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projet d’enceintes audio nomades, non-obsolescentes et open-hardware

Kataposte : Fier de créer vos playlists? Maintenant montez votre enceinte pour les écouter !

En février 2018, j’ai eu la chance de découvrir Kataposte à la Maker Faire de Lille! J’avoue que je suis tombé sous le charme de cette enceinte connectée à monter soi-même car l’obsolescence programmée est une thématique qui me tient à coeur. Kataposte est  un concentré de technologie, d’ergonomie et de respect pour notre environnement ! Découvrons les deux personnes qui sont derrière cette belle aventure entrepreneuriale et écologiste. En ces temps de débat sur la loi PACTE, c’est un bel exemple d’une entreprise, en l’occurrence de jeune pousse, dont la mission prend en considération les enjeux sociaux et environnementaux de son activité.

 

OD : Bonjour, Pierre et Damien ! Pouvez-vous nous décrire rapidement votre parcours…?

Nous sommes deux amis d’enfance. Nous avons tous les deux suivis des parcours d’ingénieur. Pierre en électronique, Damien en mécanique. Pierre a commencé à construire des postes de musique à Grenoble afin d’aller passer les week-ends en montagne avec… de la musique. De là sont nés les premiers modèles de postes audios nomades. Par ailleurs Damien a fait du web après ses études et s’est familiarisé avec le monde de l’open-source et des fablabs.

Pierre Laperdrix & Damien Ragoucy, co-fondateurs de Kataposte.

Pierre Laperdrix & Damien Ragoucy, co-fondateurs de Kataposte.

 

OD : Pouvez-vous décrire ce qu’est Kataposte ?

Kataposte est un projet d’enceintes audios nomades, non-obsolescentes et open-hardware. Le premier modèle est dans la lignée des postes de Grenoble : solides, puissants et autonomes.

projet d’enceintes audio nomades, non-obsolescentes et open-hardware

Kataposte : un projet d’enceintes audios nomades, non-obsolescentes et open-hardware

Il est non-obsolescent car toutes les pièces que nous utilisons sont standard et on les trouve facilement dans le commerce ou sur internet en tant que particulier. De plus nous avons volontairement travaillé sur une conception simple afin de rendre l’objet robuste, ce qui est sa fonction première et de le réparer facilement.

Enfin, nous avons publié les plans de conception sur internet sous licence open-hardware : la Creative Commons avec Attribution.

Nous avons modularisé la conception en parties fonctionnelles : le caisson pour le design, le « coeur » pour les fonctionnalités et les haut-parleurs pour la sortie du son. La visée est de permettre à d’autres de concevoir de nouveaux designs ou de nouvelles fonctionnalités de manière indépendante. Ils profitent de l’existant et apportent leur contribution. C’est le modèle de l’économie collaborative.

À terme, nous souhaitons voir émerger un écosystème qui permette aux utilisateurs de pouvoir choisir le design, la fonctionnalité et les haut-parleurs chez trois co-producteurs différents et de les assembler pour créer leur Kataposte sur mesure.

 

OD : Comment en êtes-vous venus à créer cette start-up Kataposte ? Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous lancer dans l’aventure entrepreneuriale ?

Lorsque Pierre est revenu sur Paris, fin des années 2000, nous avons continué à utiliser les premiers Katapostes à une époque où les chaînes HiFi laissaient place aux petits haut-parleurs d’ordinateurs. C’était aussi le début des petites enceintes Bluetooth. Nombre de fêtes en restaient au « son d’ambiance » faute de puissance. Nous les ravivions en arrivant avec un Kataposte. Des amis nous en empruntaient quand nous ne pouvions venir.

De là est née la motivation de concevoir un modèle commercialisable. Nous avons par la suite ajouté les idées de non-obsolescence puis d’open-hardware. Lorsque nous avons eu un prototype fonctionnel, nous avons décidé de sauter le pas et de créer une entreprise.

La motivation s’ancrait sur deux axes majeurs. D’une part, le manque de produits éthiques en matière de son (et en électronique plus généralement). Et d’autre part tenter l’aventure d’un modèle économique innovant. Et enfin, l’envie de vivre des revenus de notre projet à nous.

 

OD : A quel type de concurrence faites-vous face ? Qu’est-ce qui vous différencie de vos concurrents ?

Clairement, les petites enceintes Bluetooth qui donnent l’impression d’avoir du « gros son » pour une centaine d’euros. Nous sommes d’ailleurs souvent comparés à des gammes très différentes. Étrangement, personne ne confond une petite voiture de ville et un 4×4 en termes de prix et de gamme, mais pour le son, ce type de comparaison est fréquent.

Ce n’est pas le prix qui nous différencie. Nous avons travaillé d’arrache-pied pour sortir un modèle en kit moins cher que les équivalents grand public de capacités équivalentes. Nous voulions éviter l’écueil d’autres projets éco-responsables deux ou trois fois plus chers que leur équivalent classique.

Nous nous différencions donc sur l’éthique, le réparable et le « fabriqué en France » sans que ce soit plus cher.

Nous avons parié sur un objet écologique parce que réparable et durable plutôt qu’un produit « vert » tout aussi obsolescent que ce qui s’est fait jusqu’à maintenant.

Kataposte : une enceinte différente des autres avec moult atouts !

Kataposte : une enceinte différente des autres avec moult atouts !

Nous avons été parmi les premiers en France à proposer un objet de consommation courante non-obsolescent. Cela nous a d’ailleurs valu d’être repérés lors des scandales pour obsolescence programmée de décembre 2017.  Et aujourd’hui (que l’on sache), nous sommes les seuls à avoir créé une entreprise qui produit des enceintes audios sous licence open-hardware.

 

OD : Aujourd’hui Kataposte, c’est une magnifique enceinte ! Avez-vous des projets de nouveaux produits ?

En interne nous avons des projets de produits différents mais plutôt que de proposer de nouveaux produits, nous cherchons à inciter d’autres personnes à enrichir le projet. C’est l’innovation majeure du modèle open-hardware qui vise à transformer les concurrents en co-créateurs et co-producteurs. À d’autres designers de créer de nouveaux caissons audios alternatifs (d’autres formes, d’autres matériaux). À d’autres makers de créer des fonctionnalités différentes (fonction pré-ampli vinyls, console de jeux rétro, karaoké…)!

kataposte veut créer un écosystème autour de son enceinte

kataposte veut créer un écosystème autour de son enceinte

 

OD : Quelles sont les grandes étapes pour votre start-up dans les prochains mois ?

En premier lieu, le financement participatif (crowdfunding) Ulule que nous avons lancé le 25 octobre. Cela nous permettra de nous faire connaître et de développer les ventes au-delà du premier cercle.

Campagne de financement participatif de Kataposte

Campagne de financement participatif de Kataposte

Après le crowdfunding, nous voulons développer la communication. C’est un savoir-faire que nous devons améliorer et nous espérons trouver quelqu’un d’ici quelques mois qui pourra venir renforcer l’équipe.

OD : Damien, Pierre, un grand merci pour ce partage. On croise les doigts pour la campagne Ulule de Kataposte!

Je rappelle le site web de Kataposte & la page Facebook Kataposte et votre campagne Ulule : https://fr.ulule.com/kataposte/

Licence Creative Commons « Kataposte : Fier de créer vos playlists? Maintenant monter votre enceinte pour les écouter ! Interview de Damien Ragoucy & Pierre Laperdrix ! » de Damien Ragoucy, Pierre Laperdrix et Ramzi Saïdani  est sous les termes & conditions de la licence Creative Commons Attribution !3.0 France .

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Sonia Hussein-Pour, toute nouvelle secrétaire générale d'Angers-Nantes Opera (c) Brion

Sonia Hossein-Pour : la nouvelle génération au secrétariat général d’Angers-Nantes Opéra !

Au détour d’un tweet, j’ai appris la toute nouvelle nomination  de Sonia Hossein-Pour au poste de secrétaire générale  d’Angers-Nantes Opéra! Sur opera-digital.com, on aime interroger les personnalités du monde lyrique sur leur relation au numérique. C’était là une belle occasion de pouvoir échanger avec Sonia Hossein-Pour, talentueuse représentante de cette génération Z qui commence (enfin  dirons les mauvaises langues!) à gagner les institutions lyriques en France.

Sonia Hossein-Pour, toute nouvelle secrétaire générale d'Angers-Nantes Opera (c) Brion

Sonia Hossein-Pour, toute nouvelle secrétaire générale d’Angers-Nantes Opera (c) Brion

OD : Bonjour Sonia Hossein-Pour, quel est votre parcours et qu’est-ce qui vous a amenée à l’opéra ?

Sonia Hossein-Pour :  L‘opéra, c’est un rêve chevillé au corps. Je crois pouvoir dire que le fil conducteur de ma vie, c’est le chant. Quand j’étais petite, je chantais tout le temps, et ma mère cherchait désespérément comment m’aider à m’épanouir dans cette voie, à canaliser une énergie créatrice très forte. On habitait Paris à l’époque, et juste à côté de chez nous, il y avait une église dans laquelle nous entrions quelque fois, au retour de l’école, et où ma mère a fini par apercevoir une annonce de recrutement de chanteurs pour la Maîtrise. Elle a eu le flair de m’y inscrire, même si au départ je rechignais à y aller. Je pleurais, je hurlais. On en rit encore aujourd’hui… En fait ce n’était pas n’importe quelle maîtrise puisqu’il s’agissait de la Maîtrise Saint-Christophe de Javel où de nombreux chanteurs lyriques parisiens ont fait leurs premiers pas. Mais ça, ma mère ne le savait pas, ce monde du chant choral et de l’opéra ne faisant pas du tout partie de notre culture. Finalement ces quelques années de maîtrise ont été merveilleuses et au fond, c’est là que tout a commencé. Malheureusement de nombreux déménagements m’ont obligée à arrêter mais par la suite j’ai étudié le piano et surtout la guitare – classique, flamenco, shred ou rock instrumental -, tout en fréquentant la chorale du collège et du lycée. Tous les ans je chantais et jouais dans les concerts organisés par l’établissement où je prenais un plaisir fou à être sur scène et à faire le show. Je rêvais de devenir une rock star ! (rires)

Quelques années plus tard, j’ai vécu la fin de ma prépa littéraire au lycée Chaptal comme une libération et j’ai décidé de me mettre au chant pour ainsi dire sérieusement. Je me suis inscrite pour auditionner au conservatoire du 18e arrondissement de Paris, à deux pas de chez moi, et je dois dire que mon audition a été un échec assez mémorable ! Je suis arrivée sans partition, croyant que j’allais pouvoir chanter une mélodie de Fauré a capella et que « ça passerait », et sans savoir qu’il y avait devant moi l’un des plus grands interprètes de la musique française, Michel Piquemal. Le verdict a été terrible, Michel m’a dit : « Vous chantez Fauré comme de la variété ». Il ne pouvait pas avoir tort, à l’époque je passais mon temps libre à chanter des reprises de Radiohead avec ma guitare ! Mais finalement ils ont été touchés et m’ont admise dans l’ensemble vocal du conservatoire. Dès lors, ma seule idée fixe a été de travailler d’arrache-pied pour que Michel Piquemal m’accepte dans sa classe de chant, et c’est ce qui est arrivé.

Dilemme: chant lyrique ou grandes écoles ?

Dilemme: chant lyrique ou grandes écoles ?

Michel est alors devenu une sorte de père spirituel pour moi. Il m’a beaucoup appris sur la musique, l’interprétation de la musique, l’engagement du corps et de l’esprit dans l’art. Il m’a beaucoup portée aussi. Un mois seulement après avoir commencé les cours de chant, j’étais déjà soliste dans son chœur amateur, le chœur Vittoria. Alors, encouragée par lui, la question s’est très vite posée de savoir si je devais en faire mon métier. Curieusement, je ne l’avais jamais envisagé ainsi, je ne pensais pas que l’on pouvait faire « chanteuse lyrique ». Et comme j’étais très bonne élève, pour moi il a toujours été évident que j’allais faire des études plus académiques.

OD : vous souhaitiez quelque part un parcours plus « classique » et socialement attendu ?

Sonia Hossein-Pour :  Je pense qu’il y a plusieurs choses. Certainement le contexte familial et une forme de pression qui s’explique par le fait que mes parents ont immigré d’Iran avant la Révolution islamique et ont sacrifié beaucoup de choses pour pouvoir construire et reconstruire une vie en France, pour eux et pour nous. Ensuite mon frère est artiste et j’ai pu aussi entrevoir la difficulté qu’il y avait à vivre de son art et n’ai pas eu le courage de prendre ce risque. Enfin, après mûre réflexion, j’ai aussi compris que cela ne me suffirait pas. Mais le chant c’est ce qui avait donné du sens à ma vie alors que faire ? La réponse devint peu à peu claire, j’allais travailler dans l’opéra, pas sur la scène, mais derrière la scène.

J’ai réalisé cependant qu’il n’y avait pas de voie toute tracée pour travailler dans l’opéra. J’aimais ça mais je n’avais aucun modèle, aucun piston. J’ai donc essayé de m’assurer dans tous les cas de bons diplômes pour être toujours capable de rebondir, tout en continuant le chant en parallèle. Après mes études de lettres qui m’ont donné je crois une solide culture générale, j’ai fait Sciences Po où j’ai acquis un goût du service public, une très bonne connaissance de l’environnement institutionnel et des politiques culturelles. J’ai ensuite enchaîné avec HEC pour me former aux disciplines du management et acquérir une vision de la culture plus orientée business.

OD : Avant d’atterrir à Nantes, quelles ont été vos expériences professionnelles marquantes en lien avec opéra,  Sonia Hossein-Pour ?

Sonia Hossein-Pour :  Parmi les plus importantes et décisives, je commencerais par celle en tant que critique pour Forumopera. J’ai toujours aimé écrire et je trouvais intéressante l’idée de formuler son opinion après un spectacle de la façon la plus argumentée qui soit, même si l’on sait que cet exercice demeure éminemment subjectif. Cela m’a permis de sortir de Paris et de voir des productions remarquables dans d’autres maisons d’opéras, de rencontrer de belles personnes, en particulier des artistes dont certains sont devenus des amis. Et cela m’a permis d’enrichir considérablement ma culture sur l’opéra. Au fond, sans avoir jamais fait cela par opportunisme ni même par opportunité, cette expérience m’a ouvert beaucoup de portes.

Plus tard, j’ai rencontré Olivier MANTEI, le directeur de l’Opéra Comique , et l’envie de travailler ensemble s’est immédiatement imposée. C’est comme cela que j’ai eu la chance de travailler à la salle Favart en y dirigeant la communication, le temps d’une saison. Cette expérience réussie a marqué un véritable tournant dans ma vie professionnelle.

OD : Vous venez d’être nommée Secrétaire générale d’Angers-Nantes Opéra. Pouvez-vous nous parler de cette maison  ?

Sonia Hossein-Pour : Angers-Nantes Opéra est né de la volonté des villes de Nantes et d’Angers de mener une politique lyrique commune, ce qui a pris la forme juridique de ce que l’on appelle un syndicat mixte, en 2002. À Nantes, pour la saison 18-19, les spectacles se jouent principalement au Théâtre Graslin et à Angers au Grand Théâtre d’Angers. Nous travaillons avec de nombreux partenaires, dont l’orchestre des Pays de la Loire mais aussi l’orchestre de Bretagne puisque la programmation est désormais commune avec l’opéra de Rennes, selon le souhait d’Alain Surrans, le nouveau directeur général. Le maître mot de cette nouvelle saison est l’ouverture : aux lieux, à travers des partenariats avec le Lieu unique ou encore la Soufflerie à Nantes ; aux villes, avec plusieurs tournées régionales et notamment la géniale production de The Beggar’s Opera de Gay et Pepusch mise en scène par Robert Carsen et dirigée par William Christie ; aux publics, avec des concerts participatifs « Ça va mieux en le chantant ! » ouverts aux curieux et aux amateurs de chant. Sans parler des « Voix du monde » où des voix venues d’autres cultures viendront faire écho à la voix lyrique sur la scène d’opéra.

L’ensemble des lieux où se déroulent des représentations d’Angers-Nantes Opéra

OD : Vous faites partie de la génération Y, quelle est votre relation au digital, aux réseaux sociaux ?

Sonia Hossein-Pour : Je pense que je suis déjà vieille parce que contrairement à la génération Z, j’ai eu mon premier ordinateur, un ordinateur familial, à 14 ans, et mon propre ordinateur portable à 18. Et je me souviens que l’acquisition d’un tel objet était un véritable événement, un peu comme on achèterait sa première voiture… Aujourd’hui cela relève du banal et les enfants naissent avec un smartphone entre les doigts. C’est déjà une autre époque.

Au risque de paraître « has been », ma relation au digital et aux réseaux sociaux a été d’abord une relation de grande méfiance, pour ne pas dire de snobisme. Quand Facebook est arrivé, je devais avoir 18 ou 19 ans, j’en entendais parler par les copains mais cela ne m’intéressait en rien. J’étais dans mes livres, j’avais mes amis, le rythme de la prépa était intense, pourquoi aller perdre son temps ? J’ai fini par franchir le pas parce que j’étais amoureuse d’un garçon qui y était et que pour voir son profil, il fallait que je m’inscrive… ! (rires) Depuis, je n’ai eu de cesse d’avoir un rapport d’intérêt entremêlé de rejet avec les réseaux sociaux. Je m’inscrivais, je supprimais mon compte, je me réinscrivais, etc. Les symptômes d’une forme de résistance en somme. Après cette longue phase, j’ai eu définitivement envie de m’y intéresser pour comprendre un fait de société, un objet de l’époque, pour ne pas m’exclure d’un domaine de connaissance et aussi quelque part en tirer profit, en particulier pour changer l’image de l’opéra.

OD : Puis-je vous demander, Sonia Hossein-Pour, quelles applications on trouve sur votre mobile ?

Sonia Hossein-PourFacebook, Twitter, Instagram, Whatsapp, et Citymapper, une appli de transport que j’adore, où l’on rentre une adresse et en fonction de son point de départ, l’algorithme vous trouve l’itinéraire le plus rapide avec différents moyens de transports.

Mes applis au quotidien !

Mes applis au quotidien !

OD : En tant que plus jeune secrétaire général d’un opéra en France, quel est votre sentiment, votre vision de l’impact de ces nouvelles technologies sur le monde de la musique classique qui souffre peut-être encore injustement d’une image poussiéreuse ?

Sonia Hossein-Pour : C’est vrai que le monde de la musique classique et de l’opéra souffre encore dans l’inconscient collectif d’une image poussiéreuse. À juste titre. Ce n’est que très récemment que les maisons d’opéra se sont engagées dans un effort pour changer leur image et il était franchement temps.

Il faut reconnaître que les nouvelles technologies sont un moyen formidable pour toucher le public. Un public nouveau, cela reste encore à prouver, mais en volume, l’effet est incontestable. Le numérique par essence renouvelle l’approche de la médiation culturelle en appelant d’autres formes d’adresse au public, dans le discours bien sûr, mais aussi dans la forme artistique elle-même : on le trouve de plus en plus intégré aux productions de spectacle vivant, là aussi souvent dans un souci d’interaction avec le public. Le numérique interroge et renouvelle donc l’art et le rôle qu’il doit jouer dans la cité, ce qui est extrêmement intéressant d’un point de vue esthétique mais aussi socio-politique. Lorsque l’on pense à des plateformes telles que YouTube, des plateformes de streaming d’opéra comme  Opera Vision , qui vous donnent accès à une bibliothèque infinie d’œuvres et vous permettent ainsi de découvrir un nombre incalculable de choses, on réalise ce que le cinéma avait fait en son temps, à savoir qu’elles abolissent aussi les différences de classe. Nous sommes tous égaux derrière nos écrans, il n’y a pas de place en catégorie 1 à 200 euros et une autre de catégorie 7 à 10 euros. Cette idée que la technologie permet d’abolir les frontières et les barrières sociales et nous mette sur un pied d’égalité est extrêmement séduisante.

Toutefois, je ne pense pas que la technologie soit la panacée. C’est un moyen, un medium, mais pour moi ce ne sera jamais une fin en soi. D’abord, je pense qu’il faut prendre garde à ce que la technologie ne prenne le pas sur le sens artistique profond d’un projet. Il y a un côté gadget dont il faut se méfier car vide de sens, mais qui est très tentant lorsque l’on est désespérément en quête d’un nouveau public. Ensuite, ce que l’on veut, ce vers quoi il faut tendre je crois, c’est que les gens viennent vivre l’expérience de l’opéra dans une salle. C’est ça le sésame.

OD : Y a-t-il  une maison d’opéra que vous regardez un peu comme une référence, un modèle à suivre par rapport au numérique ?

Sonia Hossein-Pour : Si je pense maison d’opéra et numérique, je pense instantanément au MET mais je suis aussi très attentive à ce que fait le Royal Opera House. Ils ont énormément de moyens, donc il ne faut pas faire un complexe d’infériorité, mais ils ont développé leur politique numérique avec je crois beaucoup d’intelligence et de créativité, et également avec une vision business que nous n’avons pas vraiment en France, et qui tient à une différence culturelle car ici la question du service public est prégnante. Le fait simple fait que Covent Garden ait racheté le label Opus Arte en 2007 montre qu’ils ont compris que la maîtrise de la chaîne de valeur leur permettait plus de liberté et de contrôle sur l’objet artistique et l’objet de diffusion, et ça c’est un luxe que peu de maisons peuvent s’offrir.

Une de mes missions à Angers Nantes Opéra sera de concevoir la politique numérique qui est, il faut le dire, quasi inexistante, et je suis heureuse qu’Alain Surrans ait la volonté d’aller dans ce sens. Déjà lorsqu’il dirigeait lopéra de Rennes, il était l’un des premiers à mettre en place l’opération d’opéras sur grand écran. Nous allons renouveler l’expérience avec Angers Nantes Opéra à la fin de la saison 2019 avec une retransmission sur grands écrans du Vaisseau fantôme de Wagner, à Nantes, Angers, Rennes, et dans plus d’une centaine de villes. L’idée étant de renouveler cette opération chaque année et d’en faire un rendez-vous incontournable pour nos publics!

le site web d'Angers Nantes-Opera va être refondu en septembre 2018

le site web d’Angers Nantes-Opera va être refondu en septembre 2018 !

Sonia Hossein-Pour, merci de nous avoir accordé cet entretien, à très bientôt pour discuter des projets d’Angers-Nantes Opera!

Licence Creative Commons « Sonia Hossein-Pour : la nouvelle génération au secrétariat général d’Angers-Nantes Opéra ! » de Sonia Hossein-Pour et Ramzi Saïdani  est sous les termes & conditions de la licence Creative Commons Attribution !3.0 France .

 

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La Chronique d'Aliette de Laleu

Aliette de Laleu : c’est grâce à Twitter que j’ai eu un poste chez France Musique !

La rencontre d’Aliette de Laleu lors du meet-up #Musiknum

Dans le cadre du meet-up #MusikNum (musique et Numérique) que j’anime aux CentQuatre, j’ai eu la chance de rencontrer Aliette de Laleu, journaliste et chroniqueuse classique sur FranceMusique ! Sur opera-digital.com,  Aliette de Laleu a accepté de revenir sur son parcours de serial twitteuse et d’influenceuse et d’évoquer la place qu’occupe le numérique et des réseaux sociaux quand on est une journaliste de la genération Z !

Aliette de Laleu, une journaliste de la Z génération

Aliette de Laleu, une journaliste de la Z génération

Bonjour Aliette…Merci de te prêter au jeu de l’interview sur opera-digital.com ! Peux-tu nous présenter rapidement ton parcours ?

Bonjour! J’ai fait une licence de communication à Lille pendant laquelle j’ai fait un stage chez Voici, le magazine People ! C’est chez Voici que j’ai découvert le journalisme sur le web (production d’articles, de news people…). J’ai découvert Twitter aussi à ce moment-là car mon boss à l’époque était vraiment un accro à  l’oiseau bleu. Du coup j’ai commencé assez tôt Twitter par rapport à d’autres, j’y ai pris goût.  Après la licence, en 2013, je suis rentrée en école de journalisme à l’Institut Pratique de Journalisme (IPJ) à Paris qui est affilié à l’Université Paris-Dauphine. C’est lorsque j’étais en école de journalisme que ma route a rencontré celle de France Musique. Comme quoi on peut passer de Voici à France Musique sans problème 🙂 !

Aliette de Laleu, comment est né ce coup de foudre pour le classique ? Es-tu toi-même musicienne ?

J’ai été flûtiste une dizaine d’années, j’écoutais un peu de classique mais c’est pendant mes études de journalisme que j’ai commencé à vraiment me passionner pour ce style de musique ! Et c’est là que je me suis dit que je voulais devenir journaliste en musique classique.

Raconte-nous comment tu es rentrée chez France Musique ?

 Aliette-de-Laleu-institut-pratique-du-journalism

Aliette de Laleu a étudié à l’IPJ

J’avais pendant mes cours à l’école de journalisme de Paris un blog un peu obscur. A l’époque on nous disait « faites des blogs, cela permet de créer de nouveaux formats et de s’entraîner à l’écriture ! ». Donc j’ai fait un blog comme tout le monde, mais sur la musique classique. C’était très personnel, un peu n’importe quoi, je savais que potentiellement seulement une dizaine de personnes pouvait le lire par semaine ; ce n’était pas un gros enjeu pour moi. Je l’avais mis sur mon profil twitter où je n’avais pas beaucoup d’abonnés. Et le fait est, qu’un journaliste de France musique est tombé dessus. Il a trouvé mes articles pas mal et il m’a contactée. En école, on se spécialise tous en deuxième année, en radio, télévision, presse écrite et numérique. Il n’y avait pas de « spécialité web ». Donc moi je me suis dit tant pis, moi je vais en faire mon cheval de bataille et me spécialiser en web. Ce qui fait que je suis rentrée en alternance chez France Musique. Tout ça pour dire que finalement c’est grâce  à Twitter que j’ai aujourd’hui un poste chez France Musique 🙂

J’avais pendant mes cours à l’école de journalisme de Paris un blog un peu obscur. A l’époque on nous disait « faites des blogs, cela permet de créer de nouveaux formats et de s’entraîner à l’écriture ! ». Donc j’ai fait un blog comme tout le monde, mais sur la musique classique. C’était très personnel, un peu n’importe quoi, je savais que potentiellement seulement une dizaine de personnes pouvait le lire par semaine ; ce n’était pas un gros enjeu pour moi. Je l’avais mis sur mon profil twitter où je n’avais pas beaucoup d’abonnés. Et le fait est, qu’un journaliste de France musique est tombé dessus. Il a trouvé mes articles pas mal et il m’a contactée. En école, on se spécialise tous en deuxième année, en radio, télévision, presse écrite et numérique etc…il n’y avait pas de spécialité web.

Le web et la musique classique, ça ne fait pas forcément un bon duo ?

Sur le web il y avait énormément de choses à faire parce qu’on arrive sur le secteur de la musique classique, du web du journalisme, et ces 3 milieux qui fonctionnent de manière très différente. En effet, oui la musique classique c’est encore un milieu encore un peu poussiéreux qui met du temps à s’adapter. On voit que les orchestres en termes de communication se distingue mais ça met énormément de temps. Ce ne sont pas des précurseurs. Par ailleurs, le journalisme évolue mais il y a une grosse crise des médias on le sait tous ; il met aussi beaucoup de temps à bouger. Radio France est une vieille maison qui logiquement met aussi du temps à changer. Donc c’est un vrai enjeu parce qu’il y a encore énormément à faire en matière de musique classique. C’est un public absolument génial à toucher, France Musique aujourd’hui son but c’est d’attirer plein de monde, de se rendre accessible !

Donc ton travail, c’est surtout de toucher des non spécialistes ?

France Musique cherche à  viser des publics qui ne connaisse pas trop, qui se méfie de la musique classique, qui se disent « c’est pas pour moi ». Le web, c’est génial ! Une radio ou un magazine super spécialisé, personne ne va tomber dessus par hasard à la différence du web ou des réseaux sociaux. Un internaute peut très bien filer sur son fil facebook et voir qu’il y a France Musique qui parle de petites articles originaux sur des compositeurs.  Le dernier que j’ai fait, c’est Macron est-il le plus mélomane des présidents de la Vème République, on essaie de rebondir sur l’actualité, de décrire ce qu’est la musique classique, d’en parler avec accessibilité. C’est un enjeu absolument génial 🙂

Tu as fait surtout du web mais maintenant, tu passes aussi à l’antenne ?

Oui je fais sur le web aujourd’hui à 80 % de mon activité. Les 20 % restant c’est une chronique qu’on m’a proposée l’été dernier. J’étais surtout sur le web, je faisais de temps en temps un petit peu de reportage. C’est un exercice particulier le reportage, c’est d’aller prendre des sons de personne, on reste très  à l’écart. Et là on m’a dit Aliette est-ce que tu  veux faire une chronique ? Oui bien sûr, je ne vais pas refuser une chronique surtout que France Musique m’a dit qu’elle serait filmée, diffusée sur la radio et sur les réseaux sociaux ! Là j’ai fait Ah ? Déjà c’est différent parce qu’on touche d’autres personnes.  La chronique passe à l’antenne tous à la matinale, tous les lundis, à 8h55 et est relayée sur le site web et les réseaux sociaux de France Musique. Depuis septembre 2016, ca a été une expérience assez folle !

Que traites-tu dans cette chronique ?

La Chronique d'Aliette de Laleu

La Chronique d’Aliette de Laleu

Comme c’est diffusé sur les réseaux sociaux, je me suis dit,  je vais me lâcher, autant en profiter et là je me suis dit je vais faire  un truc sur toutes les questions cons de la musique classique. Et en dressant la liste de toutes les « questions cons » justement, je me suis rendu compte  que toutes ces questions cons ou débiles, ça renvoyait à beaucoup de clichés. C’est comme ça que la chronique est née, je me suis dit qu’il fallait faire la chasse aux clichés. Tous les lundis prendre un cliché sur la musique classique et de le déconstruire ! Parfois ces clichés sont assez vrais mais j’essaie quand même de les déconstruire en 3 minutes. D’être exposée, c’est déjà une sacrée expérience, j’ai eu des retours très positifs mais j’ai eu évidemment aussi des détracteurs qui ne l’ont pas supporté. Il faut savoir que quand on touche à la musique classique, on touche à la sensibilité de personnes qui sont de vrais passionnés, qui ne vivent que pour ça, connaissent absolument tout sur tout, ils en savent parfois mieux que les gens qui travaillent sur France Musique :). Donc de parler de cette musique très simplement comme si je faisais une chronique sur le cinéma ou sur la pop, avec humour et amusement, du coup j’ai eu des commentaires très négatifs mais à côté de ça, j’ai eu énormément de messages d’encouragement.  Ça fait quasiment un an que la rubrique est en route, j’ai réussi à toucher des gens qui vraiment m’ont dit : «  je suis amateur, j’aime la musique classique mais j’y connais pas grand-chose mais la chronique ça me parle. C’est bon maintenant je me mets à écouter du classique ». Ça a été compliqué mais aujourd’hui je suis contente de cette expérience-là !

Quels sont tes autres projets ?

J’ai un peu épuisé les sujets de ma chronique actuelle, je planche donc sur une nouvelle chronique pour la rentrée en septembre 2017! D’ailleurs je n’hésite pas à recueillir les bonnes idées de mes auditeurs et de ma communauté Twitter, à faire du crowdsourcing pour mettre sur ce pied des nouveaux contenus !

Merci Aliette !

Je rappelle à nos lecteurs ton twitter qu’il faut suivre absolument : https://twitter.com/alaleu

Le compte Twitte d'Aliette de Laleu

Le compte Twitter d’Aliette de Laleu

Licence Creative Commons “Aliette de Laleu : c’est grâce  à Twitter que j’ai eu un poste chez France Musique !” by Aliette de Laleu & Ramzi SAIDANI est sous les termes & conditions de la licence Creative Commons Attribution !3.0 France . Propos recueillis lors du Meet-up MusikNum du 11 mai 2017 où Aliette de Laleu est intervenue.

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Christopher WIDAUER nous parle d opera en direct staatsoperlive.com , trois ans après son lancement

L’offre de streaming d’opera en direct staatsoperlive.com a trois ans

l’Opera de Vienne (Wiener Staatsper) a lancé il y a trois ans une offre qui en a surpris plus d’un fan d’opéra! Alors que la plupart des grandes maisons d’opéra concentraient leur effort pour proposer des représentations d’opera en direct dans les salles de cinéma, le Wiener Staatsoper proposait lui le nouveau service opera en direct staatsoperlive.com, disponible sur n’importe quel type d’écrans.

StaatsOperLive is available for every kind of screens

StaatsOperLive est disponible pour tout type d’écrans

Opera-digital.com (aujourd’hui le blog officiel de Sonic Solveig) a pu rencontrer le « cerveau » derrière cette offre numérique excitante : Christopher WIDAUER (qui est qui aussi marionnettiste !!) accompagné de son assistant sont revenus sur les grands enseignements et les nouveaux projets de l’offre de streaming StaatsOperLive !

Mr WIDAUER presenting the companion app of the opera live streaming offer of Vienna State Opera

M. WIDAUER presentant l’application compagnon de l’offre d’opéra en direct de l’opera de Vienne
photo: © leadersnet.at; Fotograf: M. Buchwald

Interview de Christopher WIDAUER, l’homme derrière l’offre opera en direct Staatsoperlive.com

Opera-digital.com : Hello Christopher et Hugo ! Merci infiniment. Pour moi, c’est un rêve qui devient réalité de pouvoir mener une interview dans la grande salle de l’opéra de Vienne ! Pouvez-vous rapidement nous rappeler les débuts de l’offre d’opéra en direct StaatsOperlive.com?
Christopher Widauer: Hello Ramzi, Hello opera-digital et Sonic Solveig, Hello aux lecteurs du blog ! Bien sûr ! Nous avons lancé officiellement le service Staatsoperlive.com en octobre 2013Depuis cette date, nous avons appris beaucoup. Nous étions en observation pendant de longs mois. Jusqu’en début 2015, pour nous c’était en fait une période de « test » pendant laquelle nous avons diffusé une douzaine d’opéra en direct. 2015 fut la première vraie saison complète et commercialisée de lives avec 45 œuvres différentes proposées.

Opera-digital.com : Vous avez mentioné la difficulté à trouver le bon business model. Pouvez-vous nous en dire plus?
Christopher Widauer : C’était ardu de trouver en effet le bon business model, mais maintenant nous l’avons ! L’offre d’opera en direct Staatsoperlive a en realité deux business models : un pan B2C et un pan B2B.  Concernant le B2C, nous avons eu du mal à construire un modèle d’affaires où l’attribution des différents flux de revenus satisfaisaient toutes les parties prenantes (solistes, choristes, musiciens, the StaatsOper et ses coproducteurs, notre business unit digital…). Nous avons finalement abouti à une offre mêlant les retransmissiosn en direct et des œuvres disponibles en Video on Demand rassemblées dans la secton videothèque section de notre siteweb. La question des droits était un vrai sujet et il était nécessaire de créer un flux de revenu transparent et équitable entre les parties impliquées. C’est pourquoi en 2015, nous avons décidé d’offrir une offre d’abonnement. C’est d’ailleurs aujourd’hui l’offre que nous promouvons le plus même s’il est toujours possible d’acheter des transmissions en direct ou de la VOD à l’unité.

Staatsoperlive offers a large choice of subscriptions

l’offre d’opera en direct Staatsoperlive propose un large choix de formules

Opera-digital.com : Donc plein vent sur les abonnements ?
Christopher Widauer: Oui. L’abonnement comporte plusieurs avantages : primo, l’abonnement est beaucoup plus facile à utiliser pour les spectateurs. En effet, à chaque fois que l’on achète un titre à l’unité, il faut récupérer un code à usage unique, ce qui est pénible et menant à des confusion. Secondo, bien sûr, c’est aussi beaucoup moins cher lorsque l’on regarde le prix à l’unité. Enfin, si l’abonnement est réalisé via une Apple TV, Amazon fire or encore grâce à une box Internet comme celles d’UPC ou l’operateur télécom autrichien A1 (voir illustration ci-dessous), l’expérience est encore plus simple car l’utilisateur dispose déjà d’un compte utilisateur et d’un moyen de paiement directement utilisables . L’abonnement rime vraiment avec confort d’utilisation.

staatsoperlive-is available-on several cable and telecom-set-up-boxes

Staatsoperlive est disponible sur plusieurs box de cablo-operateurs et d’operateurs telecom

Opera-digital.com: Pouvez-vous nous parler de la concurrence ? J’imagine qu’elle essaie aussi de mettre l’accent sur les abonnements ?
Christopher Widauer: La concurrence n’offre pas vraiment de contenu frais, souvent les offres concurrentes se résument à des rediffusions, à de la VOD. L’avantage comparatif de notre offre opéra en direct Staatsoperlive est d’avoir une cœur d’offre de diffusion en direct autour d’une vraie saison! Soit dit en passant, nous avons élargi notre périmètre et nous offrons également des lives qui ne sont pas des productions de l’opéra de Vienne. Pour nous, il est complétement pertinent d’offrir à nos abonnés. Et cela, même si un opera est déjà diffusé sur un autre canal, comme par exemple sur la chaine nationale espagnole diffuseur des lives de l’Opera Real de Madrid ou  gratuitement sur une plateforme telle que theoperaplatform.eu (comme les Nozze di Figaro ou La Dame de Pique de l’Opera d’Amsterdam), proposer des lives en plus est très intéressant. In 2016, nous avons proposé 60 retransmission en direct. En 2017 le service proposera une saison de 100 operas ou ballets en live si l’on inclut les transmissions en direct des grands festivals de l’été ! Toujours plus de contenus variés et frais !

Staatsoperlive provides a summer programme

Staatsoperlive streaming provides a summer programme

Opera-digital.com : Alors staatsoperlive.com s’ouvre aux autres maisons d’opera !!?
Christopher Widauer : Oui Staatsoperlive.com propose des transmissions de live qui ne sont pas des productions ou coproductions du Wiener Staatsoper. Pendant l’été,  l’Opera de Vienne est fermé, nous avons pourtant à offrir à nos abonnés des contenus exclusifs en direct. Proposer des spectacles en direct d’autres maisons est un levier intéressant. Par ailleurs, nous avons le devoir de fournir des contenus exceptionnels ou originaux à nos abonnés. Tout ce qui peut constituer une bonne expérience parce que le répertoire est rare, la mise en scène de grande qualité ou très orginale est bon à prendre pour nos abonnés. Nous pouvons proposer ainsi des opéras composés par des compositeurs chinois par exemple qui seront donnés à Pekin ou à Shanghaï.

Opera-digital.com : Vous avez mentionné un volet B2B à votre business model, qu’en est-il ?
Christopher Widauer :  Staatsoperlive.com fournit également une solution sur étagère en marque blanche de diffusion d’opera et de ballet en direct à plusieurs maisons d’opéra dans le monde. En guise d’exemple, en Europe, nous collaborons avec l’Opéra de Varsovie, l’opera d’Helsinki, le Staatsoper de Berlinl’Opera de Copenhague. D’ailleurs, pour encourager ce pan B2B, nous allons créer une nouvelle société privé avec l’un de nos partenaires autrichiens! Staatsoperlive offre également aux institutions culturelles des prestations de conseils, des formations et de l’expertise sur les process pour capter et diffuser des représentations en direct ! Stay tuned !

Opera-digital.com : Merci beaucoup pour ces précieuses minutes ! Bis bald !
Christopher Widauer and Hugo : au revoir !

Licence Creative Commons “Trois ans après son lancement, Christopher WIDAUER nous parle de l’offre d’opera en direct staatsoperlive.com” by Ramzi SAIDANI & Christopher WIDAUER est sous les termes & conditions de la licence Creative Commons Attribution 3.0 France

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