque, mine de rien, isole l’individu du reste de son environnement. L’hologramme, puisqu’il paraît au spectateur sans le truchement d’un équipement qui le coupe du reste du public, semble bien plus propice à l’émergence de la magie et du partage en communauté de la prestation d’un artiste défunt.

Hologramme et musique actuelle 

Hologramme et musique actuelle (rap,hip-hop, reggae, pop…), tous ces styles de musiques actuelles ont connu des représentations de certaines de leurs plus grands artistes sous forme d’hologramme. Le groupe Gorillaz avait exploré et continue d’utiliser les hologrammes dans des concerts mais c’était sous la forme de personnages inspirés de mangas japonais.

Avril 2012 marque à ce titre un tournant dans l’utilisation de la technologie des hologrammes dans le monde du spectacle vivant. Pendant le festival de musiques actuelles Coachella, les spectateurs ont pu voir un duo entre l’artiste de hip-hop Snoop Dogg et une reproduction holographique (créée par le studio AV Concept) du célèbre rappeur Tupac. C’était la première fois qu’un artiste défunt se retrouvait sur une scène de spectacle vivant! A découvrir si le rap vous en dit :

Plus récemment, c’est le roi Le Roi de la Pop, Mickael Jackson qui a eu droit à une résurrection holographique. Dans cette prestation technologique, on retrouve tout : ses fameux pas de danse, ses mimiques, mais pas ses lunettes noires !

Le reggae n’est pas en reste, pour l’anecdote, un collectif (de joyeux plaisantins) s’est constitué pour que les Parisiens puissent voir l’hologramme du Roi du Reggae fouler à nouveau une scène parisienne. Si vous voulez signer la pétition 🙂 !

Le King Elvis Presley, lui-même, a eu droit également de revenir du royaume des morts en duo avec Céline Dion dans un tout de même émouvant « If I can dream » utilisant la technique de l’hologramme à ce qu’on dit. Cela peut faire rire, mais d’aucuns prétendent sur les blogs ou dans les commentaires de réseaux sociaux que cet hologramme serait capable d’attirer plus de foule que moult des actuels musiciens de variétés en activité…Hologramme et musique des artistes défunts…

Et Céline Dion a l’air d’aimer les hologrammes car dans certains de ces shows à Las Vegas, elle utilise la technique pour chanter des duos avec…elle-même ! Tabernacle, pas bête, deux Céline pour le prix d’une ! En tout cas, cela fait le show.

Hologramme et musique classique alors ?

Hologramme et musique actuelle, la nécessité de trouver des relais de croissance en matière de musique, la maturité de la technologie que l’on dit bientôt sur les téléphones portables, la voie semble assez nette sur ce qui nous attend dans les musiques actuelles.

Mais hologramme et musique classique alors ? J’ai beau cherché dans mes souvenirs de passionnés de classique et d’opéra, je ne vois aucune utilisation des hologrammes dans un contexte classique et encore mois opératique !

A part si l’on fait un détour dans la musique classique arabo-andalouse! En effet, la Grande Diva du monde arabe, Oum Kalsoum a été hologrammisée au Caire il y a quelques années, en 2012. Le résultat est d’ailleurs assez bluffant et j’imagine que l’espace de quelques instants, on peut se laisser prendre au piège. La fin de la vidéo où la « Voix incomparable » (tel est le surnom qu’avait donné Maria Callas à Oum Kalsoum) disparaît en paillettes d’or, vient terminer le rêve.

Hologramme et musique classique arabe, OK. Mais, je n’ai jamais entendu parler du moindre hologramme de Caruso, de Pavarotti à l’oeuvre,d’Arthur Rubinstein, de Glenn Gould, de Karajan ou encore de Toscanini, etc.. tous ces artistes mythiques du monde du classique occidental que peu d’entre nous on eu la chance d’écouter en live. Pourtant à en croire la taille des communautés facebook d’artistes lyriques , les artistes décédés tels que Pavarotti ou la Callas figurent parmi les plus grandes communautés….

Pour 2017, un pari : un hologramme pour Maria Callas ?!

Quand on repense à Oum Kalsoum, la grande diva du monde arabe dont Callas elle-même jalousait la voix exceptionnelle, on ne souris pas au tweet provocateur et humoristique de l’Opera de San Francisco qui titrait l’année dernière :  » Perf of Lucia di Lammermoor to feature hologram Maria Callas !

maria-callas-hologramme-sanfrancisco-opera-house

Sérieusement, pourquoi n’a-t-on pas encore eu un spectacle qui fait revenir Callas de l’au-dela pour faire frémir des générations entières de mélomanes ?

Un premier pas en tout cas a bel et bien été franchi vers une Callas holographique. Pour la création QM.16, Dominique Gonzalez-Foerster, se met en scène son propre hologramme déguisé en Callas. L’artiste fait dans cette installation une apparition impériale en Callas, vêtue d’une robe couleur rouge sang et fait du play-back sur l’air tragique Suicidio de la fin de la Gioconda (opera de 1876 d’Amilcare Ponchielli)! Vous pouvez voir quelques secondes de cet hologramme mimant Callas dans la video suivante (28ème seconde)

Dominique Gonzalez-foerster en Maria Callas

Dominique Gonzalez-foerster en Maria Callas

Sophie Cecilia Kalos dit Maria Callas mourrait le 16 septembre 1977 dans son appartement Paris. Sa mort alimenta de nombreux fantasmes. Je gage que l’anniversaire des 40 ans de sa mort en 2017 n’en fasse autant. Un de mes fantasmes avoués serait bien qu’une quelconque maison de disques ou un producteur mélomane ne la fasse revenir du royaume des Morts sous la forme d’un hologramme ! Après Hatsune Miku  l’héroïne holographique de The End, le premier opéra virtuel qui a été donné il y a quelques années au Châtelet , j’aimerais bien voir l’hologramme de la Callas arpenter la scène du Théâtre du Châtelet !

En tous cas certains petits plaisantins du web ont d’ores et déjà imaginé quelques aventures avec l’hologramme de la Diva !

Hollogramme Callas en 2373

Hollogramme Callas en 2373

De mon côté, j‘aurais bien quelques idées de duos inter-genérationnels ou non entre certains de mes ténors préférés et la Callas (Jonas Kaufmann, feu Johan Botha, Roberto Alagna, Placido Domingo ou feu Jussi Björling). En terme d’expérience, je préférerais mille fois cette hologramme Callas plutôt que d’exprimer ma passion dans l’achat d’accessoires ridicules (à mon sens) exploitant l’image de la diva. Vous me direz ce que vous pensez de cette coque signée Marc Jacobs pour un téléphone d’une certaine marque passée maître en matière d’optimisation fiscale…?

coque Maria Callas

coque Maria Callas

A bon entendeur, salut…

Licence Creative Commons “Hologramme et musique classique : 2017 année Hologramme Callas ?” de Ramzi SAIDANI est sous les conditions de la licence Creative Commons Attribution 3.0 France

 

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