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Opera machine

17 caméras pour La Walkyrie du Royal Opera House : opera machine !

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17 est le chiffre de la semaine ! 17 pour les 17 cameras d’opera Machine de l’Opera de Londres….je dois reconnaître que je suis très agréablement surpris par la manière dont le monde de l’opéra rattrape son retard dans le numérique. D’abord, l’opera en tant que spectacle continue à sortir de ses murs via la politique de programmation de maisons d’opéra. Le Metropolitan opera a ouvert le voie, suivi par d’autres maisons internationales (Opera de Paris, Royal Opera House, Bolshoï) ou plus hexagonale (L’Opera de Bordeaux). Ensuite, les programmes Video on demand programmes se sont renforcées via le Royal Opera House, le Metropolitan Opera ou encore le Wiener Staatsoper. Par ailleurs, l’Opera de Vienne (Wiener Staatsoper) a continué à explorer les formes du direct en proposant ses lives directement depuis les foyers des amateurs d’opera, sans devoir se déplacer dans les salles de cinéma. La prestigieuse institution lyrique permet à n’importe qui disposant d’une connexion internet de regarder les nombreuses performances en direct via son offre staatsoperlive. Plus de 45 spectacles performances seront proposées pour la saison 2014-2015 . En plus du grand choix de lives offert, le service permet aux amateurs d’opéra de personnaliser leur experience en leur donnant la possibilité de choisir l’angle de vue (zoom sur les chanteurs ou scène complète) ou de suivre les surtitres dans l’une des langues de leur choix. On pourra aussi suivre la partition en direct d’ici quelques temps!

The cunning Little Wixen-Vienna State Opera

La petite renarde rusée – Opera de Vienne

Royal Opera House logo

logo du Royal Opera House

Mais la dernière initiative digitale de taille d’une maison d’opera et non la moindre est toute récente! Depuis une dizaine de jours, le Royal opera house propose une experience video interactive et personnalisé : The Opera Machine. Ce nouveau projet du Royal Opera house permet aux amateurs de regarder l’Acte III de la Walkyrie de Wagner tout en personnalisant à l’extreme leur visionnage en permettant de choisir sa vue au sein de 17 cameras différentes ! Ce projet pousse la logique de personnalisation à un niveau que je n’ai jamais rencontré à l’opéra ou ailleurs ! A partir d’un plan de la salle interactif, on clique sur la camera dont on souhaite voir l’image.

Interactive maps of cameras

Plan Interactif des 17 cameras mobilisables par l’utilisateur du service

On peut par exemple voir la scène en entier ou des vues zoomées ou encore latérales comme ci-dessous.

view from 13th camera

view from 13th camera

L’utilisateur peut également choisir d’écouter la musique ou bien ajouté toutes l’ambiance qui se passe derrnière la scène, les commentaires de la chef de plateau, les liaisons radios de celle-ci avec les techniciens à l’oeuvre pendant la représentation. Il est même possible de voir le conducteur de l’opéra (le document où est indiqué tout ce qu’il faut faire au niveau lumière, changement de matériel, etc…en fonction du moment où l’on es sur la partititon). Bref, toutes ces choses qu’on ne montre en général pas pendant une réprésentation, il est possible de les voir en même temps que l’on écoute la Walkyrie.

prompt book

prompt book

Un autre chose sympathique offerte : la possibilité de voir les chanteurs avant leur entrée sur scène ou de voir le chef orchestre dirigé de face depuis la fosse !!

view from 6th camera

Vue de la caméra n°6

 

view from 15th camera zoom on the conductor !

vue de la caméra n°15, celle qui zoome sur le chef d’Orchestre (ici Antonio Pappano) !

Opera stage crew, technicians such as costumers, accessorists, lighting designers, or stage managers are normally not visible to the viewers.  But there are dedicated cameras filming all these workers without whom an opera performance could not be held !

view from first camera

vue depuis la caméra n°1

Imaginez que vous pouvez décider vous même ce que vous voulez voir !! 80 minutes d’opera de Wagner, en étant capable de choisir vos angles de vue. Génial!

17 video cameras to personnalise your opera experience

17 video cameras to personnalise your opera experience

Pour çà rendez-vous de toute urgence sur le website d’opera machine  http://www.roh.org.uk/opera-machine e pour profiter de la diffusion de cette Walkyrie qui compte notammant Bryn Terfel en Wotan ! Habitant en France, j’arbitre de plus en plus entre les lives offerts au cinéma et via le service du Wiener Staatsoper et l’expérience médiocre que j’ai à l’opera de Paris : soumis à une contrainte budgétaire forte, je ne peux souvent me payer que des places à 35 €. Pour çà, j’ai juste le droit d’entendre (on se demande d’ailleurs si la plupart des représentations ne sont pas légèrement amplifiées…) et de voir de petits playmobiles gesticuler sur scène. Impossible pour 35 € de voir l’expression des chanteurs et leur jeu d’acteur même avec une paire de jumelles.  Las, maintenant je préfère m’offrir un live numérique de l’Opera de Vienne pour  11 ou 14 euros for a digital stream from Wiener Staatsoper : au moins je n’ai pas l’impression d’être pauvre comme lorsque je dois me contenter de places où j’ai le droit d’entendre mais pas de voir correctement à l’Opera Bastille ou Garnier. Avec le type d’expérience fournit par le Royal Opera House, je vais encore davantage snober certaines salles d’opera parisienne où le rapport experience/prix est par trop mauvais… ! L’opéra a surement un futur grâce aussi au digital  ! Licence Creative Commons “17 caméras pour La Walkyrie du Royal Opera House : opera machine ! !” par Ramzi SAIDANI es soumis aux termes et conditions de la licence Creative Commons Attribution 3.0 France

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Paris avec son ONP occupe la plus grosse part des représentations de ballet en France

Paris Province : poids de Paris dans les entrées au ballet

Comme je l’avais fait pour l’opéra, je me suis amusé à regarder les entrées aux spectacles de danse disponibles dans le rapport Chiffres clés 2013 statistiques de la Culture du Ministère de la Culture et de la Communication. Je me suis laissé tenter par une comparaison « Paris Province«  à partir des données publiques disponibles dans ce rapport 2013. Après quelques petits redressement pour pouvoir comparer des années civiles et des saisons à cheval sur deux années civiles, je me suis lancé sur la piste de bal et j’ai cherché à déterminer le calcul du poids de l’Opera de Paris dans le total des entrées à des spectacles de danse en France. Malheureusement les chiffres les plus récents disponibles dans ce rapport datent de 2011, mais vu l’évolution des années précédentes, il y a peu de chance que 2012 et 2013 soient différents !

Paris Province : une rencontre extrêmement inégal ?

Si l’on compare les entrées réalisés dans les 25 institutions lyriques composant la Réunion des Opéras de France, on découvre que La Capitale a une part léonine. En 2011, l’Opera de Paris représente environ 62 % des entrées à un spectacle de ballet donné dans les opéras de l’Hexagone !

Paris avec son ONP occupe la plus grosse part des représentations de ballet en France

Paris avec son ONP occupe la plus grosse part des représentations de ballet en France

Je précise que ces chiffres ne concernent que les opéras membres de la ROF qui proposent des ballets. Ils ne prennent pas en compte les théâtres privés tels que le Théâtre des Champs-Elysées ou d’autre théâtre nationaux tels que le Théâtre National de Chaillot où sont aussi donnés enormément de spectacle de danses mais qui n’est pas un opéra. Si ces théâtres étaient comptabilisés, il y a fort à craindre que le déséquilibre soit encore plus prononcé 🙁 !

En conclusion, pour la danse, il vaut mieux habiter Paris !

An english version will be soon 🙂

Licence Creative Commons “Paris Province : poids de Paris dans les entrées au ballet” by Ramzi SAIDANI est soumis aux conditions de la licence Creative Commons Attribution 3.0 France

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Paris s'arroge la plus grosse part des représentations lyriques en France

Paris Province : part de Paris dans les entrées à l’opéra

En parcourant le document Chiffres clés 2013 statistiques de la Culture du Ministère de la Culture et de la Communication, en attendant de me procurer l’édition papier 2014, paru en mars dernier, je me suis amusé à faire une petite comparaison « Paris Province » à partir des données publiques disponibles dans le rapport 2013. En faisant quelques petits aménagements pour pouvoir comparer des années civiles et des saisons à cheval sur deux années civiles, je me suis lancé dans le calcul du poids de l’Opera de Paris dans le total des entrées à l’opera en France. Malheureusement les chiffres les plus récents disponibles dans ce rapport datent de 2011, mais vu l’évolution des années précédentes, il y a peu de chance que 2012 et 2013 soient différents !

Paris Province : un match inégal ?

Si l’on regarde les entrées par catégorie de spectacles réalisés dans les 25 institutions lyriques composant la Réunion des Opéras de France, on s’aperçoit que Paris est surreprésenté. L’Opera de Paris représente environ 44 % des entrées à un spectacle d’Opera en France en 2011 !

Paris s'arroge la plus grosse part des représentations lyriques en France

Paris s’arroge la plus grosse part des représentations lyriques en France

Je précise que ces chiffres ne concernent que les opéras membres de la ROF. Ils ne prennent pas en compte les théâtres privés tels que le Théâtre des Champs-Elysées ou le Théâtre du Châtelet à Paris où sont aussi donnés des opéras. S’ils étaient comptabilisés, il y a fort à parier que le déséquilibre serait encore plus accentué 🙁 !

English version available here :

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Teaser Vidéo du concert Wagner de L'ONBA

Opéra National de Bordeaux : Cécile Oudeyer, directrice du Développement et de la Communication nous parle de la stratégie numérique de l’ONB

Cécile OUDEYER : directrice du Développement et de la Communication de l'ONB

Cécile OUDEYER : 

opera-digital.com : Bonjour Cécile OUDEYER ! Nous sommes très honorés que vous accordiez cette interview à opera-digital.com ! Avant de rentrer dans le vif du sujet, je rappelle à tous nos lecteurs que vous êtes la ‎Directrice du développement et de la communication de l’Opéra National de Bordeaux. Avant de rejoindre le beau projet porté par Thierry Fouquet à la tête de l’Opéra depuis 1996, vous avez évolué dans le monde des musées du patrimoine et travaillé au musée du Louvre pendant 8 ans sur des questions de développement de public, de communication et de promotion, et 4 ans à Cap Sciences (centre culturel et scientifique). Vous êtes aux manettes de la communication et du développement de l’Opéra National de Bordeaux depuis un an maintenant. Pouvez-vous justement nous présenter cette grande scène nationale qu’est l’Opéra de Bordeaux ?

Cécile OUDEYER : LOpéra National de Bordeaux est un établissement public composé de 3 entités artistiques, placées sous la responsabilité de Thierry Fouquet.

Opéra National de Bordeaux : 3 institutions

Opéra National de Bordeaux : 3 institutions

Tout d’abord il y a l’Orchestre National de Bordeaux Aquitaine (ONBA) dirigé par Paul Daniel et qui compte 106 artistes.

Paul Daniel lors d'une répétition au Nouvel Auditorium de l'ONBA ©F.Desmesure

Paul Daniel lors d’une répétition au Nouvel Auditorium de l’ONBA ©F.Desmesure

Viennent ensuite le Ballet de l’Opéra National de Bordeaux (sous la direction de Charles Judes), ensemble consacré à la danse et composé de 40 personnes et le Chœur de l’Opéra de Bordeaux comprenant également une quarantaines d’artistes. C’est donc près de 200 artistes permanents qui travaillent à l’Opéra de Bordeaux.

Ballet de l’Opéra National de Bordeaux © S. Colomyes

Ballet de l’Opéra National de Bordeaux © S. Colomyes

A ces entités artistiques, il faut ajouter la direction de la Technique qui regroupe en plusieurs ateliers une centaine de techniciens : costumiers, accessoiristes, éclairagistes, etc…Ces ateliers constituent un véritable conservatoire des métiers et des arts de la scène qui permet à l’ONB à l’instar de l’opéra de Paris d’être une maison complètement intégrée, capable de produire l’intégralité d’un spectacle (des décors et aux costumes aux chœurs). L’Opéra National de Bordeaux dispose désormais de 2 salles : tout d’abord, il y a le Grand théâtre, magnifique théâtre à l’italienne.

Grand Théâtre de Bordeaux

Grand Théâtre de Bordeaux

Et puis, désormais le tout nouvel Auditorium qui permet à l’ONBA de se développer et de se produire désormais dans des répertoires qu’il ne pouvait pas aborder en jouant auparavant dans le Palais des sports de Bordeaux.

Journée ‘Portes Ouvertes’ au Nouvel Auditorium de l’ONBA © GaëlleHamalian-Testud

Journée ‘Portes Ouvertes’ au Nouvel Auditorium de l’ONBA © GaëlleHamalian-Testud

opera-digital.com : L’opéra de Bordeaux dispose du label ‘opéra national’ : que cela signifie-t-il ? Cécile OUDEYER : Nous sommes l’une des 5 maisons d’opéra françaises à bénéficier du label d’Opéra National. Ce qui signifie que l’on a un contrat quinquennal d’objectifs et de moyens. Nous devons respecter un cahier des charges précis, défini avec le Ministère de la Culture, la région Aquitaine et la ville de Bordeaux  La démocratisation des musiques dites savantes (opéra, musique classique) auprès de nouveaux publics et des jeunes en particulier est un axe majeur. Nous avons également un rôle régional fort et devons répondre un enjeu de territoire en proposant des productions de qualités dans toute la région Aquitaine. Ce qui nous amène à entamer de fréquentes tournées dans les différents départements d’Aquitaine. Notre préoccupation est de trouver un équilibre financier (en augmentant notamment nos ressources propres) tout en permettant à un nouveau public d’accéder à ces musiques : des salles pleines oui mais aussi des salles avec un public diversifié. Nous développons ainsi également une politique audiovisuelle qui peut nourrir cet objectif d’accessibilité et de sensibilisation.

opera-digital.com : L’ONB propose-t-il des services digitaux ou communiquent-il activement sur les réseaux sociaux ? Cécile OUDEYER : Oui nous sommes présents sur de nombreux réseaux sociaux : Youtube, Facebook ou Twitter  et plus récemment sur Google + et Flickr

Présence de l'ONB sur les réseaux sociaux

Présence de l’ONB sur les réseaux sociaux

application ONB sur iOS

appli ONB sur iOS

Nous proposons également une application mobile uniquement sur iOS depuis 2012. Une nouvelle version sera d’ailleurs lancée en avril sur iOS mais aussi sur Android.  Pour toucher les jeunes publics, c’est sur le mobile qu’il faut aller! Nous avons également un projet de refonte de notre site internet (www.operabordeaux.com).

opera-digital.com : Comment s’articule votre stratégie digitale, quels sont les moyens dont  s’est doté l’ONB pour la mener à bien ? Cécile OUDEYER : Nous avons recruté fin de l’année dernière une responsable de communication digitale pour internaliser l’activité qui était auparavant en partie sous-traitée à notre agence de presse. La Direction du développement et de la communication compte 10 personnes, dont 3 pour le service de communication et de promotion. Beaucoup d’actions nouvelles ont été entamées avec une accélération en fin d’année 2013 (Flicker, Google+). Nous étions traditionnellement tournés vers la communication papier et l’édition de contenu et moins sur la promotion et la communication. Nous cherchons à nous ouvrir sur des nouveaux modes de communication notamment digitale et nous nous appuyons désormais sur les outils numériques pour communiquer et promouvoir notre programmation. Le digital nous permet clairement de pouvoir nous adresser aux plus jeunes

Pour lancer la nouvelle saison 2014-2015, nous avons également misé sur la video.

 

programme saison 2013-14

programme saison 2013-14

Nous avons également effectué un travail sur la brochure de la saison 2014-2015. La brochure est le premier outil de communication d’un opéra. Nous avons cherché à y intégrer davantage de ponts vers les média sociaux et introduisant notamment des # tags qui parlent aux jeunes, tout trouvant un juste milieu afin de ne pas déstabiliser notre fidèle public. De façon générale, un travail d’observation des bonnes pratiques est mené par notre équipe. Nous regardons ce qui se fait en France et à l’international (Londres, Vienne, Barcelone).  On se tient en veille sur ce que peuvent explorer nos homologues notamment l’ENO (English National Opera) et son articulation forte avec les réseaux sociaux. Cela inspire, après il faut tout de même adapter ces bonnes pratiques. Nous avons des spécificités propres à Bordeaux notamment le fait d’avoir un public assez fidèle. En plus des supports digitaux et notamment mobiles que nous allons lancer, nous  nous sommes par exemple appuyés sur des campagnes de marketing décalées à l’encontre des jeunes générations, comme pour le concert Wagner que nous avons donné à l’automne 2013.
opera-digital.com : Pouvez-vous en dire plus sur cette opération originale visant  la génération Z ?
Cécile OUDEYER : Nous avons lancé une campagne de communication décalée visant à amener les jeunes  âgés de 16 à 26 ans dans l’agglomération bordelaise dans nos salles. Nous avons visé 5000 jeunes détenteurs de téléphones portables à qui nous avons envoyé un SMS présentant un concert Wagner sous la forme d’un clip réalisé par une agence de communication! Ce clip renvoyait  sur le facebook et sur le site de l’ONB avec un teaser qui pouvait se résumer à ce slogan : l’Opéra  de Bordeaux vous réserve en exclusivité un concert  à 2 €, moins qu’un Burger !Et c’est le chef d’orchestre Paul Daniel lui-même qui prenait part à la campagne !

Teaser Vidéo du concert Wagner de L'ONBA
Teaser Vidéo du concert Wagner de L’ONBA

Il faut du contenu exclusif, événementiel, un tarif accessible bien dimensionné à leur moyen, et on peut réussir à trouver une accroche qui attire chez le jeune public. Le succès fut considérable : nous avons dû refuser 300 personnes ! L’auditorium de 1440 places était plein à craquer! Notre objectif d’opérer un premier niveau de sensibilisation au sein d’une population qui ne pense pas forcément à la musique classique fut pleinement atteint. Le retour en termes d’image fut aussi excellent, nous avons réussi à rajeunir la représentation qu’on pouvait se faire de la communication qu’un opéra peut mener. Le buzz a joué à plein ! Certes une telle opération a un coût, mais l’impact est important. Après, nous avons lancé un pass « Jeunes Auditorium » à destination des 16-26 ans, calqué sur les formules de cinéma illimité. Ce pass coûte  10 € par mois et donne accès à tous les spectacles à l’auditorium ! Il est également une réussite !

Un autre exemple de nouvelles actions de communication est le jeu concours la Muse (#JeudelaMuse) que nous avons organisé autour de la Muse au mois de juin 2014. Les participants étaient invités à aimer la page et à détourner des photos pour gagner entre autes des places pour la Bohême ou la chance de voir leur cliché projeter sur la place de la comédie avant la retransmission outdoor du ballet Don Quichotte.

Jeu concours de l'Opera de Bordeaux

Jeu concours de l’Opera de Bordeaux

opera-digital.com : Jeu concours, vidéo décalée. On peut dire en particulier que cette opération Wagner était une opération très audacieuse !
Cécile OUDEYER : Oui audacieuse qui a logiquement essuyé quelques  résistances. Les craintes notamment en interne portaient sur caractère dévalorisant d’un tarif à 2 € et le fait que les jeunes ne viendraient pas (début d’année universitaire). In fine, le succès a enthousiasmé tout le monde. En matière de nouveaux médias,  au-delà des outils ou des interfaces, il y a un vrai travail interne à effectuer pour amener une implication de tous les collaborateurs. Les premiers ambassadeurs de l’Opéra National de Bordeaux sont les équipes internes, les  artistes résidents ou les artistes invités. Ils constituent  de véritables relais prescripteurs complémentaires et quelquefois plus puissants que la communication institutionnelle en tant que telle !

opera-digital.com : L’image est importante pour les jeunes cibles mais pas uniquement j’imagine. Pouvez-vous détailler l’axe audiovisuel de votre stratégie de communication ?
Cécile OUDEYER : Nous développons en effet  des projets audiovisuels tels que les retransmissions de spectacles en plein air. Depuis quelques années, à chaque fin de saison, fin juin ou début juillet,  un ballet est diffusé en direct  sur la place de la Comédie. C’est devenu un évènement attendu des Bordelais. Les danseurs sortent d’ailleurs de la scène du Grand Theâtre pour saluer le public de ces concerts en plein air !

retransmission de Ballet en direct live sur la place de La Comédie

retransmission de Ballet en direct live sur la place de La Comédie

Ces projets audiovisuels permettre clairement de nourrir cette politique de diversification des publics. Pour beaucoup, c’est l’un des seuls contacts avec le monde du classique ou de l’opéra.  Les gens qui assistent à ces concerts en plein air y vont décomplexés, en groupe en famille, sans la  pression de se dire qu’il faut rentabiliser la sortie culturelle qu’on s’est payée. On a un public plus ouvert à la proposition artistique, il faut toutefois les accompagner, leur donner des clefs de compréhension.  Nous avons célébré le 26 septembre 2013 l’ouverture de saison du tout nouvel auditorium ainsi que l’arrivée du nouveau directeur musical de l’ONBA avec un concert Mahler retransmis sur écran géant et en direct place de la Victoire, quartier populaire de Bordeaux. Cela a permis de communiquer sur ce qu’est une salle de spectacle dédiée à la musique symphonique et ce qu’est un orchestre symphonique.

Au-delà, de ce volet évènementiel, nous sommes aussi dans une phase de structuration de partenariats avec Mezzo (par exemple pour Pneuma, la prochaine création bordelaise de Carolyn Carlson), avec Radio Classique et France Musique, et nous sommes en discussion avec France Télévision. Pour la saison 14-15, nous sommes en train de bâtir un opération de retransmission dans les cinémas au niveau national. Le canal du cinéma est coûteux, ça sera donc ponctuel et couplé avec un travail plus fin avec les cinémas indépendants d’Aquitaine qui devraient procéder à des retransmissions en différé pour les scolaires (en lien avec les lycées d’Aquitaine). Dans ce cadre, des rencontres avec les artistes et les metteurs en scène permettront de renforcer la portée pédagogique et d’éducation artistique de ce projet.

opera-digital.com : Les derniers taux de fréquentation du Met, montre qu’il pourrait bien y avoir un effet de cannibalisation justement des diffusions de live au cinéma. De plus en plus de personnes arbitrent entre l’expérience nouvelle et de qualité offerte par les lives au cinéma, et des soirées dans les salles de spectacles où l’on peut être très mal placé si l’on a un budget contraint. N’y a-t-il pas un tel phénomène à Bordeaux ?
Cécile OUDEYER : A ce jour, nous avons un très bon taux de remplissage (>90 %). Bien entendu, il reste toujours plus difficile de remplir la salle pour les créations mais pour ce qui est dans du répertoire, les résultats sont excellents. Nous sommes le seul opéra de la région. Les autres opéras les plus proches sont Toulouse et Limoges. Et puis, nous avons la chance d’avoir un certain nombre de fidèles pour qui socio-culturellement il reste important de sortir au grand théâtre. A cette heure, nous ne ressentons pas vraiment d’effets de ces programmes de live du Met ou de l’Opera de Paris ni du home livestreaming du Wiener Staatsoper.

opera-digital.com : Vous avez visiblement bien entamé le virage des médias sociaux, envisagez-vous d’aller encore plus loin en ayant par exemple recours au crowdsourcing (co-création) ou au crowdfunding (financement participatif) dans la vie au quotidien de l’ONB ?
Cécile OUDEYER :C’est encore à explorer notamment avec notre association d’Amis de l’Opéra National de Bordeaux, Arpeggio, mais nous avons déjà testé le crowdfunding non pas sur des productions mais sur de l’équipement. Dans le nouvel auditorium il fallait équiper les musiciens de 110 chaises. Nous avons proposé aux personnes qui le désiraient de parrainer une chaise. Cela leur permettait  de choisir d’y inscrire leur nom ou ce qu’ils voulaient sur la chaise.  Les ¾ des chaises ont été ainsi parrainées de la sorte!

Les chaises parrainees de l'Auditorium de Bordeaux

Les chaises parrainées de l’Auditorium de Bordeaux

Madame OUDEYER, merci infiniment de nous avoir ouvert les portes de l’Opéra de Bordeaux ! Bonne suite de saison et pleine réussite pour vos nombreux projets à venir !

Article mis à jour mi-juillet avec les informations concernant la nouvelle saison 2014-2015

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Wiener Staatsoper live stream is the new live and VOD streaming offer of the Vienna State Opera

Wiener Staatsoper live stream : le second écran s’invite à l’Opéra de Vienne

On pourrait penser que le monde de la musique classique est frileux, old-fashioned, dépassé, sclérosé par des traditions qui toujours étonnent plus d’un novice en la matière.  Et pourtant, la révolution digitale fait son œuvre, et tel que dans une symphonie, l’allegro vivace peut succéder à l’andante.

Du vinyle au mp3

Du vinyle au mp3

Certes,  à l’instar de tous les autres pans de l’industrie musicale, le classique a et doit toujours compter avec la consommation illégale de musique, le piratage de DVD, la montée en puissance de Youtube. Pour autant le digital et son cortège de technologies et d’usages nouveaux constituent aussi de formidables opportunités que certains acteurs ont très tôt saisi.

La digitalisation des contenus :

La digitalisation des contenus a permis la rapide l’émergence de chaines spécialisées classiques dans différents bouquets (Mezzo), puis sont apparus des acteurs pure web tels que medici.tv. Pour autant, conscients de la possibilité de toucher directement ses publics et de désintermédier tout ce beau monde des diffuseurs et distributeurs, certaines institutions ont d’ailleurs lancé leur propre plateforme de live streaming ou de VOD, à l’instar du Wiener Staatsoper et son digital concert hall. On ne compte plus d’ailleurs les institutions lyriques ou orchestrales disposant de chaines Youtube ou dailymotion.

Le renouvellement des équipements des salles de cinéma

opera in cinema in Australia

opera in cinema in Australia

Un autre mouvement massif plus récent dans le secteur fut de capitaliser sur le renouvellement nécessaire de l’équipement des équipements de cinéma. Pour des raisons quelquefois très différentes, les grands opéras du monde ont donc commencé à investir les multi-complexes ou les gros cinémas des centres-villes. Le Metropolitan opera fut le premier, suivi rapidement par les autres maisons à dimension internationale (ROH, Opera de Paris, etc…).  Et pour cause, de 2000 spectateurs (la capacité moyenne d’une grande salle d’opera va de 1700 à environ 3500 personnes) pour une représentation dans le theâtre lui-même, on se retrouve aisément avec une audience multipliée par 15-20 (35.000 ou 40.000) à en croire les chiffres avancés par certaines maisons. A 18-30 € le billet à l’unité, c’est une vraie piste de revenu à exploiter. « The world is a village”, le dit n’en a que plus d’acuité ! Les frontières s’amenuisent donc, le Metropolitan opera peut maintenant chasser sans complexe sur les terres parisiennes de l’Opera de Paris…et vice versa. Il n’y a plus de pré-carré…et les ressources des institutions doivent provenir de plus en plus de leur activité commerciales. En ces temps de disette budgétaire la subvention se fait rare…

Le mobile et la tablette

Autre tendance de fonds qui voit les acteurs du secteur s’agiter pour placer leur pions : le mobile et la tablette. Ainsi applications relationnelles ou sites au format mobile se multiplient. Souvent bien faites, informationnelles, autorisant quelquefois le ticketing, ces applications, nécessaires, n’apportaient bien souvent, je dois dire, rien de bien exceptionnel en terme d’expérience client  jusqu’il y a quelques jours…

En effet, la plus grande maison d’opera d’Europe, l’Opera de Vienne étonnamment discrète sur les réseaux sociaux (pas de compte twitter il y a encore quelques semaines !) vient de provoquer une vraie rupture d’expérience en lançant simultanément son offre de live en streaming, couplé à une expérience de second écran.

Une offre de streaming claire et enrichie par une expérience de second-écran :

2 types de contenus sont proposés par l’offre Wiener Staatsoper live stream : du vrai live pour 14 € (le spectacle) et de la VOD pour 5 € le titre à l’unité. Le contenu est accessible via le portail http://www.staatsoperlive.com sur tout pc compatible connecté à internet, donc à toute télévision ou rétro-projecteurs relié d’une manière ou d’une autre à un ordinateur ainsi que sur les smart TV Samsung les plus récentes.  En revanche, ce streaming (live ou VOD), n’est disponible ni sur smartphone ni sur tablettes (et pour cause 🙂 )

home page of the new live dedicated portal of the Wiener Staatoper

home page of the live dedicated new portal of the Wiener Staatoper

Le live est diffusé avec les contraintes inhérentes à ce type de contenu (horaires fixés, entractes obligatoires, pas de possibilité de mettre sur pause, sinon c’est pas du live !!! etc…). Un demi-avant une présentation de l’opera est proposé et des rencontres à chaud, back-stage avec les artistes et autres membres du staff seront proposés à l’instar de ce qui se fait dans les lives transmis au cinéma.

Les contenus de VOD sont quant à eux consultables à loisir pendant les 7 jours suivant l’achat. Là aussi seulement du streaming, pas possible de télécharger la représentation acheté.
Dans les deux cas, le (télé?)-spectateur peut choisir deux vues à l’écran (une vue globale et impersonnelle de la scène ou celle filmée par un réalisateur) Mais là n’est pas la grande surprise de l’offre Wiener Staatsoper live stream.  La petite révolution introduite par le Staatsoper est dans la possibilité d’utiliser sur android et iOS une application de second écran. Cette application à télécharger au préalablement permet de voir les surtitres de l’opera ou la partition elle-même défiler sur la tablette ou le mobile, au rythme du live ou de la VOD sur l’écran principal ! Juste un rêve ! La magie du watermarking ! Les langues disponibles sont pour l’heure l’anglais, l’allemand et …le Japonais, et oui ils sont pas fous les Autrichiens… mais on devrait avoir le français et d’autres langues disponibles rapidement…

Wiener Staatsoper Second Screen App can be used while watching a stream to enhance live experience

Wiener Staatsoper Second Screen App can be used while watching a stream to enhance live experience

Anyway, si vous voulez approfondir votre compréhension de Wiener Staatsoper live stream et de ses impacts sur le landerneau musical, ce post en anglais fera votre bonheur !

J’en entends déjà murmurer «  J’aime pas le classique, mais ça j’aime bien … 😉 » 

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